Sans fournir un match de niveau technique appréciable, le MC Alger a réalisé le nul au Caire contre le Zamalek SC, finaliste malheureux de la précédente LDC, à l'occasion de l'ouverture de la phase de poules de la 25e édition. Un partage de points est toujours bon à prendre. Surtout quand le résultat est ramené de l'extérieur et face à un des favoris du groupe D. Et c'est l'une des rares satisfactions de cette virée égyptienne du Mouloudia d'Alger qui vit mal sa petite «crise de folie» née de ses bons débuts sur le double plan national et africain. Une euphorie qui a mal tourné avec le limogeage déguisé de Nabil Neghiz remplacé au pied levé par Abdelkader Amrani. Le coach tlemcénien qui avait senti le désir de surmonter les handicaps chez ses joueurs était le premier à exprimer ses «regrets» de la manière de jouer de son team, vendredi au Cairo Stadium. «On savait que ça allait être un match difficile face à une grande équipe. On a vu une équipe qui attaquait et l'autre qui défendait. Personnellement, j'ai compris qu'on ne pouvait s'aventurer à se lancer dans des manœuvres offensives, quitte à se découvrir derrière», dira l'entraîneur des Vert et Rouge qui admet que le nul est encourageant mais qu'il a beaucoup à faire. Un aveu partagé par le milieu récupérateur Miloud Rebiai qui a concédé que «ce résultat nous permet de mettre fin à la mauvaise série. Certes, nous n'avons pas joué notre football, mais aujourd'hui, le plus important pour nous est de ne pas perdre et compromettre notre parcours dans ce mini-championnat». Pourtant, quoi qu'en disent Amrani et son joueur, la composante mise en place vendredi n'avait rien de différente de celle alignée presque régulièrement par Neghiz. A savoir une ligne défensive à 5 (Hadded-Saâdou-Merouani avec des latéraux Hachoud et Lamara positionnés plus haut que les axiaux), un compartiment médian où Belkhir et Bensaha ont évolué pas très loin des récupérateurs Rebiai et Isla et, enfin, un seul attaquant (Frioui) qui tentait de fermer la route aux défenseurs centraux du Zamalek devant porter secours à leurs attaquants. Soit exactement le même stratagème adopté par Nabil Neghiz à Sfax où, malgré la défaite (sur un penalty cadeau de l'arbitre gambien Gassama), le Mouloudia avait montré un meilleur visage avec des offensives qui auraient pu faire mouche si Frioui, Belkhir et autre Abdelhafid avaient fait preuve de réalisme et de concentration devant les buts adverses. Ce jour, les Mouloudéens n'avaient pas bénéficié du report des matchs de Championnat puisque, avant d'affronter le CSS, Hachoud et compagnie avaient gagné à Relizane avant d'enchaîner par une autre victoire contre le CSC, trois jours après avoir mis à genoux les Sfaxiens sur la pelouse du stade du 5-Juillet. En Egypte, les Algérois ont, certes, mis fin à la mauvaise série (trois nuls et deux défaites en Championnat), mais ont semblé perdre quelques-unes de leurs vertus premières. Celle de se créer des occasions en particulier. Et vendredi, les Mouloudéens n'ont approché la zone d'Abou Gabal que sur deux occasions, une par mi-temps. Eux qui, d'habitude, se créaient une moyenne de dix opportunités par match. Amrani, le tout-défensif ? Une telle attitude peut avoir des explications sur le plan tactique. Contrairement à Nabil Neghiz dont le dispositif varie entre un 4-3-3 classique et le 4-5-1 quand l'équipe est dominée, Abdelkader Amrani est un adepte de l'ultra-défensif. Depuis qu'il a choisi le métier d'entraîneur, le Tlemcénien a fait du 4-1-4-1 sa stratégie de base. Rarement le système classique (4-3-3) ou parfois le 4-5-1 supposé en place dès lors que l'équipe n'a plus le ballon. Au Caire, face à un Zamalek qui a fait le siège des 35 derniers mètres de la zone mouloudéenne, Amrani a compté ses coups. En faisant travailler davantage ses quatre hommes de couloir (les latéraux et les ailiers) et, surtout, en renforçant sa tour de contrôle (Saâdou-Merouani-Hadded). A cette façon de contrer l'adversaire, l'équipe de l'entraîneur Amrani a pu compter sur une certaine baraka qui protégeait les bois de Salhi, bienheureux sur nombre de tentatives égyptiennes. L'ancien portier de la JSK, qui a commis quelques sorties hasardeuses, a été vigilant sur les essais du Tunisien Ferjani Sassi, du Marocain Achraf Bencharki et de l'égyptien Youssef Obama. Il a été, par ailleurs, bien couvert par Mouad Hadded qui sortira un ballon chaud qui allait droit vers les filets, suite à un duel aérien perdu par le gardien mouloudéen. Système Amrani, baraka de Salhi, malchance ou manque d'efficacité de l'équipe égyptienne l'essentiel est là. Et la question est désormais de savoir si le Mouloudia se dirige vers une réorganisation de son dispositif. Trop tôt pour le dire car il faut attendre que le MCA se produise chez lui, devant un adversaire qui sait défendre et qui a les moyens d'attaquer. C'est à partir de là que l'on saura si Amrani maintient le cap du système Neghiz ou adopte sa propre stratégie. Le rendez-vous contre l'ES Tunis, une équipe qui défend bien et attaque aussi bien, sera, à ce titre, très enrichissant en termes de «découvertes» du nouveau style du MCA. M. B.