A la peine en Ligue des champions, le Real Madrid doit trouver une dynamique, aujourd'hui lors de la troisième journée de phase de groupes, peut-être en s'inspirant du Bayern Munich et de Manchester City. Groupe A : le Bayern en rouleau-compresseur La victoire à Moscou (2-1) a été difficile à se dessiner ? Il n'empêche : le Bayern Munich reste sur treize succès de rang en C1 et entend bien passer à quatorze à Salzbourg, autre petit poucet du groupe A. Seul et confortable leader depuis sa large victoire inaugurale contre l'Atlético Madrid (4-0), Munich entend bien continuer de dominer l'Europe. La C1 est «notre compétition», a d'ailleurs averti la semaine dernière l'attaquant bavarois Thomas Müller. Secoué par sa défaite en Allemagne, mais solide en Liga (5e malgré deux matches en retard), l'Atlético peut faire en cas de victoire un grand pas vers la deuxième place derrière l'ogre munichois. Les Madrilènes devront pour cela l'emporter sur le terrain du Lokomotiv, qui a montré face au Bayern sa capacité à tenir tête au gratin européen. Groupe B : le Real à la relance Le Real Madrid dernier de son groupe après deux journées, voilà une situation à laquelle le club le plus titré en C1 (13 trophées) n'est pas habitué. Battue d'entrée à domicile par le Shakhtar (3-2) puis accrochée à Mönchengladbach (2-2), la Maison Blanche fait grise mine. Les hommes de Zinédine Zidane tiennent avec la réception de l'Inter Milan une double occasion: se relancer dans la course aux 8es et tenir une victoire référence face à un autre grand d'Europe. Or l'Inter, finaliste de la dernière Ligue Europa, est également à la peine après deux nuls, contre Mönchengladbach (2-2) puis à Donetsk (0-0). L'autre match opposera les Ukrainiens, surprenants leaders du groupe, aux Allemands, qui viseront après deux matches nuls spectaculaires une première victoire. Groupe C : City seul en tête, Porto peut faire un gros coup La défaite en quart de finale de la dernière Ligue des champions semble déjà loin : avec deux belles victoires contre Porto (3-1) puis à Marseille (3-0), Manchester City a lancé sa campagne européenne sur des bases solides, et peut enchaîner à domicile contre l'Olympiakos un troisième succès. Les hommes de Pep Guardiola semblent mettre de côté en Europe leurs tracas nationaux, eux qui ne sont que 13e de Premier League. S'ils ont déjà fait un grand pas vers la première place du groupe, la deuxième, également qualificative pour les 8es de finale, peut se dessiner sérieusement aujourd'hui avec la réception par Porto de Marseille. Les Portugais, qui se sont parfaitement relancés face à l'Olympiakos (2-0), peuvent en cas de victoire reléguer leurs adversaires marseillais, sur le papier leur principal concurrent pour la deuxième place, à six points. Une marge qui serait presque irréversible avec encore trois matches à jouer. Groupe D : match de gala à Bergame Une semaine après avoir découvert la Ligue des champions lors du nul 2-2 de l'Atalanta face à l'Ajax Amsterdam, la ville de Bergame s'apprête à accueillir son premier choc avec la réception de Liverpool, vainqueur de la C1 en 2019. Certes privés de leur capitaine Virgil Van Dijk, les Reds restent l'une des meilleures formations d'Europe, grâce notamment à leur trident offensif Firmino-Mané-Salah. Le duel s'annonce prometteur entre deux des équipes les plus séduisantes d'Europe, concurrentes pour la première place du groupe (Liverpool compte six points, l'Atalanta quatre). De son côté, l'Ajax Amsterdam, demi-finaliste de la compétition en 2019, tentera d'aller chercher à Midtjylland un premier succès cette saison, après sa défaite contre Liverpool et son nul à Bergame. Real Madrid-Inter Milan Zidane contre Conte, de Turin à Madrid Vingt-quatre ans après le début de leur amitié née à Turin, Zinédine Zidane et Antonio Conte se confrontent à nouveau à la tête du Real Madrid et de l'Inter Milan, affiche alléchante de la 3e journée de Ligue des champions mardi (20h GMT). De joueurs modèles à entraîneurs rivaux : alors que l'Inter et le Real sont mal embarqués dans cette phase de poules de Ligue des champions, respectivement à la 3e et 4e place du groupe B, Zidane et Conte doivent mettre leur relation de côté mardi soir pour tenter de sauver un début de campagne européenne mitigée. Leur histoire commune, longue de près d'un quart de siècle, va connaître un nouveau chapitre mardi. Histoire entrelacée Car Conte et Zidane se connaissent mieux que quiconque: comme joueurs, ils ont partagé cinq saisons à la Juventus de Turin, celles de la révélation à l'international pour «Zizou» (1996-2001), avec notamment deux titres de champions d'Italie