Le Théâtre de la Fourmi, un espace culturel indépendant, sera bientôt inauguré à Oran. Le programme d'octobre et de décembre est déjà prêt. Ce sera l'un des rares espaces indépendants du paysage culturel algérien et le seul théâtre de poche existant actuellement. Cette initiative est celle du directeur d'un hôtel à l'est d'Oran qui a fait appel à Mourad Senouci, le directeur du Théâtre régional de la ville, afin de gérer le projet. Alors que le chantier est à pied d'œuvre, on dispose déjà de quelques informations, dont le programme inaugural. D'une capacité de 100 places, «La Fourmi» sera un petit théâtre doté d'un espace convivial qui accueillera toutes sortes d'activités culturelles. Destiné à abriter des spectacles de théâtre, de stand-up mais aussi un ciné-club, des rencontres littéraires et des récitals de musique. En somme, un espace polyvalent dont la vocation consistera essentiellement à faire découvrir de nouveaux talents. Le lancement de la programmation artistique dépendra de la levée des mesures sanitaires mais «La Fourmi» a déjà fignolé une série de rendez-vous prévus pour octobre-décembre. On y trouve une panoplie d'activités pluridisciplinaires dont un atelier de théâtre destiné aux enfants, animé par la comédienne Leila Touchi ; un monodrame signé Hakim Dekkar ; un master-class sur l'écriture scénaristique au cinéma et à la télévision, animé par le scénariste canadien Marcel Beaulieu ; un atelier théâtre dédié aux femmes, proposé par l'actrice Adila Bendimerad ; un gala de la chanteuse Yasmine Ammari ; un master-class design animé par l'architecte et designer Feriel Gasmi Issiakhem ; un café littéraire avec l'écrivain Kamel Daoud ; la projection-débat du long métrage Soula de Salah Issad, qui vient d'être primé à la Mostra de Venise dans la section Final Cut dédié aux films en post-production ; un concert de chants kabyles avec Moonia Ait Meddour ; une exposition de l'artiste-peintre Othmane Mersali ; une rencontre-débat avec l'écrivain Yasmina Khadra ; un récital de musique andalouse avec la chanteuse Leila Borsali ; une expo-photo du journaliste et artiste-photographe Sid-Ahmed Semiane ; un club littéraire avec la romancière Maïssa Bey ; un one-man-show de l'humoriste Samir Bouanani ; une projection du film algéro-portugais Zeus de Paulo Monteiro et, enfin, un concert de musiques du monde, dirigé par le chef d'orchestre Khalil Baba Ahmed. Dans un contexte où la majorité écrasante des espaces culturels sont gérés par l'Etat, l'arrivée de ce nouveau-né présenté comme entièrement indépendant promet de donner un nouveau souffle à la ville d'Oran et d'attirer un public en quête de diversité et de liberté de ton. Pour rappel, le seul établissement de ce genre qu'a connu le pays ces dernières années fut l'espace «Plasti», un théâtre de poche dépendant du défunt quotidien Algérie-News qui aura survécu une année, de 2013 à 2014, date de la fermeture du journal. Sarah H.