Prévu hier lundi au tribunal de Koléa (Tipasa), le procès de Karim Tabbou a été reporté au 16 novembre prochain. Il s'agit du 6e report, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS), parti non agréé, s'est présenté au tribunal où il devait comparaître dans la première affaire où il est poursuivi pour «atteinte au moral de l'armée» et dans laquelle il a bénéficié de la liberté provisoire après un mandat de dépôt de deux semaines. Et pour une fois, le report n'est pas intervenu à la demande de la défense. En effet, c'est la présidente de l'audience qui a annoncé la décision du renvoi pour la sixième fois du procès de Karim Tabbou. En même temps, elle a rejeté la demande de la défense de lever le contrôle judiciaire auquel le porte-parole de l'UDS est soumis depuis le 25 septembre 2019, date de sa libération par le même tribunal. La magistrate a motivé sa décision par «l'impossibilité de statuer sur une procédure décidée par la chambre d'accusation à l'encontre de Karim Tabbou», annonçant, en outre, que la justice entamera, le 16 novembre prochain, le procès, étant donné, a-t-elle ajouté, que l'audience de ce lundi est le dernier renvoi décidé par le tribunal. Arrêté le 11 septembre 2019, Karim Tabbou a été placé en détention provisoire. Le 25 septembre, suite à la demande du collectif de la défense, la chambre d'accusation de la cour de Tipasa avait décidé de le placer sous contrôle judiciaire et ordonné sa libération. Mais le lendemain au matin, il sera arrêté à nouveau et poursuivi pour deux chefs d'inculpation, à savoir «atteinte au moral de l'armée» et «atteinte à l'unité nationale». Des chefs d'accusation qu'il avait rejetés lors de son procès au tribunal de Sidi-M'hamed. Au terme du procès, il est condamné à un an de prison dont six mois ferme. La veille de la fin de sa peine, un procès en appel a été tenu à la cour d'Alger qui avait alourdi sa peine à une année de prison ferme. Mais à la veille de la célébration de l'anniversaire de l'indépendance, le 5 juillet dernier, Karim Tabbou a été libéré à nouveau et placé une nouvelle fois sous contrôle judiciaire. Ses avocats et des défenseurs des droits de l'Homme dénoncent un véritable «harcèlement judiciaire» contre le porte-parole de l'UDS. K. A.