L'Agence nationale des produits pharmaceutiques à usage de la médecine humaine (ANPP) change de tutelle. Elle est, désormais, placée sous l'égide du nouveau ministère de l'Industrie pharmaceutique, dirigé par Lotfi Benbahmed, au lieu de son statut actuel la plaçant sous l'égide du département de la santé. Une décision qui mettra, sans doute, fin à la polémique déclenchée il y a près d'un mois, suite à l'annonce de ce changement. Annoncée à l'issue du Conseil des ministres tenu hier dimanche, cette décision réjouit beaucoup de professionnels de la santé, notamment ceux de la pharmacie. Il est à savoir que la création et surtout l'installation de cette agence constituent une échéance capitale pour l'organisation, le contrôle et la régulation du marché pharmaceutique en Algérie. Ce nouvel encadrement épargnera au département de Abderrahmane Benbouzid la gestion directe des produits pharmaceutiques et, donc, les interminables conflits avec les producteurs et importateurs qui devront, à l'avenir, s'enquérir de toute information médicale et scientifique relative à leurs produits auprès de l'Agence dont le siège a été inauguré au mois de juillet dernier. Dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière, l'Agence du médicament est composée de quatre commissions : la commission d'enregistrement des médicaments ; la commission d'homologation des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux à usage de la médecine humaine ; la commission de contrôle de l'information médicale, scientifique et de publicité et, enfin, la commission d'étude des prix des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux à usage de la médecine humaine. Son rôle est d'autant plus important qu'il réside non seulement dans l'enregistrement des médicaments et de l'homologation des produits pharmaceutiques, mais aussi dans la délivrance des visas pour l'importation des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux, à usage de la médecine humaine. Selon les producteurs et opérateurs en pharmacie qui avaient salué cette décision, une telle agence « est indispensable pour accompagner, sur le long terme, le développement d'une industrie pharmaceutique de qualité dans notre pays ». Sur un autre volet, l'on doit s'attendre à un transfert, un peu long, de tous les dossiers se trouvant au niveau de la Direction de la pharmacie au ministère de la Santé, et notamment, pour les nombreux dossiers en instance et relatifs à l'enregistrement des nouveaux médicaments et la fixation des prix par le comité économique, certains sont bloqués depuis près d'une année. L'installation d'un nouveau ministère dédié à l'industrie pharmaceutique devrait alléger les procédures pour éviter encore une longue attente, jusqu'à ce que l'ANPP puisse disposer de toute son autonomie et assurer ses prérogatives. Ilhem Tir