Le retour d'Alvaro Morata a clos le feuilleton estival de la quête d'un nouvel avant-centre à la Juventus, et peut-être aussi refermé le dossier à la Roma, où Edin Dzeko, après avoir rêvé des Bianconeri, semble parti pour rester. Le Roma-Juventus de ce soir (19h45), première affiche de la saison en Serie A, Dzeko a bien cru qu'il le disputerait sous le maillot turinois. La rencontre devrait au contraire sceller le retour à la maison, à la pointe de l'attaque romaine, du capitaine et buteur bosnien. Depuis août, le mercato italien a été rythmé par la quête du nouvel avant-centre de la Juve, pour remplacer l'Argentin Gonzalo Higuain, rapidement informé par le nouvel entraîneur Andrea Pirlo qu'il ne ferait pas partie de la nouvelle ère qui s'ouvre à Turin. Pendant des semaines ont valsé dans les gazettes sportives, les noms de Arkadiusz Milik, Edin Dzeko, Luis Suarez voire Olivier Giroud. Un feuilleton à rebondissements marqué par l'étonnante «affaire Suarez» : l'Uruguayen est venu passer un examen d'italien à Pérouse pour obtenir un passeport indispensable à un éventuel transfert à la Juve, un test aujourd'hui soupçonné d'avoir été arrangé avec la complicité de l'Université et visé par une enquête. Morata joue collectif Suarez a finalement rejoint l'Atlético Madrid et c'est Alvaro Morata - un revenant - qui a débarqué à la Juve, une fois acté le départ de Higuain à l'Inter Miami. L'Espagnol de 27 ans n'était sans doute pas le plus impressionnant de la «short list» au niveau des statistiques. Mais il a l'avantage de bien connaître la maison bianconera où il a passé deux saisons (2014-2016), ainsi que son taulier Cristiano Ronaldo, avec qui il a joué plusieurs années au Real Madrid. «Bien sûr que je voudrais marquer 40 buts, mais j'en ai vu beaucoup qui marquaient des tas de buts sans jamais rien gagner. Moi, j'en mets une quinzaine, parfois un peu plus, mais ça reste un sport collectif. Si je n'avais pensé qu'à des récompenses individuelles, j'aurais fait du tennis !», a-t-il lâché vendredi. L'international espagnol (33 sélections, 17 buts) met en avant son souci du collectif et ses garanties en termes d'adaptation : «On me connaît, mes coéquipiers savent que je donnerai tout, l'entraîneur sait que je ferai tout ce qu'il demandera.» Morata est notamment associé à Turin aux souvenirs de la belle campagne en Ligue des champions (2014-2015), dans ce qui fut la plus belle de ses deux saisons turinoises, aux côtés d'un certain Andrea Pirlo sur le terrain. Il avait notamment marqué le but de la Juve dans la finale perdue face à Barcelone (1-3). Dzeko, «notre capitaine» L'équation pour Pirlo est maintenant de trouver quelle place accorder à l'Espagnol, dont le profil semble s'inscrire entre le côté finisseur de Suarez ou le côté davantage remiseur de Dzeko. Et comment intégrer le «9» (il a repris ce numéro, qui n'avait pas de titulaire depuis deux saisons à Turin) aux côtés de Ronaldo et Dybala, mais aussi des milieux offensifs Kulusevski ou Ramsey. Si Morata, tout juste arrivé, pourrait débuter sur le banc aujourd'hui, Dzeko pourrait lui être titulaire : remplaçant lors de la 1re journée à Vérone, la semaine dernière, dans l'attente de son hypothétique transfert à Turin, le Bosnien est attendu pour relancer la Roma, qui a perdu son premier match sur tapis vert. «Nous sommes ravis qu'il soit notre capitaine et qu'il le reste», a assuré vendredi le directeur général giallorosso Guido Fienga. «On connaît sa valeur et son professionnalisme, s'il entre dimanche, il donnera le maximum», a-t-il ajouté au sujet de l'attaquant bosnien de 34 ans, auteur de 16 buts la saison dernière. Même si le mercato n'est pas encore clos (5 octobre) et que Dzeko peut encore partir se consoler ailleurs, il aura à coup sûr l'envie dimanche soir de donner quelques regrets à la Juve.