Cité comme référence en matière d'alternance démocratique pour l'exercice du pouvoir, le Sénégal plonge dans la crise. La raison apparente ? L'accusation de viol contre l'opposant Ousmane Sonko ne passe pas auprès de ses partisans, déterminés à en découdre avec les services d'ordre. Arrivé troisième à l'élection présidentielle de 2019, Ousmane Sonko, bigame, quant à lui, dénonce une «machination» visant à l'écarter du jeu politique. L'ancien candidat à l'élection présidentielle de 2019 a été accusé de viol et de menaces de mort par une femme de 20 ans. Travaillant dans un salon de beauté et de massage, elle affirme dans la plainte que Ousmane Sonko, client habituel, aurait exigé des «faveurs sexuelles» et l'aurait menacée d'une arme. Sonko est le seul espoir. «S'il est arrêté, le Sénégal n'aura plus d'opposition», lance un jeune sympathisant sans emploi. Les manifestations de soutien ont tourné aux heurts avec les forces de l'ordre. Aucun bilan officiel n'a été communiqué sur les importants dégâts matériels, les arrestations et les blessés dans plusieurs quartiers de Dakar. Une source policière assure que «la police était là pour disperser un rassemblement non autorisé, surtout dans un contexte de Covid-19, et non pas pour arrêter Ousmane Sonko». La veille de sa convocation à la gendarmerie, Sonko avait déclaré à la presse qu'il ne s'y rendrait pas, «si la voie légale [n'était] pas respectée. Il faut nécessairement que l'Assemblée nationale soit saisie afin de lever l'immunité parlementaire d'Ousmane Sonko, car cette poursuite a été initiée en dehors d'un flagrant délit. Sans cela, les poursuites ne peuvent pas avoir lieu», explique son avocat, Bamba Cisse, qui assure que Sonko répondra aux enquêteurs une fois que son immunité sera levée