La fin du calvaire des retraités n'est pas pour demain. Et pour cause. C'est le deuxième décès enregistré au niveau de ces interminables chaînes de la honte devant les bureaux de poste. Cette fois, le drame a eu lieu devant la poste des Cerisiers. Un vieux retraité s'est réveillé à l'aube, pour retirer sa maigre pension de retraite, et suivait la longue procession de pensionnés qui attendaient depuis cinq heures du matin que les portes s'ouvrent. Il sera terrassé par une crise cardiaque, avant d'arriver aux guichets. Certains diront que c'est le mektoub, bien sûr, mais pour une personne âgée, passer des heures sous un soleil de plomb, sans pouvoir se désaltérer, est autre chose que le mektoub. Ce deuxième décès a provoqué l'émoi au sein de la population de Tlemcen, sans pour autant faire réagir les responsables. En signe de solidarité et de compassion, une foule immense a accompagné le défunt à sa dernière demeure. Sur les réseaux sociaux, un appel a été lancé pour une marche blanche à travers toute la wilaya. Un vieil homme, complètement abattu, nous fait part de sa colère : «Ils attendent quoi, de nous enterrer tous ? Je vis seul avec ma femme, mes enfants sont partis, il y a longtemps, et je suis condamné à subir cette épreuve jusqu'à quand ?» Beaucoup n'ont pas pu retirer leur argent depuis la dernière échéance. Après les coupures d'eau, la poste est devenue un véritable cauchemar pour les Tlemcéniens. Un ministre avait justifié, le mois passé, le manque de liquidités par les fêtes de l'Aïd el-Adha. On espère qu'il ne va pas, cette fois-ci, invoquer la fête de l'Achoura. M. Zenasni