Le bureau fédéral s'est réuni exceptionnellement, et par visioconférence, vendredi dernier, afin de traiter un certain nombre de dossiers liés à la compétition nationale, en particulier l'ouverture d'une période d'enregistrement d'une semaine au profit des clubs de la Ligue 1. Kheireddine Zetchi, Mohamed Saâd et Amar Bahloul sont depuis jeudi soir au Cameroun où ils suivent les péripéties du CHAN, tournoi réservé aux locaux et pour lequel l'Algérie n'est pas représentée. Un séjour durant lequel les trois dirigeants de la FAF auront à «chasser» des voix au profit de la candidature algérienne au conseil de la Fifa, vote qui verra Zetchi en découdre avec le Marocain Lekdjaâ et l'égyptien Abou Rida. Leur présence à Yaoundé a coïncidé avec la décision de la CAF d'ouvrir le mercato au profit des clubs encore en lice dans ces deux épreuves (Coupe CAF et LDC) qui reprendront en février après une halte d'un mois. Un «évènement» qui a nécessité la programmation d'un BF de la FAF d'urgence, le dernier rendez-vous en date (BF/FAF, ndlr) ayant eu lieu le 28 décembre au cours duquel seule la question de la formule à adopter en Ligue 2 lors de l'exercice 2021 a été débattue. C'est donc une réunion par visioconférence qui a regroupé vendredi passé, en fin de journée, des membres du BF de la fédération pour décider d'un certain nombre de questions liées au déroulement de la compétition nationale mais pas seulement. Aussi, il a été décidé d'ouvrir une «période d'enregistrement supplémentaire» du 25 au 31 décembre au profit des 20 clubs de la Ligue 1, pas seulement les équipes encore en lice en coupes africaines (CRB, MCA, ESS et JSK). La FAF justifie sa décision par l'autorisation accordée par la Fifa, sans mentionner la résolution de la CAF encore moins la demande des clubs, dont celle du MCA, à vouloir bénéficier de renforts avant l'entame de la phase des poules. Une petite semaine d'emplettes conditionnée, faut-il le mentionner. Les clubs pouvant augmenter le nombre de leurs licenciés «seniors» à 28 joueurs au lieu de...27 (+1) parmi lesquels deux étrangers. Un cas de figure qui écarte toute velléité de recrutement d'éléments extramuros pour un club comme le MC Alger qui compte déjà deux étrangers dans son effectif (l'Ivoirien Diomande Isla Daouda et le Camerounais Wankewai Rooney Eva). La direction qui attend toujours la décision de la Fifa concernant le dossier de Wankewai Rooney peut, au mieux, bénéficier de trois renforts locaux sinon ceux issus de l'émigration. Et encore ! La FAF a, en effet, précisé que seuls «les joueurs algériens évoluant dans les Championnats étrangers et les joueurs étrangers selon la réglementation en vigueur concernant le nombre de joueurs étrangers par club» sont concernés par cette mesure. L'instance fédérale a mis son véto sur des transferts entre clubs algériens «afin, dit-elle, de sauvegarder l'intégrité de la compétition». Une catégorie de footballeurs pourra profiter des avantages de cette mesure. Il s'agit des «joueurs qui n'ont pas été enregistrés dans les délais lors de la première période d'enregistrement (5 août au 27 octobre, ndlr». La FAF assure, par ailleurs, que la seconde période d'enregistrement, d'habitude fixée à chaque fin de la phase aller, «sera maintenue et ses dates seront communiquées ultérieurement aux clubs professionnels de Ligue une par la Ligue de football professionnel (LFP)». Il y a juste lieu de préciser que cette période d'enregistrement supplémentaire, qui doit faire l'objet des mêmes balises, ne peut profiter aux joueurs recrutés par les représentants algériens en coupes africaines dans la mesure où la période d'enregistrement prendra fin le 31 janvier en précisant qu'aucune nouvelle licence ne sera délivrée après cette date. Dans ces cas de figure, l'on voit mal nos clubs opérer des recrutements judicieux en l'espace d'une semaine, surtout en cette période de dèche, eux qui d'habitude se trompent sur des cibles supervisées et testées mais dont l'apport est quasi-nul. La FAF se mêle dans le conflit SSPA-CSA Le second dossier discuté lors de cette réunion du bureau fédéral a porté sur la «relation» entre les SSPA et leurs CSA. Ces derniers sont considérés comme «actionnaires majoritaires» dans les sociétés sportives par actions mais qui, véritablement, ne sont que les actionnaires légataires de ces SSPA. Un sujet qui a ressurgi ces dernières semaines avec insistance, des CSA à l'instar du Club sportif amateur de l'USM Alger bloquent l'accès des clubs gérés par les SSPA à la licence professionnelle, tel qu'exigé par les résolutions de