Le risque de contamination au nouveau coronavirus est permanent. Le ministre de la Santé insiste donc sur la prudence, le maintien et le respect des mesures barrières. Pour lui, le dépistage massif est loin d'être la solution. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière est ferme. Le risque de contamination au virus de Covid-19 est permanent d'où la nécessité de se prémunir contre cette maladie. Il lance, à cet effet, un appel à la prudence, afin, dit-il, «de préserver cet acquis qui fait de l'Algérie un pays qui a réussi à maintenir la situation épidémiologique à cet état». Il a, ainsi, insisté sur le maintien des mesures barrières. «C'est un virus qui tue et dont nous ne savons rien encore, et il n'y a pas de vaccin à ce jour. Donc, prudence ! prudence !», préconise-t-il. Intervenant, hier, sur les ondes de la radio Chaîne 3, le professeur Abderrahmane Benbouzid a reconnu qu'il y a, certes, un relâchement dans le respect des mesures barrières qu'il a qualifié de «naturel». «Lorsqu'un ennemi auquel nous faisons face baisse la garde, nous aussi, nous avons tendance à se relâcher», explique-t-il. Mais, poursuit-il, «tant que le virus rôde encore chez nous, des clusters peuvent se développer de temps en temps». Une reprise qui, selon lui, ne signifie en aucun cas qu'il y aura un rebond ou une deuxième vague. «La courbe du nombre de contaminations est en dents de scie. Elle monte et descend au gré des clusters et du nombre de tests. Mais si les contaminations enregistrées au quotidien oscillent aux alentours des deux cents cas, la situation reste tout à fait admissible pour les épidémiologistes puisqu'il s'agit de pandémie. Même si c'est une épidémie, chez nous, toutes les épidémies ont mis un certain temps pour s'éteindre», détaille-t-il. Toutefois, ajoute-t-il, «cela ne nous empêche pas de veiller davantage à attirer l'attention des citoyens sur l'intérêt des mesures barrières». Selon lui, si la situation épidémiologique connaît une recrudescence et une effervescence, les mesures à entreprendre sont prêtes. «Nous ne sommes pas à des milliers de cas et nous ne sommes pas à des foyers très denses. Nous sommes pourtant déterminés à y faire face. C'est le même schéma qui est adoptable partout dans le monde. Si ça reprend, nous reprendrons les mesures nécessaires, sinon nous restons ainsi tout en maintenant la garde», dit-il. S'agissant de la prévention, l'invité de la radio affirme que la situation est maîtrisée. «Nous devons cohabiter avec ce virus tout en maintenant la garde. Nous engageons donc un médiaplanning et nous allons engager très sévèrement des mesures de mise en garde», note-t-il. Quant au dépistage massif, le ministre de la Santé est catégorique. «Nous ne pouvons pas dépister tout le monde. Nous testons uniquement ceux qui ont des signes», dit-il. Pour lui, l'Algérie effectue, actuellement, suffisamment de tests mais sans préciser le nombre exact. «Aujourd'hui, il y a moins de crainte vis-à-vis de cette maladie. Il y a moins de demande de dépistage et ne viennent dans les hôpitaux que ceux qui ont une symptomatologie», précise-t-il. Ry. N.