Les membres du Conseil de sécurité des Nations-Unies ont tenu hier mercredi une réunion par visioconférence avec le représentant spécial du SG de l'ONU et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif au sujet de la situation dans ce pays. Il s'agit de la réunion trimestrielle régulière du Conseil pour examiner le rapport du secrétaire général sur le Mali et sa lettre biannuelle sur les opérations de la Minusma, incluant «les défis de la sécurité, la mise en œuvre du plan d'adaptation de la mission, sa performance (sur le terrain) et la planification de la transition» au Mali. Annadif devrait informer les membres (du Conseil de sécurité) au sujet de l'évolution de la transition politique au Mali, précisent des sources proches du Conseil de sécurité qui évoquent des «progrès réalisés» depuis le dernier exposé du Conseil sur le mali, le 8 octobre 2020. Ces progrès concernent globalement la mise en place d'institutions sur une période de 18 mois, devant donner lieu à des élections présidentielles et législatives. Ainsi,un Conseil national de transition a été créé pour servir de Parlement intérimaire chargé de voter les réformes et les changements sur le plan législatif. Le président de transition Bah N'Daw avait déjà nommé les 121 membres du Conseil de transition le 3 décembre dernier. Par ailleurs, des représentants de mouvements armés ayant signé l'accord de paix d'Alger de 2015 ont intégré le nouveau gouvernement malien. Selon le secrétaire général de l'ONU, le choix fait par ces personnes «représente une opportunité pour mettre en place une collaboration, parvenir à des solutions pragmatiques et prendre des décisions audacieuses pour faire avancer le processus de paix». L'accord de 2015 a été signé par la République du Mali et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) après des négociations menées à Alger. Mahamat Saleh Annadif pourrait suggérer lors de la réunion du Conseil de sécurité de profiter de la période de transition pour «mettre en œuvre les principales dispositions de l'accord» d'Alger, selon les mêmes sources. Annadif pourrait également parler des efforts visant à stabiliser le centre du Mali, qui est l'une des deux priorités stratégiques de la mission, l'autre étant l'appui à l'accord de paix. Le centre du Mali est la région où la situation sécuritaire est la plus difficile actuellement, selon le secrétaire général. Sur un autre plan, les débats autour du rapport relatif au Mali pourraient englober la question humanitaire qui représente «une sérieuse préoccupation», selon le Secrétaire général de l'ONU qui relève, néanmoins, une amélioration en ce qui concerne la participation des femmes au processus politique dans ce pays.