La carrière d'un footballeur est aussi «ronde» qu'un ballon, tellement la vérité d'hier n'est pas celle d'aujourd'hui, encore moins de demain. Le capitaine des Verts, Riyad Mahrez, a vécu le dernier épisode d'une «réalité» que le football de niveau n'a de cesse éprouvé. Quelques jours après sa sensationnelle semaine internationale avec l'EN d'Algérie, ponctuée par deux réalisations, à Alger puis à Harare, contre le Zimbabwe, pour le moins exceptionnelles, Mahrez, de retour dans son club anglais Manchester City, a repris goût aux critiques. De la part de ceux-là mêmes qui l'avaient adoubé à la suite de ses deux buts face au Zimbabwe. Titularisé face aux Spurs, à Londres, samedi passé, lors de la 9e étape de la PL, l'Algérien a livré, c'est vrai, l'une de ses pires prestations depuis qu'il a rejoint les Cityzens. Une rencontre perdue par l'équipe de Pep Guardiola (2-0) face à un adversaire qui a été présent de tous les instants durant ce choc du Championnat anglais. Remplacé à la 72', le numéro 26 de ManCity a été crédité d'un 4 «logique» par les tabloïds britanniques de même que la plupart des gazettes spécialisées en Europe. Il faut juste signaler que ce jour, nombre de joueurs de la formation mancunienne n'étaient pas à leur niveau habituel. France Football a d'ailleurs attribué la note de 4 à 7 joueurs de l'équipe de départ alignée par Guardiola. Seuls le gardien Ederson, le défenseur Walker et les milieux Rodri et De Bruyne ont été notés à 5/10. Cependant, c'est le frêle attaquant algérien qui en prendra à son corps défendant les critiques d'une presse britannique jadis «déçue» par le temps de jeu famélique accordé par Guardiola à son joueur algérien. Aucune circonstance atténuante ne lui est accordée, le quotidien Manchester Evening News ira même jusqu'à affirmer que Mahrez fut le plus mauvais à l'occasion de cet affrontement face à l'équipe de Mourinho. C'est à peine si Mahrez n'a pas été rendu responsable de cette nouvelle douche écossaise qui envoie ManCity dans le ventre mou du classement (13e) de la PL, une «première» depuis quelques années. Puis commence la série hitchcockienne portant sur l'avenir de l'ailier droit des Cityzens laquelle intervenant moins de 48 heures après le renouvellement du contrat de l'entraîneur Pep Guardiola. Echange avec Dybala (Juventus), simple fake-news ? Sous contrat avec City jusqu'en juin 2023, Mahrez serait, à en croire les médias anglais, déjà sur la liste des transférables. Certainement pas lors du prochain mercato hivernal, probablement durant celui de l'été 2021. Et les spéculations de médias spécialisés vont jusqu'à imaginer la destination et la formule de ce transfert inédit. Pour un journaliste de la BBC, la saison 2020-2021 sera la dernière de Mahrez sous le maillot du club anglais propriété de l'émirati Khaldoon Khalifa Al-Mubarak. A le croire, évoquant des indiscrétions piochées auprès de l'entourage de Guardiola qui cible l'arrivée de Leo Messi, Mahrez ne répondrait plus au « nouveau projet » du coach espagnol. Et la BBC Sports qui avait plébiscité Mahrez lors de son sondage de footballeur africain de l'année 2016, au sortir d'une grande saison avec les Foxes de Leicester, n'est pas le seul support médiatique à faire de Mahrez la première «perle libre» durant le mercato estival, en 2021. Un site italien, Calcio Mercato, évoque, lui, la possibilité d'un échange Dybala-Mahrez. L'Argentin qui ne serait plus en odeur de sainteté avec le mentor de la Vieille Dame, Andrea Pirlo, ferait l'objet de sollicitations de la part de Guardiola qui voudrait bien l'associer à son compatriote du Barça, Messi. L'imaginaire des rédacteurs du site transalpin va jusqu'à révéler ce qui semble être le «montage financier» pour faire aboutir la transaction entre la Juventus et Manchester City. L'Argentin, dont le contrat expire en juin 2021 et que la direction du club turinois tente de renouveler, en vain jusque-là, coûterait à Manchester City entre 72 et 80 millions d'euros. Un montant difficile à payer par ces temps de crise. Comme pour Messi, les négociateurs de City espèrent attirer Dybala gratuitement à la fin de son bail. Ils suivent avec un grand intérêt les tractations engagées par le club de De Laurentis en vue de prolonger l'Argentin. Si l'affaire capote, les Cityzens se frotteraient les mains, sinon ils devraient trouver une formule pour s'attacher les services de l'ancien joueur de Palerme arrivé à Turin en 2015 pour «seulement» 28 millions d'euros. Une formule où un troc serait proposé. Mahrez, qui a coûté environ 72 millions au deuxième club de Manchester, pourrait ainsi faire le chemin inverse et rejoindre la Vieille Dame. Un scénario mal engagé, Mahrez assurant à son entourage son désir d'aller au bout de son contrat. A défaut de découvrir un Championnat, la Liga en l'occurrence, plus à même de lui offrir des opportunités de briller et de faire parler son talent. Un hobby qui pourrait, cependant, se heurter à un obstacle qui n'a rien à voir avec l'aspect sportif. Celui d'une vie familiale un tantinet troublée ces derniers mois par le divorce avec Rita Johal et l'apparition de Ward Taylor dans la vie de la vedette des Verts. M. B.
