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«Nous avons traversé trois à quatre mois très difficiles»
Handball / Djaâfar Belhocine, président du GS Pétroliers, au Soir d'Algérie :
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 12 - 2020


Entretien réalisé par Ahmed Ammour
Réélu en octobre dernier pour un nouveau mandat olympique (2020-2024), le 3e, Djaâfar Belhocine, président du Groupement sportif des Pétroliers (GSP), qui compte 13 sections sportives, aborde dans cet entretien la situation du club en cette période de pandémie, l'échec de la fusion avec le MC Alger, la qualification du Sept national pour le Mondial de handball 2021 et bien d'autres sujets.
Le Soir d'Algérie : D'abord, quelle est la situation du GSP en ces temps de pandémie ?
Djaâfar Belhocine : «D'abord, je vous souhaite la bienvenue dans nos locaux, et je profite de cette occasion pour informer le public et les sportifs sur un bon nombre de choses ayant trait au club, au sport et à la situation en général en cette crise sanitaire que connaît le pays. Il se trouve que nous avons d'énormes problèmes quant à la gestion de cette pandémie sur un plan purement sportif. Nos athlètes sont à l'arrêt depuis mars 2020. Nous avons traversé trois à quatre mois très difficiles sur le plan de la gestion des hommes, la gestion du personnel (staffs, athlètes, etc.). Nous avons essayé de reprendre progressivement avec l'accord, bien sûr, des autorités. Nous avons repris dans un premier temps avec les sports collectifs, surtout pour les seniors, puisque les programmes internationaux nous obligent à reprendre les entraînements, mais avec la fermeture, une seconde fois, des infrastructures sportives, nous avons essayé de reprendre le travail en plein air avec toujours les mêmes équipes, avec un minimum vital, en prévision des échéances internationales. C'est une situation qui n'a que trop duré. Les athlètes sont en train de payer physiquement cette situation, mais le plus important à nos yeux, c'est d'abord la situation sanitaire, la santé des athlètes et leur encadrement. Nous avons effectué des tests sur nos athlètes et la grande majorité se porte bien, Dieu merci.
Le GSP est souvent attaqué pour son statut, à savoir un club financé par la plus grande entreprise nationale ; ce qui lui permet de recruter les meilleurs athlètes du marché pour dominer pratiquement toutes les disciplines. Quelle est votre réponse ?
Le GSP est attaqué par d'autres athlètes et des équipes pour son statut. Il se trouve que le GSP avait ce statut bien avant 2008, soit au temps du MC Alger. Nous avons toujours vécu cette situation. Certes, l'histoire de Sonatrach est liée à celle du club, que ce soit le MCA ou le GSP, mais n'oublions pas que la Sonatrach finance aussi d'autres clubs de football bien sûr, à travers ses filiales. Il ne faut pas oublier également que le GSP, anciennement MCA, regroupe l'ossature des différentes équipes nationales. Maintenant, quant au fait que nous disposons de moyens, ce sont des moyens qui servent les athlètes. Quant au recrutement des athlètes, je dirais que le GSP ne recrute pas plus que les autres clubs. Les statuts ont changé au niveau des différentes fédérations sportives, et malgré cela, le GSP continue à asseoir une certaine suprématie, que ce soit en basket-ball, en handball et dans bien d'autres disciplines. Je dirai aussi que les gens oublient que le GSP dispose d'une bonne organisation qui lui permet d'assurer une certaine pérennité, d'assurer un suivi des athlètes et post-carrière des athlètes. C'est notre rôle et c'est notre vocation aussi. Il ne s'agit pas uniquement d'user ou d'utiliser les moyens mis à notre disposition par la Sonatrach pour le paiement, mais il y a une certaine politique qui est là, depuis la réforme, qui continue, et qui, à mon sens, devrait être une base pour les différents clubs et fédérations pour une prise en charge sérieuse des différents athlètes dans les différents clubs. En cette année 2020, nous assistons tous, au même titre que le GSP, à la rareté des finances au niveau des clubs, d'où une meilleure rationalisation des moyens mis à la disposition des clubs.
Au mois d'août dernier, tout le monde s'attendait à la fusion GSP-MCA, avec l'approbation des membres de l'AG notamment des deux clubs. Finalement, tout est tombé à l'eau. C'est quoi la vraie raison ?
Pour revenir à cette histoire de fusion, nous avons montré notre disponibilité, même au niveau de l'entreprise-mère Sonatrach qui était favorable à la fusion entre les deux clubs, ce qui n'est qu'un juste retour aux sources. Nous avons tenu un certain nombre de réunions entre les deux clubs et nous avons fini par faire adopter par les AG des deux clubs, cette motion de fusion. Malheureusement, en arrivant à la réunion, disons à cette assemblée constitutive, nous avons été surpris par l'attitude des responsables du MCA qui ont remis en cause un certain nombre d'engagements pris l'avant-veille de cette assemblée, pour la constitution de la nouvelle AG du futur Mouloudia. Nous avons convenu à la fin des débats de revenir et de rediscuter en interne de chaque club pour trouver le meilleur moyen pour la fusion dans un cadre légal, et surtout qui garantit l'intérêt des deux parties. Malheureusement, depuis la tenue de cette AG constitutive, le 10 septembre 2020, c'est le silence radio, nous n'avons pas eu de réponse.
