Le nul ramené par le MC Alger du Caire face au Zamalek n'aura été qu'un feu de paille. Et n'aura servi à rien sinon à nourrir de faux espoirs dans une épreuve taillée sur mesure pour les grands et le Mouloudia d'Alger tel que présenté (à nouveau) sur la scène africaine, et devant un récent champion, n'a rien d'un grand. Les fans du Doyen commencent à regretter le «limogeage à l'amiable» de Nabil Neghiz. Et perdre patience de leur équipe dont le niveau est en régression. Mardi soir, sur la pelouse du stade du 5-Juillet, ils étaient (les fans, ndlr) loin de reconnaître cet ensemble qui avait déjoué une autre écurie tunisienne, le CS Sfaxien, avec l'art et la manière en tour qualificatif. Peut-être bien que l'ES Tunis est le club le plus représentatif du football tunisien mais la «fracture» entre les deux prestations mouloudéennes intercalées de deux petits mois est telle que personne n'osera donner de bons points aux camarades de Hachoud à l'issue de ce rendez-vous raté contre les Sang et Or de Bab Essouika. Certes, le MCA n'a pas perdu les trois points du match, mais tout compte fait, le nul de ce mardi 23 février a toutes les dimensions d'une déroute que le club algérois ne mesurera la conséquence qu'à la fin de cette phase de poules. Avec un jeu décousu, loin de celui produit sous l'ère Neghiz en tout cas, il était en effet impossible aux Vert et Rouge de réussir quelque chose de grandiose. Ce qu'avaient promis Hachoud, Frioui et autre Amrani à la veille de ce derby maghrébin. Une partie de foot-volley qui ne pouvait qu'accoucher d'une piètre production et, allant, d'un résultat peu probant. La seule fois où les Mouloudéens ont joué juste, la lumière a jailli des pieds de Bensaha qui transformera un centre au cordeau de Belkhir bien lancé sur l'un des rares contres des Algérois. L'on disputait alors la demi-heure d'une confrontation dominée des pieds et des épaules par Bedrane et compagnie qui eurent, les premiers, des opportunités d'ouvrir la marque. D'abord, sur un centre de la gauche de Chetti mal négocié par William Togui (3') puis sur un autre retrait, cette fois, à droite des bois de Salhi mal ajusté par Anice Badri (17'). Si ce n'était pas de la baraka, il n'en fallait pas plus pour que les Tunisois assurent une avance sécurisante avant même que leur «employé» Bensaha, prêté au MCA, ne se charge d'inscrire son nom au tableau d'affichage (27'). Amrani n'a rien compris Cette avance, les protégés de l'entraîneur Amrani l'ont gérée comme ils pouvaient. Sans imagination, ni inspiration. De longues transversales qui ont lessivé les avants Frioui, Belkhir et Bensaha et dérouté le compartiment médian formé de Rebiaï, Isla et Harrag. Quant au secteur défensif du Mouloudia, celui par qui tous les ballons étaient balancés à l'emporte-pièce, il semblait tirer sur le vent tellement les balles revenaient rapidement et plus dangereusement dans leur camp. En fin de match, Amrani, déçu plus par la manière que le résultat, a évoqué le «plan de jeu» en assurant avoir mis en place un 4-4-1-1 ou un 4-2-3-1 qui s'avéra improductif car inapplicable. L'équipe qui appréciait bien le schéma mis en place par son prédécesseur Nabil Neghiz n'a jamais su monopoliser le cuir, ni su comment porter le danger devant le gardien Benmostefa qu'en balançant tous azimuts des ballons inexploitables. Pour l'ancien driver du CS Constantine, la mécanique était grippée par un manque d'application de certains, des erreurs commises par d'autres. Sur le but de l'ES Tunis, signé Abderaouf Benghit, le coach mouloudéen n'a pas joué le philanthrope ou encore le protecteur. Pour lui, c'est clair, Lamara a fauté et «aurait dû dégager le cuir» au lieu de tenter de le sortir de la zone proprement. A croire, en définitive, que la formule «dégager toute» était la trouvaille du technicien tlemcénien grand adepte du catenaccio à l'algérienne. Amrani fera également savoir que son team n'avait pas de meneur pour évoluer autrement, plus construit. «Nous avons perdu Harrag (courbatures) et Bourdim n'avait pas joué depuis plus d'un mois», rappellera-t-il. Pour la précision, Harrag a quitté ses coéquipiers à la 81' et Bourdim, qui l'a remplacé, n'a joué qu'une dizaine de minutes. Ce qui n'explique pas la mauvaise copie proposée par les éléments chargés de l'animation du jeu mouloudéen durant la rencontre. Si bien que le vrai problème du MCA mardi soir était lié au rythme, l'équipe est demeurée inactive depuis son match face au Zamalek SC, le 12 février dernier au Cairo Stadium. Une période durant laquelle Amrani et son staff ont «bourré» physiquement des joueurs déjà carbonisés par la succession des matchs depuis le 28 novembre qui a vu Hadded et compagnie disputer 11 matchs de Ligue 1 