Le mystère entourant la disparition des 23 harragas le 17 décembre demeure entier La mystérieuse expédition des 23 jeunes candidats à l'immigration clandestine, partis à bord d'une embarcation de 6,20 m de long , depuis la localité de Oued Dess, dans la wilaya de Béjaïa vers les côtes espagnoles, est très loin de connaître son épilogue. Plus l'attente est longue, plus les espoirs de retrouver l'ensemble du groupe s'amenuisent. Les recherches effectuées sur place auprès de la majorité des structures d'accueil espagnoles n'ont pas abouti et aucune information officielle n'a été fournie aux familles et aux proches des jeunes disparus qui ne cessent de pleurer les leurs. Les organismes chargés de l'accueil des milliers de migrants venus de tout bord, soit à la Grande Canarie ou à Almeria, indéniablement dépassés par les événements, et ce, suite aux incessants flux migratoires, que nous avons contactés, n'ont conclu à aucune concordance quant à l'arrivée à bon port de la fameuse barque. Une chose par contre attire notre attention : nous avons appris de sources sûres, que le 18 décembre 2020, vers 19 h, soit 38 heures après leur départ de la côte ouest de Béjaïa, les gardes-côtes ibériques ont réussi à sauver neuf jeunes immigrants, tous de nationalité algérienne, près de la plage de Isleta del Moro, relevant de la commitada d'Almeria. Selon nos informations, les gardes-côtes espagnoles n'ont trouvé aucun document sur les jeunes. Tous ont préféré se débarrasser de leurs vêtements et affaires personnelles ,afin de continuer leur terrible périple à la nage. Ils ont été retrouvés en état d'hypothermie. Un des naufragés a, néanmoins, déclaré aux militaires qu'ils étaient 23 dans leur embarcation et cette dernière a eu une avarie et le reste des migrants a disparu en pleine mer. Aucune information n'a toutefois filtré à propos de l'origine du départ de l' expédition, mise à part la nationalité des jeunes secourus. Les neuf harragas ont été pris en charge dans des structures hospitalières des environs, avant qu'ils ne soient remis aux autorités compétentes chargées de l'immigration, avons-nous appris. «Toutes nos tentatives ont échoué quant à la localisation des neufs rescapés,malgré l'assistance très appréciée d'un responsable de la Croix-Rouge espagnole. Je pense qu'ils ont pris la fuite aussitôt sortis des hôpitaux», selon un membre d'une administration qui s'occupe des dossiers des personnes étrangères et de l'immigration sur place. Aucune trace des neufs survivants n'a toute fois été retrouvée. Au niveau national, aucune alerte n'a été donnée sur les réseaux sociaux, concernant une autre disparition de cette envergure comme ce fut le cas de celle d'Azeffoun, il y a quelques mois. Seule l'embarcation des jeunes de Béjaïa avait été signalée et même portée devant les plus hautes autorités du pays, à savoir les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères. S'agit-il donc des jeunes partis de Béjaïa qui ont été secourus par les gardes-côtes espagnols ? Et pourquoi n'ont-ils pas contacté leurs familles et leurs amis, dévastés par l'angoisse de cette terrible tragédie ? Que s'est-il vraiment passé lors de cette traversée ? Beaucoup de questions demeurent posées. Kamel Gaci