Y a-t-il encore des chances pour que cette fusion aboutisse ?
Nous, au niveau du GSP, nous avons tenu les assemblées générales ordinaires des saisons 2019 et 2020, ainsi que l'AG élective, et nous attendons à ce jour que l'autre partie fasse de même pour essayer de discuter entre les deux directions des deux clubs pour arriver à cette fusion, mais je ne vous cache pas que jusqu'à aujourd'hui, la partie MCA ne s'est pas manifestée. Ce qui est dans leurs revendications, c'est de reprendre les sections avec athlètes et encadrements, disposer des budgets de Sonatrach pour la prise en charge, sans pour autant négocier avec les responsables qui sont à la tête de ce club et de ces athlètes. Donc, c'est une chose anormale et qui est inacceptable. Si elle doit se faire, c'est à l'assemblée générale de décider de ceux qui auront la responsabilité de la gestion.
Malheureusement, il y a une vision unique qui veut que ces gens veulent récupérer et les sections et les budgets. Quant aux responsables de ces sections, ils ne sont pas les bienvenus. Nous, au GSP, nous ne fermons pas la porte, puisque, nous-mêmes, nous étions MCA...
L'IHF (Fédération internationale de handball) a publié récemment la liste des joueurs algériens envoyée par la FAHB (Fédération algérienne de handball) en prévision du Mondial-2021 en mentionnant que les internationaux du GSP appartiennent au MCA...
C'est une bonne question. Nous avons été surpris, et personnellement, j'ai été surpris de voir sur le site de l'IHF la liste des joueurs. Pas surpris par la liste, mais par un point très important, à savoir l'appartenance des athlètes. Il s'est avéré que les joueurs du GSP, à l'exception d'un seul, ont été affectés au nom du MC Alger. Sur les sept joueurs du GSP de cette liste élargie transmise à l'IHF par la FAHB pour le Championnat du monde, six sont du MCA et un du GSP. Je tiens à préciser qu'à aucun moment, nous n'avons transmis à la FAHB une correspondance disant que le club s'appelle désormais MC Alger. Je me demande qui a pu transmettre à la Fédération internationale cette liste de joueurs du GSP au nom du MCA. Et si tous les sept joueurs du GSP ont été affectés au MCA, on aurait dit que c'est une erreur, ou une mauvaise interprétation de ce qui s'est passé durant l'été dernier au sujet de la fusion. Cela veut dire que, soit la FAHB a voulu mettre la charrue avant les bœufs, soit elle voulait anticiper en disant qu'avant janvier 2021, le GSP s'appellera MCA. Pour moi, c'est une bourde monumentale et j'espère que cette erreur trouvera une explication ou une réparation rapide de la part de la fédération. Nous avons transmis un courrier à la FAHB demandant des explications.
En parlant de handball, le Mondial-2021 est dans quelques semaines. En tant qu'ancien international et entraîneur, qu'attendez-vous de notre sélection nationale ?
Notre sélection nationale est aux portes du Mondial-2021,c'est dans quelques semaines. Ce que je peux dire est que ce Championnat du monde s'annonce difficile. Pourquoi ? Parce que les joueurs n'ont pas assez de matchs dans les jambes et n'ont pas fait de compétition depuis le mois de mars 2020. Certes, la sélection a entamé la préparation au mois de septembre avec quelques stages en Algérie et depuis quelques jours en Pologne pour un tournoi international amical. Ils auront entre 6 et 8 matchs avant le Mondial, ce qui reste insuffisant. Face à cette situation, moi j'espère, qu'après un arrêt de neuf mois, les joueurs ne se blesseront pas. Je souhaite à l'équipe nationale de réaliser le minimum vital, dans les conditions actuelles, c'est-à-dire passer au second tour. Je pense que c'est dans nos cordes, même si l'Algérie se trouve dans un groupe assez relevé avec l'Islande et le Portugal. Ceci dit, je pense que les conditions actuelles sont les mêmes pour le Maroc. Si on gagne ce premier match contre le Maroc, en ouverture, on passera au 2e tour. Les choses seront différentes, et j'espère que l'équipe nationale montrera un visage assez plaisant, mais j'espère aussi que les joueurs tiendront sur le plan physique en raison du manque de compétition.
Le Sept national est également qualifié pour le tournoi qualificatif olympique (TQO). Pensez-vous qu'il a une chance d'arracher le seul ticket qualificatif ?
Pour le TQO qui va avoir lieu au mois de mars 2021, il faut savoir que nous sommes dans une poule très relevée. Le plus important pour nous est d'avoir un plus grand nombre de matchs à disputer avant pour nos jeunes joueurs. D'ici là, notre sélection aura fait un Mondial et peut-être que la compétition nationale sera entamée. Ce sera un grand bonus que de jouer ce TQO. Les joueurs auront plus de matchs dans les jambes. Ceci dit, sur un tournoi, on ne sait pas ce qui peut arriver, mais comme ce sera trois matchs, ce sera difficile. Pour moi, notre ambition serait de jouer une place honorable au Mondial. Pour le TQO, il faut être logique et dire qu'on va jouer contre des équipes qui n'ont pratiquement pas arrêté leurs Championnats, qui ont plus de matchs dans les jambes. Donc, la mission s'avère très très difficile pour les Verts.
A. A.


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