et 6 autres comptant pour de la LDC. Mouïne Chaâbani a eu «mal à la tête» Plus frais physiquement, ayant disputé 20 rencontres depuis le démarrage de leur saison, à la mi-septembre, les Espérantistes avaient plutôt d'autres soucis que la manière de jouer. Celle-ci ne change pas en dépit des absences et des difficultés. Et des difficultés, le coach tunisien Mouïne Chaâbani en a cité une. «Le but du MCA en première mi-temps a pesé sur le moral de mes joueurs», avouera le technicien espérantiste qui ne dira pas comment une réalisation peut-elle influer sur le mental de son groupe qui en a connu d'autres. Pour Chaâbani : «Nous nous sommes venus à Alger avec la ferme ambition de l'emporter. Nous avons bien débuté la partie, en nous créant deux occasions de buts franches, mais l'adversaire nous a posé beaucoup de problèmes avec son jeu direct, les duels et les balles arrêtées», a-t-il précisé. Ce qui prouve une chose, en fait. Les Tunisois qui avaient visionné le jeu des Mouloudéens, notamment leur match référence contre le CS Sfaxien, ne s'attendaient pas à affronter un adversaire dont la façon d'évoluer a radicalement changé. C'est pourquoi les consignes données à la mi-temps par Mouïne Chaâbani et les changements opérés en deuxième période ont permis d'améliorer le rendement et aidé l'équipe à arracher l'égalisation. «C'est vrai aussi que nous avons laissé beaucoup d'espaces à l'adversaire, il y avait aussi trop de précipitation et les joueurs ont manqué de réalisme devant les buts, à cause de leur détermination à revenir au score», a-t-il encore noté. Un aveu supplémentaire de l'entraîneur de l'EST qui pensait qu'il valait mieux laisser l'initiative aux Mouloudéens à propos desquels Amrani avoue qu'ils sont bons dans le jeu fait de passes courtes et d'intervalles. Ce que Chaâbani, de même que Amrani, n'ont pas remarqué lors de cette soirée maghrébine où l'objectif des uns et des autres était de gagner ce derby en attendant des jours meilleurs. Désormais, pour Mouïne Chaâbani, il s'agira «de remporter les prochains matchs à domicile et de réaliser des résultats positifs hors de nos bases dans ce groupe qui est l'un des plus difficiles de la phase de poules». Pour Amrani, «l'espoir demeure pour décrocher un des deux billets». La double confrontation face aux Sénégalais de Teungueth FC à Thiès (5 mars) et Alger (16 mars) puis la réception du Zamalek, début avril, seront des étapes à ne pas manquer pour Saâdou et consorts au risque de connaître le sort de toutes les équipes algériennes pour qui la phase des poules est le principal objectif. M. B. Le CR Belouizdad dès aujourd'hui à Dar Es-Salaam Les Mamelodi Sundowns veulent jouer samedi En fin de compte, la délégation du CR Belouizdad quittera Alger ce matin (7h) à bord d'un avion spécial à destination de Dar Es-Salam (Tanzanie) où se tiendra le match de la 2e journée de la phase des poules contre les Sud-Africains des Mamelodi Sundowns. Le staff technique emmènera l'ensemble de son effectif à l'exception de l'attaquant Belahouel, pas totalement remis de sa blessure. Dans un autre registre, le club sud-africain a demandé à la CAF d'avancer le match prévu dimanche au stade Benjamin-Mkapa à partir de 14h (15h locales) au samedi 27 février. Les Mamelodi Sundowns, qui ont sollicité également la fédération et la ligue de leur pays, ont invoqué un problème de calendrier ; ils doivent disputer mardi prochain un match du Championnat PSL contre Stellenbosch FC alors que les dessertes Dar Es-Salam-Johannesburg ne sont pas disponibles à la fin de leur match de dimanche face au CRB. Ces Mamelodi, qui ont vu un autre match du Championnat local contre Maritzburg, hier, reporté du fait qu'il était prévu au lendemain de leur rendez-vous initial face au Chabab et qui seront également contraints de ne pas affronter Polokwane City samedi, en Coupe nationale (NedBank) match finalement reporté au 10 mars, souhaiteraient voir leur requête aboutir à cause d'un autre déplacement qu'ils effectueront en RDC pour croiser le fer avec TP Mazembe pour le compte de la 3e journée de la LDC, début mars. M. B. Al-Hilal (Soudan) 0-TP Mazembe (RD Congo) 0 Un nul qui arrange le Chabab Alors que le match CR Belouizdad-Mamelodi Sundowns, comptant pour la seconde journée de la phase des poules, se jouera dimanche à Dar Es-Salam (Tanzanie), l'autre rencontre du groupe B, entre les Soudanais d'Al-Hilal et les Congolais du TP Mazembe, s'est tenue hier à Oum-Dourman et s'est achevée sur un score de parité (0-0). Un résultat qui permet aux Corbeaux de prendre provisoirement la seconde place (2 points) derrière les Mamelodi Sundowns (3 points) mais devant le CRB et Al-Hilal (1 point chacun), le Chabab ayant disputé un match de moins.