Mourad Slatni, l'ancien libéro international du MCA, est actuellement le coach-adjoint de l'EN des U17 après avoir drivé le Kenya, l'USM Khenchela et l'USM Annaba. Dans cet entretien, il revient sur la qualification de nos jeunots à la prochaine Can prévue au mois de mars et, inévitablement, il évoque aussi la situation du Doyen sans langue de bois, comme à son habitude. Le Soir d'Algérie : Comment jugez-vous cette EN des U17 qui vient de se qualifier à la prochaine Can ? Mourad Slatni : Je dirais qu'il y a de la bonne pâte mais c'est à nous de la peaufiner. Le problème, c'est que l'on n'avait pas beaucoup de temps avant l'Unaf. Comme la Can est prévue du 13 au 30 mars prochain, est-ce que vous pensez que vous aurez assez de temps pour bien préparer le tournoi ? Non, on n'aura pas le temps. Pour construire une équipe très compétitive, il faut au moins 2 ans et des jeunes bien formés. Mais, chez nous, la formation en est à ses premiers pas. Il y a quelques équipes comme le Paradou, le CRB et l'Académie de la FAF qui ont mis en place la formation, mais l'Algérie est en retard dans ce domaine. Mais est-ce que les joueurs algériens évoluant en France sont mieux formés que les locaux ? Non, il n'y a pas de différence sauf pour certains postes comme celui de défenseur et en particulier l'axe central avec une paire qui évolue ensemble à Amiens. Quel est votre objectif pour cette Can des U17 ? L'objectif est de produire de bonnes prestations et de jouer nos chances à fond. Bien sûr, nous aborderons les qualifications en pensant au résultat mais aussi avec la manière. Quand on gagne un match avec la prudence, un peu de malice, un peu de tactique et de la grinta, tous ces ingrédients donnent de la confiance pour la prochaine rencontre. Le tirage au sort n'a pas encore été effectué mais il y a des sélections athlétiques et redoutables comme le Nigeria ou la Côte d'Ivoire. Oui, il y a aussi la Zambie et la Tanzanie qui se sont qualifiées, mais pour le moment, nous attendons le tirage au sort pour connaître nos adversaires. Donnez-nous des nouvelles de votre frère l'ex-international Yacine ? Il est l'entraîneur de l'équipe de Bedjoudj qui se situe à côté de Guelma et où a évolué Sayoud, l'actuel meneur de jeu du CRB. C'est une formation qui se retrouve en division amateur avec la nouvelle formule des championnats. On ne peut pas discuter avec vous sans évoquer le MCA dont vous avez été le libéro puis membre du staff technique dans le passé. Vous suivez toujours ce club ? Oui, bien sûr, je suis toujours les résultats du MCA. Et quelle est votre opinion sur ce qui se passe actuellement dans la maison mouloudéenne ? J'ai suivi certaines rencontres y compris celle de la Coupe d'Afrique contre les Tunisiens de Sfax et j'ai constaté que le MCA est une bonne équipe sauf que ce sont toujours les mêmes problèmes qui surgissent et que j'ai vécus moi-même. Quels problèmes ? On ne laisse jamais tranquille le Mouloudia. Il y a toujours une opposition qui attend les mauvais résultats pour aggraver la situation. Au moindre faux-pas de l'équipe, c'est la crise. On devrait prendre exemple sur le voisin usmiste. C'est-à-dire ? L'USMA a eu un début de championnat catastrophique avec cinq rencontres sans victoire. Mais ils ont opté pour la stabilité et ils ont repris confiance pour aligner des succès et se retrouver en haut du tableau. Le MCA a besoin de stabilité et il y a un autre phénomène négatif. Lequel ? Cela fait trois ou quatre ans, on ne parle que du centenaire. C'est comme si ce centenaire était un objectif ou une tombola pour gagner de l'argent. C'est comme si quelqu'un attendait son anniversaire et abandonnait son travail. Le centenaire est juste une date importante et je préfère que le MCA pense à gagner un trophée surtout et pour cela il doit «oublier» le centenaire ! Propos recueillis par Hassan Boukacem