Le président du RCD n'a pas répondu, hier mercredi, à la convocation de la commission juridique de l'APN qui a, en revanche, écouté l'ancien ministre des Travaux publics Abdelkader Ouali. L'absence de Mohcine Belabbas était prévisible, elle était attendue même, puisqu'il avait expliqué sa position il y a quelques jours durant une émission diffusée sur Berbère TV. Ce dernier avait alors clairement annoncé sa décision de ne pas se présenter devant la commission juridique de l'Assemblée, puisque les activités du RCD y sont gelées depuis février 2019. Dans la même intervention, il a cependant affirmé qu'il se présentera devant la justice lorsque cette dernière le convoquera, ajoutant qu'il s'agissait d'une procédure accélérée qui dénote «l'acharnement contre sa personne et contre son parti». «Implicitement, j'ai renoncé à mon immunité lorsque je me suis présenté devant la gendarmerie en juin dernier. De plus, dans un mois, la Constitution sera adoptée et ce texte prévoit une levée automatique de l'immunité parlementaire dans ce genre de cas», dit-il. La commission juridique de l'APN a, en revanche, écouté l'ex-ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali. Les raisons pour lesquelles il a fait l'objet d'une nouvelle convocation sont identiques à celles qui lui avaient été soumises en mars dernier. Abdelkader Ouali est poursuivi en justice pour avoir signé, en 2016, une décision de paiement d'une société nationale, Altro, selon un procédé, outrepassé, «prévu par la loi», affirme sa défense. Durant les années 2000, Altro avait été chargée de la réalisation d'une pénétrante à Aïn Defla. Pour les besoins de ce projet, l'ETRHB avait était associée en qualité de sous-traitant. À son accession au poste de ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali a été saisi par la Direction des travaux publics de Aïn Defla qui lui avait remis un rapport faisant état du non-paiement de Altro durant près de huit ans. Cette société se trouvait alors en déficit, proche de la fermeture, a fait savoir l'ex-ministre, ajoutant avoir pris la décision de la payer dans une situation d'urgence, selon un procédé prévu et autorisé par la loi. Les avocats de ce dernier s'étonnent qu'on lui reproche aujourd'hui d'avoir signé cette décision et d'être désigné comme inculpé par la justice. Selon les éléments fournis par sa défense, ce dernier a été en effet convoqué, le 6 septembre dernier, en qualité de témoin par la Cour suprême, mais l'audition n'a pu avoir lieu en raison de l'annulation de la juridiction de privilège qui est intervenue à ce moment. Ses avocats s'étonnent également de cette nouvelle demande de levée d'immunité parlementaire, car une procédure similaire avait été enclenchée en mars dernier mais l'APN avait voté contre le retrait de son immunité. Ce qu'il faut savoir est que Abdelkader Ouali passera à nouveau devant cette même commission qui lui a octroyé dix jours pour préparer sa défense. A. C.