Le Mouloudia d'Alger a lancé l'an 2021, comme il a bouclé celui de 2020. Par un succès convaincant, malgré les embûches et l'adversité proposée. Du CS Sfaxien qu'on disait citadelle imprenable, bête noire d'une époque, à un CS Constantine qui résiste à la rivalité historique, les Vert et Rouge s'en sont sortis vainqueurs. Et même grandis, eux que beaucoup parmi les observateurs ne donnaient pas crédit à performer en produisant du jeu. Depuis le retour à la compétition, à Porto Novo au Bénin, les Mouloudéens montent en flèche. Et leur cote augmente au fil des matchs. En un peu plus d'un mois, l'équipe de Nabil Neghiz est invincible, marque des buts (17 dont 8 en LDC), se défend bien (4 dont deux face aux Béninois des Buffles) et, cerise sur le gâteau, offre une belle palette de variantes technico-tactiques accomplies avec rigueur et de la grinta, cette grande nouveauté chez les joueurs du Doyen, par un groupe élargi où tout le monde a eu sa chance. En effet, en 8 sorties officielles Nabil Neghiz a utilisé deux sur les trois gardiens dont l'équipe dispose (Boutaga et Salhi), tous ses défenseurs (Hachoud, Allati, Lamara, Brahimi, Sadou et Merouani), tous ses milieux (Rebiaï, Harrag, Bourdim, Djabou, El-Mouaden, Addadi et Isla) et tous ses attaquants (Frioui, Belkhir, Abdelhafid, Bensaha et Benaldjia). De même qu'un jeune (Aymen Rahmani), incorporé en fin de match contre le CS Constantine. Neghiz n'a jamais reconduit le même onze deux matchs de suite préférant faire tourner son effectif sans que les résultats, et mieux la qualité du jeu, ne s'en ressentent. A la base de cette consistance et cette constance, un travail physique très affûté où les charges sont bien étudiées. C'est vrai que nombre de joueurs ont connu des bobos pendant la préparation d'abord et depuis la reprise de la compétition (Djabou, Bourdim, Hachoud, Lamara, Abdelhafid et Rebiaï) mais après huit mois d'inactivité, peu de sportifs ont résisté à la «tendance». Certains ont même connu des rechutes et des blessures autrement plus graves entraînant une indisponibilité plus longue. Des secousses mais pas de séisme Et cette embellie n'est pas le seul attrait du club de la capitale qui, souvent, vit mal ses débuts de saison à cause de mini-crises qui affectent le staff dirigeant et impactent l'ensemble de l'entité mouloudéenne. Et l'équipe dirigeante conduite depuis janvier dernier par Abdelnacer Almas n'a pas été, reconnaissons-le, épargnée par les secousses qui fragilisent l'édifice. Les luttes de leadership n'étant pas un secret pour la grande famille du Doyen, l'été 2020 n'a pas manqué de «faits» qui pouvaient entraîner la chute du conseil d'administration de la SSPA et, passant, de l'équipe. Les restrictions budgétaires décrétées par la Sonatrach y étaient pour quelque chose dans la réalisation du «projet» d'intersaison concocté par Neghiz et son staff. Plusieurs recrues ciblées (Ibara, Benayada et autre Draoui et Bakir) ont préféré d'autres cieux faute d'offres convenables de la part d'Almas et de ses émissaires. Cela a entraîné des dissensions au sein du staff dirigeant, les membres de la cellule de recrutement Lazizi et Brahim-Chaouch ont démissionné, suivis par nombre de faux départs de quelques membres du CA (Bachta et Aouf notamment). Pendant ce temps, les laudateurs guettaient leur «proie» afin de retrouver des privilèges au sein de la... Sonatrach. Et cette fois, contrairement aux années précédentes, la «victime» fut le projet de fusion entre le GSP et le CSA/MCA. Le centenaire du club en 2021 faisait languir bien des opportunistes. Et l'impact semblait inévitable, implacable sur les composantes humaines du Mouloudia. C'est pourquoi l'œuvre des Vert et Rouge depuis fin novembre dernier est à saluer. A préserver surtout des manœuvres déstabilisatrices qui interviennent lorsqu'un «projet» marche. Et le 100e anniversaire du MCA était l'occasion de réhabiliter le club avec son peuple et ses traditions. M. B.