En sa qualité de président de la Conférence de l'Opep, le ministre algérien de l'Energie, Abdelmadjid Attar, confiait, en début de semaine, que les niveaux de conformité des quotas de production accordés aux pays signataires de l'accord Opep+ resteront élevés. Mais force est de constater que, depuis l'entrée en application de l'historique accord d'avril dernier, la conformité n'est pas le souci de certains pays, l'Irak et le Nigeria particulièrement et les Emirats arabes unis depuis quelque temps. Dans un contexte toujours marqué par la consommation qui tarde à se rétablir, le Comité de suivi ministériel conjoint (JMMC) de l'Opep+ a tenu sa 22e réunion, en mode virtuel, avec, à l'ordre du jour, en guise de point essentiel soumis au débat, un point de situation sur les quotas de production accordés à chacun des 13 pays de l'Opep et leurs 10 alliés menés par la Russie. Les 23 partenaires en sont actuellement, depuis début août, à une réduction collective de la production de 7,7 millions de barils par jour, soit 8% de l'offre mondiale. Un effort qui a eu pour effet de permettre aux cours de remonter, certes loin de leur niveau du début de l'année, mais réussir à se stabiliser entre 40 et 45 dollars le baril de Brent, après l'historique effondrement induit par la pandémie. Déjà, en semaine, le président en exercice de la Conférence de l'Opep, Abdelmadjid Attar, situait le débat en déclarant qu'il est nécessaire d'atteindre une conformité à 100% de la part de tous les pays participants «pour des raisons d'équité et de nécessité vitale pour atténuer la crise actuelle sans précédent et restaurer rapidement la stabilité du marché au profit de tous» tout en rappelant que les pays liés par l'accord avaient convenu, en juin dernier, de compenser les volumes surproduits, ce qui était notamment le cas de l'Irak, du Nigeria et des Emirats arabes unis. Des pays qui se sont encore retrouvés, sans être nommés, dans le collimateur des leaders d'Opep+, la Russie et l'Arabie Saoudite, et de l'Algérie, dont le représentant et donc président en exercice de la Conférence de l'Opep qui réitérait, à l'ouverture de cette 22e réunion, «l'importance que soit atteint par tous le taux de conformité de 100%». Selon le communiqué de l'Opep, les pays «réfractaires», qui ont dépassé leur quota de production, se sont vu accorder un délai jusqu'à fin décembre pour arriver à ajuster leur production et ainsi parvenir à 100% du quota qui leur est imparti. «Mesure essentielle pour les efforts de rééquilibrage en cours et pour contribuer à la stabilité, à long terme, du marché pétrolier», affirme l'Opep dans son communiqué d'après la réunion. C'est, en tous les cas, une attitude ferme de la part des deux leaders et du président de l'Opep que les acteurs du marché mondial ont appréciée, comme l'illustrait l'évolution de la séance de jeudi, aussi bien à New York qu'à Londres, où il s'est dit que les contractants de l'accord Opep+ ont laissé clairement entrevoir des signes indiquant que les 23 pays signataires sont prêts à s'adapter à la situation si, d'aventure, le rebond de la pandémie de Covid-19 s'étalait dans le temps et, en conséquence, condamnait la reprise économique à s'avérer aussi peu emballante qu'elle l'est en ce moment. Azedine Maktour