Le Conseil des ministres réuni dimanche sous la présidence du chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, a examiné l'avant-projet de loi de finances pour 2021 qui vise, selon le communiqué sanctionnant la réunion, à préserver les équilibres financiers de manière à permettre la concrétisation des réformes économiques sur le terrain. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - « Afin de relancer l'économie nationale et amorcer un nouveau départ au diapason du plan de relance économique, le président de la République a mis l'accent sur l'impératif de parvenir à une formule flexible du budget d'équipement au titre de la loi de finances 2021, qui prendrait en considération les grands équilibres économiques », a expliqué le Conseil dans son communiqué. Le chef de l'Etat a donné plusieurs instructions et orientations à prendre en considération dans l'élaboration du projet de loi. Il s'agit d'éviter d'instaurer des impôts qui n'auraient pas un impact sur le volume du budget, et continuer à alléger les charges sur les citoyens pour préserver les postes d'emploi et de mettre un terme au gaspillage et à la connivence dans les différentes filières et conclure des contrats d'efficacité avec les éleveurs au titre du soutien. Il s'agit également d'instituer des exonérations fiscales allant jusqu'à cinq ans au profit des start-up, d'élargir la liste des produits soumis au système de troc et d'exploiter de la meilleure manière les fonds spéciaux et se passer des fonds qui ne sont pas nécessaires. Le chef de l'Etat a ordonné au ministre de l'Industrie de séparer, urgemment, dans les cahiers des charges les appareils électroménagers et les appareils électroniques, afin d'atteindre de manière progressive un taux d'intégration nationale de 70%. Comme il a demandé d'encourager les start-up à entreprendre des partenariats avec des sociétés technologiques à travers la sous-traitance notamment dans le domaine de la fabrication de téléphones portables, en vue de hisser les taux d'intégration nationale dans la production. Tebboune n'a pas manqué d'exiger le contrôle du soutien destiné au secteur agricole, « notamment lors des grandes opérations de mise en valeur, appliqué depuis des années mais sans évaluation du bilan ni données appropriées dans ce domaine, et enquêter sur les dossiers de soutien destinés aux différentes filières agricoles ». Dans l'élaboration du projet de la loi de finances pour l'année prochaine, il a été aussi demandé de trouver « impérativement » le cadre réglementaire idoine pour contrecarrer le phénomène de l'usurpation de fonctions supérieures de l'Etat, et appliquer les peines maximales à l'encontre des auteurs de ces escroqueries qui ont fait des victimes même parmi les cadres supérieurs. Le chef de l'Etat a appelé, par ailleurs, à réviser les conditions d'inscription des fonciers issus de marchés de vente et mettre en place une loi sanctionnant la fraude et l'évasion fiscales pour lutter contre le blanchiment d'argent et la corruption et à durcir le contrôle en matière d'impôt sur la fortune afin de dissiper toute opacité, principale entrave à la numérisation. Le texte doit « encourager les petits investisseurs et porteurs de projets dans le cadre des start-up, car constituant une source fondamentale pour la réalisation de l'autosuffisance et la création des emplois ». Il doit aussi être élaboré de manière à « s'orienter sérieusement vers la construction navale en partenariat avec les étrangers parmi ceux qui ont exprimé leur entière disponibilité en la matière, notamment des pays de la Méditerranée ». Le chef de l'Etat a demandé également la réalisation des abattoirs sur les frontières sud (Tinzaouten et Bordj-Badji-Mokhtar), notamment avec le Mali et le Niger pour approvisionner le marché national en viandes au lieu de les importer. K. A.