Le Premier ministre britannique Boris Johnson se rendra en Inde en janvier, juste après sa rupture définitive avec l'Union européenne, pour sa première visite bilatérale majeure à l'étranger destinée à «renforcer le partenariat» commercial et climatique avec ce pays, ont indiqué ses services mardi. Ce déplacement, le premier de cette importance depuis l'arrivée au pouvoir du dirigeant conservateur en juillet 2019, interviendra peu après la sortie du Royaume-Uni de l'union douanière et du marché unique européen le soir du 31 décembre. «En tant qu'acteur clé dans la région indo-pacifique, l'Inde est un partenaire de plus en plus indispensable pour le Royaume-Uni tandis que nous œuvrons à stimuler l'emploi et la croissance, que nous affrontons des menaces communes à notre sécurité et que nous protégeons notre planète», a déclaré Boris Johnson dans un communiqué. Il s'agit notamment, selon ses services, de «stimuler» la coopération des deux pays en matière de commerce, d'investissement, de défense, de sécurité, de santé et de changement climatique. Dans ce cadre, Boris Johnson a convié l'Inde à participer, de même que l'Australie et la Corée du Sud, au sommet du G7, club des pays riches dont le Royaume-Uni assurera la présidence en 2021. En 2021, le Royaume-Uni accueillera également à Glasgow la COP26, grande conférence de l'ONU sur le climat. Invité par son homologue indien Narendra Modi, Boris Johnson sera aussi le deuxième chef de gouvernement britannique, après John Major en 1993, depuis l'indépendance indienne, à participer comme invité d'honneur au Jour de la République, manifestation célébrant tous les 26 janvier la culture et la puissance militaire de l'Inde. Les échanges entre le Royaume-Uni et l'Inde pèsent environ 24 milliards de livres sterling par an (26,3 milliards d'euros), soutenant plus de 500.000 emplois, selon Downing Street. Partenaire clé dans la lutte contre la pandémie, l'Inde fournit également plus de 50% des vaccins mondiaux, dont plus d'un milliard de doses du vaccin anti-Covid développé par le laboratoire britannique AstraZeneca et l'Université d'Oxford qui seront fabriquées par le Serum Institute of India (SII) à Pune (ouest). A partir du 1er janvier, le Royaume-Uni, qui a quitté l'UE le 31 janvier et peine à s'entendre sur un accord de libre-échange avec les 27, commercera de manière indépendante. Il a déjà passé des accords avec certains pays, comme le Japon, le Kenya et Singapour, plateforme financière et commerciale majeure, cruciale en Asie. «Je pense que parfois nous avons été trop concentrés sur l'Europe, de manière myope, alors que l'un des avantages de la sortie de la période de transition (post-Brexit) est que nous reprendrons le contrôle de notre capacité à conclure des accords de libre-échange avec le reste du monde», a souligne le chef de la diplomatie Dominic Raab lors d'une visite à New Delhi mardi. «Si vous regardez l'Inde et la région indo-pacifique à long terme, c'est là où les opportunités de croissance se trouveront», a-t-il ajouté.