Le président de la République a réuni, hier dimanche, le staff gouvernemental dans un Conseil des ministres, le premier après son retour au pays, mardi dernier, au bout d'une longue période de soins et de convalescence en Allemagne. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ce conclave, dont le dernier en date remonte au 4 octobre écoulé, a été consacré par Abdelmadjid Tebboune à passer au peigne fin l'action de certains secteurs d'activité durant l'année 2020 qui vient de s'écouler, l'évaluation de l'action des autres secteurs étant prévue lors d'un prochain Conseil des ministres. Une année frappée du triste sceau de la pandémie de Covid-19 avec son corollaire, le plombage de l'activité dans nombre de secteurs. Un bilan qui diffère d'un secteur à un autre, comme l'avouera d'ailleurs le chef de l'Etat, lui qui, dans sa prise de parole à l'occasion, a reconnu que l'action du gouvernement durant l'année écoulée oscille entre le mauvais pour certains départements et le bon pour d'autres. Ainsi, Tebboune a cité en bons exemples le ministère de l'Industrie pharmaceutique ou encore celui des Start-up et le soutien à l'emploi des jeunes. Comme «mauvais élèves», le chef de l'Etat citera le cas du ministère de l'Intérieur, à propos duquel il a exprimé sa désapprobation à l'égard de certains walis auxquels il reproche la gestion du dossier des zones d'ombre. Il a insisté, dans la foulée, sur la nécessité de séparer les programmes de développement local de ces programmes spéciaux dédiés aux zones d'ombre, notant, toutefois, certaines initiatives positives telles que l'approvisionnement en eau et en gaz par l'intermédiaire de réservoirs dans certaines régions frontalières. Il a, néanmoins, mis en garde contre le phénomène de l'approvisionnement en eau par des procédés traditionnels qui sont la cause de tragédies. Tebboune a également évoqué le scandale de l'importation du blé dur avarié de la Lituanie, intimant l'ordre au ministre des Finances de tirer au clair cette affaire au niveau de l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales). Tout comme il a invité le ministère de la Santé à bien préparer la campagne de vaccination contre la Covid-19. Aussi, Tebboune a donné des instructions à l'effet d'activer les secteurs qui ont un impact direct sur la vie quotidienne des citoyens et de passer à la vitesse supérieure dès le début de l'année en cours 2021. Au chapitre des finances, le chef de l'Etat, tout en identifiant le point noir du secteur, à savoir le système bancaire, invitera à des inspections au niveau des banques à l'effet de vérifier la transparence dans l'octroi des prêts. Ceci, tout en ordonnant l'accélération de la numérisation du secteur des douanes à l'effet de circonscrire le fléau de la surfacturation et l'absorption des fonds sur le marché parallèle. Dans le secteur de l'enseignement supérieur et la recherche scientifique, le Président a insisté sur la nécessité de consacrer l'autonomie de chaque université, encourageant le partenariat et le jumelage avec les universités étrangères. Ceci, selon une approche qui permettra de transformer l'université en véritable remorque de l'économie nationale, grâce à l'innovation et à la recherche appliquée. Au chapitre culturel, le président de la République a insisté sur la nécessité de remédier immédiatement à la faiblesse enregistrée dans l'industrie cinématographique qui n'a pas encore atteint un niveau économique à même de créer de l'emploi et, ainsi, participer à l'essor économique du pays. Dans le secteur de la solidarité nationale, Tebboune a chargé le gouvernement de redoubler d'efforts pour renforcer les différents mécanismes destinés aux femmes au foyer, afin de les encourager à participer à la production nationale. Dans le secteur des mines, le chef de l'Etat a mis l'accent sur la nécessité de poursuivre l'effort consenti pour valoriser les ressources minérales de notre pays, soulignant l'importance de commencer, dès que c'est possible, l'exploitation effective de la mine Ghar Djebilet et la mine de zinc et de phosphate à Amizour, dans la wilaya de Béjaïa. Ceci en sus de finaliser les procédures en vue de lancer les grands projets structurants du secteur. Dans le secteur de la pêche, le président de la République a insisté sur l'impératif d'accorder toutes les facilités pour lancer une industrie locale de fabrication des navires à même, selon lui, de renforcer le pavillon naval national et ainsi consolider les capacités de production pour satisfaire la demande locale. Cet oral que le chef de l'Etat a fait subir, hier dimanche, à certains des membres de son gouvernement dans l'attente qu'il fasse de même avec le reste des ministres lors d'une prochaine réunion du Conseil des ministres, ne prélude-t-il pas d'un remaniement de l'exécutif à la lumière de son appréciation de l'action de chacun des ministres ? C'est ce que pense nombre d'observateurs, et qui n'ira que dans le sens d'une doléance exprimée par plus d'une voix, tant certains départements ministériels ont lamentablement échoué dans leurs actions, comme le constatera Tebboune lui-même. M. K.