Peu fréquentés par le passé, même quand l'entrée était gratuite, les musées d'Alger ont commencé à attirer le grand public, surtout les jeunes, depuis l'apparition et la généralisation des selfies et des comptes sur les réseaux sociaux. «Moi devant la statue Héraklès archer d'Antoine Bourdelle» ou «Moi et mon amie devant Eve de Paul Belmondo.» Le musée national des Beaux-Arts d'Alger est l'un des plus prisés par les amateurs de selfies, notamment avec ses statues et sa terrasse avec une splendide vue sur le Jardin d'essai d'El-Hamma. Le Musée national du Bardo avec son grand jardin est lui aussi bien fréquenté par le public qui vient le plus souvent pour voir la sépulture de la reine Tin Hinan. Pas très loin du Bardo, au cœur de la capitale se trouve le Musée national des antiquités et des arts islamiques, inauguré en 1897 et considéré comme le plus ancien musée d'Algérie et l'un des plus anciens du continent africain. Le musée s'apprête à accueillir les visiteurs avec l'élaboration d'un nouveau parcours muséal et l'exposition de pièces inédites. Les visiteurs de ce musée auront ainsi très prochainement l'occasion de découvrir un nouveau parcours muséal dans l'aile dédiée aux arts islamiques et qui sera conforme aux dernières évolutions en matière de muséographie. Le visiteur simple amateur d'art et d'histoire, les chercheurs et les étudiants pourront trouver toutes les informations utiles sur les pièces exposées et sur différents supports, a expliqué Fatiha Ammar, conservatrice du patrimoine et responsable de l'animation, des ateliers et de la communication du Musée national des antiquités et des arts islamiques. La conservatrice a également annoncé l'exposition «prochaine» de nouvelles pièces «issues des collections du musée ou des récentes fouilles archéologiques». Parmi les pièces rares que le visiteur pourra découvrir, des «pièces de monnaie de l'époque rostémide et autres dynasties moins connues». L'aile réservée aux arts islamiques propose des pièces rares comme le minbar de la Grande Mosquée «Djamâa Lekbir» d'Alger remontant à l'époque almoravide ou de son exemplaire du Saint Coran, considéré comme l'un des plus anciens au monde». D'autres pièces antiques ou œuvres d'art témoignent de l'artisanat de différentes régions d'Algérie en plus de sculptures et objets en céramique en provenance de Tunisie et du Maroc. Du côté du Musée des antiquités, l'histoire de l'Algérie défile dans les allées d'exposition à travers une multitude de sculptures, de statues, de mosaïques et autres œuvres et ustensiles. Le visiteur peut également voir en plus de témoins de la Grèce antique et de l'Egypte ancienne. L'établissement, dont la construction a été entamée en 1838, propose également aujourd'hui et en temps normal (avant la pandémie du Covid-19), des ateliers pour enfants, des concours, des rencontres scientifiques, tout en ouvrant ses collections aux chercheurs et étudiants. Le Musée national des antiquités et des arts islamiques séparé par une simple chaussée de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts d'Alger a, pour rappel, rouvert ses portes au public au mois de septembre après plusieurs mois de fermeture par mesure de prévention contre la propagation du coronavirus. De strictes mesures de prévention ont été adoptées pour pouvoir accueillir les visiteurs à titre individuel en toute sécurité. Les visites de groupes scolaires et autres sont toujours suspendues. Kader B.