et deux finales de Ligue des champions perdues en 1997 et 1998, outre les deux succès avec les Bleus en Coupe du monde 1998 et à l'Euro-2000. Ils ont disputé quelque 131 matches ensemble sous le maillot bianconero, selon des calculs de la presse italienne, et sont depuis restés amis. «A la Juve, je jouais avec lui, Deschamps et Davids. Un beau milieu de terrain, non ? On courait pour lui et c'était fantastique parce quand il avait la balle, il pouvait se passer n'importe quoi : c'était un génie», avait encensé Conte au sujet de «ZZ», avant leur premier face-à-face comme entraîneurs, en juillet 2016, à l'occasion d'un match amical entre Chelsea et le Real Madrid aux Etats-Unis. L'affrontement de mardi soir n'aura rien d'amical, entre un Inter qui devra composer sans son artilleur en chef Romelu Lukaku, et un Real Madrid sur courant alternatif avec un revers à domicile contre l'équipe B du Shakhtar Donetsk (3-2) puis un nul arraché sur le fil chez le Borussia Mönchengladbach (2-2). A Madrid, Conte repensera peut-être brièvement qu'il avait failli devenir l'entraîneur du Real Madrid il y a deux ans, après l'échec de Julen Lopetegui sur le banc merengue. Tout était bouclé, la conférence de presse de présentation était déjà calée... mais Conte avait subitement décidé de renoncer à un contrat en or, selon la presse italienne. Et après le bref intérim de Santiago Solari, Zidane avait rempilé quelques mois plus tard, en mars 2019, pour une deuxième pige qui dure encore aujourd'hui. «Timides généreux» Les voilà désormais face à face. Pourtant, rien ne laissait présager que les deux milieux soient amenés à se recroiser sur les bancs des géants d'Europe, presque 25 ans après leur rencontre. «Sur Antonio, j'aurais parié quelques billets. Lui était entraîneur déjà sur le terrain et donnait l'exemple à tous. Un leader silencieux, comme «Zizou», sur qui au contraire je n'aurais jamais misé. Jamais je ne me serais attendu à le voir comme entraîneur et on parle maintenant d'un de ceux qui a remporté le plus de titres dans le monde», s'est étonné Alessandro Tacchinardi, qui a joué à la Juventus avec les deux, interrogé par la Gazzetta dello Sport. Outre le fait d'être les vraies «stars» de leurs équipes (Conte gagne plus que tous ses joueurs, avec plus de 10 M d'EUR annuels, tandis que le salaire de Zidane, environ 12 M d'EUR net annuels, est équivalent aux meilleurs salaires des joueurs du Real), l'Italien et le Français partagent un même charisme taiseux, et une science de la gagne. «C'étaient deux timides généreux. Conte et Zidane aujourd'hui sont des entraîneurs top qui montrent comment on peut gagner de façons différentes. Ils ont transmis à leurs équipes leurs propres caractéristiques de joueurs. Et puis ils ont un charisme unique qui est leur arme en plus», a résumé Tacchinardi. Le palmarès international, voilà ce qui distingue aujourd'hui «Zizou» de Conte: quand le Français a déjà décroché trois Ligues des champions et deux Supercoupes d'Europe, Conte attend toujours un premier trophée européen, après avoir échoué la saison dernière en finale de la «petite» coupe d'Europe, la Ligue Europa, face à Séville. Olympique de Marseille Dernière chance à Porto Sans le moindre point en Ligue des champions depuis huit ans et demi, l'Olympique de Marseille abat peut-être sa dernière carte mardi (21h) sur le terrain du FC Porto, un club qui n'a pas de secret pour André Villas-Boas. «C'est le match de la dernière chance», a admis Florian Thauvin sur RMC Sport au soir de la leçon contre Manchester City (3-0), mardi dernier, au Vélodrome. Battu pour les deux premières journées (1-0 au Pirée en ouverture), l'OM n'a plus guère le choix avant la double confrontation contre les Dragons, mardi soir, pour la 3e journée puis le 25 novembre lors de la 4e journée au Vélodrome. Même avec une défaite à l'Estadio do Dragao, les Marseillais pourraient encore mathématiquement s'en sortir, mais cette équipe «en bande désorganisée» a montré trop de limites pour l'heure en C1 pour se risquer à ce petit jeu. Seul Newcastle a réussi cet exploit en 2002-2003 : battus par la Juventus Turin, le Dynamo Kiev et Feyenoord Rotterdam, les «Magpies» de Bobby Robson, ex-mentor de Villas-Boas à Porto, ont tout renversé sur les trois matchs de la phase retour pour se qualifier. Prendre au moins un point au Portugal permettrait plus sûrement à l'OM de rester dans la course. Précisément, ce FC Porto n'est pas au sommet de son histoire. Le double champion d'Europe (1987, 2004) reste sur une défaite chez son modeste voisin du nord du Portugal, Paços de Ferreira (3-2), et a déjà perdu deux fois en six journées de Liga.