Les Bleus entament leur campagne de Ligue des nations en Suède, ce soir (19h45) à huis clos, avec le surdoué Eduardo Camavinga, le revenant Adrien Rabiot et l'ambition de «remettre la machine en route» après dix mois de pause forcée. Près de 3 000 km séparent Tirana et Solna. Pour les Bleus, c'est une éternité qui s'est écoulée entre leur dernier match dans la capitale albanaise (2-0), le 17 novembre 2019, et la reprise dans le stade du nord de Stockholm, vide de spectateurs en ces temps de crise sanitaire. «Il faut remettre la machine en route dans un contexte particulier», a relevé le sélectionneur Didier Deschamps, confronté à une grande «disparité» de niveau physique entre les internationaux, qui ont repris en club, et ceux qui attendent de lancer leur saison. Le capitaine Hugo Lloris, par exemple, se range dans la seconde catégorie, lui qui n'a pas encore disputé le moindre match officiel cette saison avec Tottenham. Même chose pour Olivier Giroud, en phase de reprise après avoir été au charbon de fin juin à début août avec Chelsea. «Pour ma part, j'ai eu une petite semaine d'entraînement avant de venir ici, je suis encore en préparation, c'est la première fois que ça nous arrive»*, a expliqué jeudi l'attaquant de bientôt 34 ans dans une vidéo diffusée par la FFF. Mandanda positif au Covid La pandémie de Covid-19 n'a donc pas seulement mis le foot à l'arrêt pendant plusieurs mois, mais elle a aussi singulièrement compliqué sa reprise. La contamination de plusieurs joueurs de l'équipe de France a encore assombri cette rentrée des classes si particulière, à neuf mois de l'Euro-2020 reporté d'un an. Après Paul Pogba, forfait juste avant l'annonce de la liste, le jeune milieu lyonnais Houssem Aouar a dû renoncer à sa première convocation à Clairefontaine, également après un test positif au nouveau coronavirus. Jeudi soir, le nom de Steve Mandanda s'est ajouté in extremis à cette liste noire, privant le gardien n°2 des Bleus du déplacement en Suède et de la réception de la Croatie, mardi au Stade de France, pour la seconde édition de la Ligue des nations, compétition qui remplace les habituels matchs amicaux de l'automne. Dans l'incapacité de remplacer le Marseillais, Didier Deschamps devra composer avec le seul Mike Maignan en doublure de Lloris pour le match à Solna, «pas remis en cause», selon l'encadrement tricolore car «les 22 autres joueurs ont un test négatif». Le ciel bleu est certes encombré, mais quelques rayons de soleil apparaissent néanmoins derrière ces déboires, du moins pour certains des heureux élus. Du haut de ses 17 ans, Eduardo Camavinga a, par exemple conquis ses nouveaux coéquipiers en sélection, séduits par la fraîcheur et la « maturité » du bizut. Un record pour Camavinga ? «Par mon travail, c'est arrivé tôt. Mais faut pas trop se prendre la tête, vivre au jour le jour et profiter de chaque instant»*, a relativisé la jeune pépite du Stade rennais, nimbée de «joie, fierté et honneur». Les projecteurs seront braqués sur le fugace espoir (une seule sélection en novembre 2019) car, en cas d'apparition contre les Suédois ou les Croates, il deviendrait le joueur le plus précoce en équipe de France depuis l'après-guerre. Un autre Bleu sera scruté, mais pas pour un record à battre ni une première sélection à honorer : Adrien Rabiot, le milieu de la Juventus, qui n'a plus été vu sous le maillot tricolore depuis son refus d'être réserviste au Mondial-2018. Sa sixième et dernière sélection remonte à une éternité, c'était en mars 2018, et l'ancien Parisien a des choses à prouver. «Il n'y a pas eu un match où j'ai été vraiment bon en Bleu», mais depuis «j'ai vécu pas mal de choses dans ma vie, pas toujours très simples à vivre, ça m'a fait grandir»*, a expliqué le joueur de 25 ans. Des excuses, en revanche, il n'en donnera pas puisque, selon lui, «il n'y a jamais eu d'affront fait au sélectionneur ou d'agressivité». Son souhait, désormais ? «Pouvoir me montrer, m'affirmer dans cette équipe.» Cela passe par un stage réussi, sur les pelouses et en dehors. *NDLR : ces déclarations ont été fournies par la FFF qui, invoquant la crise sanitaire, a décidé de ne pas organiser de conférences de presse en présence de journalistes ou de visioconférences. Elle a demandé aux médias de transmettre leurs questions à son service de communication qui les a relayées.