Très décevant et battu à Lorient dimanche (3-2), le Paris SG a laissé la première place à Lille, vainqueur de Dijon (1-0), après une 22e journée de Championnat entachée de violences samedi à Marseille, dont les joueurs, «très choqués», commencent à s'en remettre. Après une journée d'incidents dans la cité phocéenne, marquée par l'intrusion de plusieurs supporters dans le centre d'entraînement de Marseille, le football a repris ses droits dimanche, avec la rencontre des extrêmes opposant Paris à Lorient. Sur la pelouse, néanmoins, l'écart ne fut pas criant entre le nouveau leader du classement et l'ancienne lanterne rouge bretonne... Le PSG a cru survivre grâce à deux penalties chirurgicaux de Neymar, mais Yoane Wissa, puis Terem Moffi dans les dernières secondes, ont offert au FCL un exploit retentissant. C'est la première défaite parisienne depuis l'arrivée de Mauricio Pochettino sur le banc: l'Argentin, qui a parlé d'un «accident», va sans doute devoir revoir ses plans, car ses «Quatre Fantastiques» (Mbappé, Neymar, Icardi, Di Maria) n'ont pas montré grand-chose en milieu d'après-midi. Sans doute prévenus de la contre-performance de leurs rivaux quelques minutes plus tôt, les Lillois ne se sont pas fait prier pour saisir leur chance de prendre la tête du Championnat. Sans briller, les Lillois ont écarté Dijon grâce au Turc Yusuf Yazici, et prennent trois points d'avance sur Paris, et deux sur Lyon, vainqueur vendredi de Bordeaux (2-1)... Suspense entier sur le podium, à une semaine du Classique OM-PSG. «Maintenant, on est dans la peau des chassés. Il faut l'apprécier et l'assumer», a constaté l'entraîneur Christophe Galtier. Un autre chasseur commence sérieusement à se montrer : il s'agit de Monaco, vainqueur à Nantes (2-1). Grâce au 4e but en 2021 du défenseur Guillermo Maripan, et au 11e cette saison de Kevin Volland, l'ASM a enchaîné un cinquième succès de suite, continuant son rapproché au classement avec 42 points et une belle 4e place, à trois points du podium. L'entraîneur nantais Raymond Domenech n'a toujours pas connu la victoire depuis son arrivée et les Canaris ne doivent leur 17e place qu'à une différence de but plus favorable que celle de Lorient, 18e. Eyraud condamne un «déferlement de violence» A Nice, les fans n'étaient pas dans les tribunes (huis clos oblige) pour assister à la 9e défaite de la saison de leurs joueurs, au plus mal. Celle-ci s'est dessinée en toute fin de rencontre contre un autre club en difficulté, Saint-Etienne, après un but de l'attaquant Charles Abi (88e), au terme d'un match longtemps incertain. Les hommes de Claude Puel, eux aussi chahutés la veille dans leur centre d'entraînement par leurs supporters, mais de manière assez pacifique cette fois-ci, peuvent enfin souffler après trois revers de suite. Les Stéphanois se replacent au 16e rang, quatre points devant la place de barragiste. Pour Nice, l'urgence se fait plus importante, avec une 13e place et seulement 26 unités. Dans ce cœur de classement, Reims a su prendre le meilleur sur Strasbourg à la Meinau (1-0), tandis qu'un peu plus haut dans le tableau, Metz qui est allé enchaîner une troisième victoire de rang, en s'imposant à Brest (4-2), pointe à la sixième place ! Autre concurrent pour le maintien, Nîmes a de son côté sombré sur la pelouse d'Angers (3-1), et occupe désormais le dernier rang avec 14 défaites en 21 matchs. Mais l'événement de ce week-end de foot français restera extra-sportif, avec un Olympique de Marseille meurtri par l'opération coup-de-poing menée samedi par quelques centaines de supporters, dont certains ont pénétré dans la Commanderie, le centre d'entraînement, à quelques heures d'OM-Rennes, match finalement reporté. «Les joueurs sont encore très choqués par ce qu'il s'est passé. Ils ont vu un déferlement de violence inédit, incroyable, par son intensité», a réagi le président Jacques-Henri Eyraud sur TF1 dimanche matin, alors que 14 personnes étaient toujours en garde à vue dans la soirée, selon le parquet.