la FAF. Depuis quelques mois, la FAF et sa DGCF multiplient les rappels et accordent des délais supplémentaires que la «convention» entre les deux entités pour compléter le dossier de la demande d'attribution de ladite licence. La semaine dernière, le patron de Serport, nouveau propriétaire de l'USMA a déclaré que le CSA présidé par Saïd Allik a exigé la somme de 5 milliards de centimes, alors que la SSPA ne peut lui accorder que 1,5 milliard de centimes. L'USMA, pour rappel, fait partie des 10 clubs auxquels la CD/LFP a adressé une mise en garde, infligé une sanction financière (20 millions de centimes) et fixé un nouveau délai (30 jours à compter du 10 janvier). Ce contretemps semble «déranger» la structure fédérale qui, dans sa seconde résolution vendredi, lors de la réunion de son BF, a décidé de plafonner les contributions des SSPA au profit des CSA. La Fédération algérienne, qui note que la «copie de la convention liant le club amateur CSA à la Société sportive par actions SSPA sera exigée aux clubs professionnels conformément au décret exécutif n°15-73 du 16 février 2015 déterminant les dispositions applicables aux clubs sportifs professionnels et fixant les statuts-types des sociétés sportives commerciales», évoque une «mésentente» préjudiciable à l'attribution des licences de clubs professionnels, document indispensable pour que nos équipes puissent bénéficier à l'avenir des avantages du professionnalisme aussi bien au niveau national qu'international. C'est pourquoi, la FAF préconise que «la contribution financière de la SSPA au profit du CSA» soit «plafonnée à 50% du budget annuel moyen des trois derniers bilans financiers du CSA approuvé par le commissaire aux comptes et adopté par l'Assemblée générale». Le texte du communiqué fédéral ne cite aucune règle juridique pour étayer sa proposition. Ce qui fragilise cette décision sachant que, comme pour ce qui est des SSPA, les CSA ne bénéficient pas des mêmes moyens financiers, essentiellement puisés des caisses de l'Etat. Le budget du CSA/USMA, à titre d'exemple, ne dépasse pas les 50 millions de dinars/an pour les trois sections réunies (basket-ball, judo et natation) qui compte 1963 athlètes dont 65% font partie de l'élite. Son président Saïd Allik, qui continue son combat pour recouvrer les droits du club à un «dédommagement intégral» de son patrimoine moral et matériel (couleurs, logo, palmarès, etc.) squatté depuis l'avènement du professionnalisme, pense que la mesure «n'a pas de bases juridiques» estimant que le plafonnement proposé est «hors de propos». «Déjà en 2012, la note circulaire signée par Mohamed Raouraoua nous a causé beaucoup de tort en favorisant l'entité commerciale sur le CSA qui a perdu toutes les ressources financières (sponsors, contributions étatiques) du seul fait que le football est allé au groupe ETRHB. Une décision qui avait saboté des disciplines dont certaines ont disparu alors que d'autres continuent de survivre avec les miettes», affirme Saïd Allik qui tient à démentir les informations livrées par le P-dg de Serport à propos d'une prétendue somme que son groupe consent à donner au CSA en contrepartie de la signature de ladite convention. «A ma connaissance, l'apport que Serport a proposé au CSA est de 10 millions de dinars. Il nous a été proposé il y a trois mois de cela. Jamais et personne ne nous a dit qu'il s'agit d'un montant de 15 millions de dinars, comme l'affirme M. Djelloul», dira Allik qui continue de croire que «les gens ne semblent pas intéressés par un règlement définitif de ce contentieux qui date de 2012-2013, soit le jour où le CSA a saisi la justice pour recouvrer les dividendes de son patrimoine. M. Allik nous annoncera, au passage, que la décision de la Cour suprême, favorable à la structure qu'il dirige, sera exécutée cette semaine. De son côté, le président du CSA/MCA, Messaoud Tourqui, informé de la proposition de la FAF de plafonner les apports des SSPA envers les CSA, assurera que son club, privé de toutes les subventions publiques depuis la création de la SSPA, n'entend pas «entrer en guerre». «Nous ne voulons pas d'argent frais car nous estimons que la valeur du Mouloudia d'Alger est inestimable. Ce que nous voulons, c'est que les patrons de la section de football, la Sonatrach en l'occurrence, prennent en charge les besoins de nos différentes sections», fait-il savoir. D'autres voix ont déjà réfléchi ou sont dans la réflexion au sujet de la «proposition» de la FAF que certains qualifient de «manœuvre électorale» de la part des actuels membres du BF. A suivre ! M. B.