La sortie du confinement se précise avec un retour progressif de la quasi-totalité des activités ayant fait l'objet d'une décision de gel. Le transport aérien fait cependant exception. L'espace aérien demeure fermé. Il le restera jusqu'à « la fin de la crise sanitaire », avait tranché le président de la République. La décision, politique, est tributaire de l'évolution de la situation sanitaire. Elle ne pourra cependant faire abstraction des considérations économiques mais également de l'image que renvoie un pays vivant en autarcie. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Plus de vols réguliers entre l'Algérie et le reste du monde depuis le mois de mars. L'Algérie avait décidé de la fermeture de ses frontières au moment où l'épidémie de Covid-19 connaissait une expansion et où la fermeture des frontières était jugée salutaire en raison de la multiplication des cas importés. Plus de cinq mois plus tard, aucune décision de reprise du trafic aérien n'est prise au moment où le pays tend à une reprise graduelle de la quasi-totalité des activités. La situation sanitaire évoluant en dents de scie, l'épidémie s'installant dans le temps, la tendance est à un retour progressif à la normale, exception faite du transport qu'il soit aérien ou maritime. L'aéroport international d'Alger est resté quasiment vide. Les avions sont cloués au sol. Seule l'activité cargo y est maintenue en plus des vols de rapatriement. Air Algérie et les compagnies étrangères effectuent de manière ponctuelle des liaisons. Les avions au départ d'Alger ne partent pas forcément vides. Y sont transportés des voyageurs sous certaines conditions : des binationaux, des ressortissants étrangers ou des détenteurs de cartes de résident sont autorisés à rejoindre leurs lieux de résidence après achat d'un billet « aller simple ». Jusqu'à quand cette situation pourrait-elle durer ? Le 28 juin dernier, le président de la République répondait « jusqu'à la fin de la pandémie ». Une fin que nul ne peut prédire. Les épidémiologistes peuvent tout juste apprécier la situation en temps réel sans pouvoir se projeter en raison des multiples facteurs intervenant dans la propagation du virus. Une tendance baissière, expliquent-ils, ne peut être confirmée qu'après une longue période de fléchissement de la courbe des contaminations. En accordant le 4 juillet dernier un entretien à la chaîne de télévision France24, Abdelmadjid Tebboune s'interrogeait : « Faut-il ouvrir partiellement ou ne pas ouvrir ? L'environnement géographique de l'Algérie a opté pour un déconfinement total bien que les chiffres des contaminations et des décès soient élevés. Nous allons voir, en fonction de notre capacité, de notre crainte de voir les chiffres augmenter, si nous devons ouvrir ou non .» Samedi, c'était au tour du ministre des Transports d'évoquer la question. Interrogé à ce sujet alors qu'il effectuait une visite au port d'Alger, Lazhar Hani répondait que « notre priorité est désormais de lutter contre la pandémie de coronavirus. Mais dès que la situation sanitaire s'améliorera, nous examinerons la possibilité de rouvrir le transport international ». Une déclaration qui ne renseigne pas sur les intentions des autorités algériennes au moment où le préjudice financier causé par la pandémie de Covid-19 a lourdement impacté la compagnie nationale. Air Algérie a enregistré des pertes financières de plus de 16,3 milliards de dinars. L'estimation des pertes à fin 2020 s'élève à 35 milliards de dinars, sans tenir compte d'un éventuel remboursement des clients. C'est le ministre des Finances qui établissait ce bilan au cours de la rencontre dédiée aux retombées de la pandémie sur l'économie. À ce préjudice financier, s'ajoute celui causé au tourisme. Si l'Algérie n'est pas une destination touristique par excellence, elle arrivait à capter ses ressortissants établis à l'étranger, ce qui constituait une manne non négligeable dans un secteur à la recherche de la moindre petite niche pouvant engendrer des revenus. Des secteurs qui restent suspendus à la décision de maintenir fermé ou d'ouvrir l'espace aérien... N. I.