Pour l'Algérienne des eaux de la wilaya de Bouira, particulièrement dans les régions ouest et nord-ouest qui s'alimentent depuis le barrage de Koudiat Asserdoun, l'heure est à la rationalisation de l'eau potable à cause de la sécheresse et de la raréfaction des eaux du barrage. Et pour cause, son taux de remplissage n'a jamais été aussi bas avec à peine 9% de ses capacités, soit moins de 58 millions m3. Du côté des céréaliculteurs, c'est plutôt l'urgence d'une irrigation d'appoint qui est demandée car leurs cultures sont sérieusement menacées. Des centaines de céréaliculteurs réclament depuis plusieurs semaines des services agricoles et de l'ANBT, l'autorisation d'irriguer leurs terres depuis les deux autres barrages existants au niveau de la wilaya et dont les taux de remplissage sont largement satisfaisants. Du côté de la région est de la wilaya, ce sont des dizaines de céréaliculteurs du plateau d'El Esnam, qui réclament de l'eau du barrage de Tilesdit dont le taux de remplissage est de plus de 74 % soit 118 millions m3 sur un total de 164 millions m3. Une doléance qui est en cours de satisfaction, puisque selon un des responsables de l'ANBT (Agence nationale des barrages et transferts ), la demande ainsi que le quota qui sera attribué tant aux agriculteurs du plateau d'El Esnam que ceux du plateau des Aribs du côté d'Aïn Bessem, qui devront être alimentés depuis le barrage d'Oued Lekehal, est envoyée au ministère des Ressources en eau, et dans quelques jours, soit au plus tard le 10 mars prochain, l'irrigation d'appoint devra être entamée. Par ailleurs, les autres régions non concernées par les irrigations d'appoint, notamment dans la région de M'chédallah, qui attend toujours le canal d'irrigation réalisé et achevé depuis plus de deux ans et qui relie les barrages de Tilesdit à Bouira à celui de Tichy Haf de Béjaïa, ainsi que les agriculteurs des régions de Sour-el-Ghozlane et Bordj-Okhris, ceux-ci réclament les autorisations de forage. Des autorisations qui sont même encouragées par le ministère des Ressources en eau et celui de l'Agriculture et du Développement rural, puisque selon nos informations, une circulaire signée conjointement par ces deux ministères est envoyée aux différentes directions agricoles du pays pour faciliter les procédures et même octroyer des aides financières aux agriculteurs qui s'inscrivent dans cette démarche. Mercredi, plusieurs agriculteurs des régions ouest et sud de la wilaya étaient à Bouira pour dénoncer les lenteurs dans ces procédures, mais selon nos informations, la DSA qui a débuté l'opération par région, a déjà octroyé des centaines d'autorisations aux agriculteurs des régions de Lakhdaria, Bouira et M'chédallah, en attendant celles des régions de Sour-el-Ghozlane, Aïn Bessem et Bordj-Okhris. Cela étant, rappelons que la sécheresse qui sévit actuellement dans le pays, a déjà affecté des milliers d'hectares des surfaces emblavées du sud de la wilaya et les céréaliculteurs de cette région, qui sont pour la plupart d'entre eux, des éleveurs, appellent les responsables du ministère de décréter la zone sinistrée afin d'être rassurés quant à leurs indemnisations d'abord, puis pour s'occuper exclusivement de leurs cheptels qui souffrent de cette situation et de la raréfaction des aliments de bétail. Y. Y.