Le Festival international du théâtre de Béjaïa (FITB) sera maintenu à son lieu de déroulement habituel, en l'occurrence à Béjaïa, selon son commissaire Slimane Benaïssa, qui a rejeté d'un revers de la main toute idée de son déplacement vers d'autres latitudes, notamment Alger, son lieu de naissance, il y a 12 ans. Dans un entretien téléphonique accordé à l'APS, l'auteur de Babor Ghreq ignore les colporteurs de cette «rumeur» mais souligne, interrogatif, que «ceux qui veulent le déplacer ont peut-être des raisons politiques». Selon lui, il n'y a aucune raison de le faire, «Béjaïa, méritant amplement ce festival», déclinant, s'il en est besoin, tous les motifs qui plaident en la faveur de ce choix. Béjaïa, dira-t-il, «a tous les atouts requis pour abriter ce festival de façon pérenne», évoquant notamment son passé civilisationnel, culturel et historique. Il a cité entre autres atouts beaucoup d'échange avec les peuples méditerranéens, l'existence dans son antre d'une grande université de près de 45 000 étudiants et d'un tissu industriel truffé de cadres et d'ouvriers passionnés de théâtre, et d'une infrastructure culturelle satisfaisante. «Elle dispose également d'un beau théâtre, d'une maison de la culture adaptée et d'une cinémathèque qui l'est tout autant ainsi que d'une foule de salles de conférences. En somme un équipement professionnel plus que satisfaisant», a-t-il relevé. Le commissaire du FITB a ajouté qu'«en soi, la ville de Béjaïa et sa région offrent une belle image de carte postale pour les troupes théâtrales, lesquelles, à chaque fois, repartent, au bout de leur voyage, gonflées d'admiration et d'enthousiasme». Dans cette déclinaison, M. Benaïssa n'omet pas de faire l'éloge de la nature accueillante de ses habitants et le cachet éminemment culturel et artistique de cette ville, qui a enfanté, dira-t-il, des artistes de réputation mondiale et qui, de surcroît, «possède un vrai public pour le théâtre». Il s'agit d'autant de considérations qui font que Béjaïa mérite ce festival, en voulant, par ailleurs, pour preuve «le succès» des 10 éditions passées, dont la dernière en février 2020, qui a «tenu ses promesses» malgré le contexte marqué par un budget restreint et l'apparition des premiers signes de la crise sanitaire, inhérente à la pandémie de la Covid-19. Abordant la prochaine édition, le commissaire du festival reste tout mesuré. «Tout dépendra de l'évolution de la pandémie», a-t-il affirmé. Selon lui, «certes, il y a la vaccination qui a commencé et qui augure un retour normal des choses dans le pays, mais nous dépendons aussi de la situation des pays des troupes que nous inviterons», a-t-il soutenu se montrant néanmoins un tantinet «optimiste». Retenu, malgré lui, en France à cause de la Covid-19 et l'absence de mobilité aérienne, Benaïssa ne désespère pas de regagner le pays au plus vite.