La virée éclair des Verts en Zambie n'était pas sans danger. Pour plusieurs raisons, elle constituait un vrai test grandeur nature pour les hommes de Djamel Belmadi, sélectionneur qui avait répété à ceux qui voulaient le comprendre que ledit rendez-vous fait partie des matchs à enjeux. Pour l'anniversaire de l'entraîneur national, les joueurs ont tenu à offrir un «gros gâteau». Malgré des ingrédients pas évidents à maîtriser dont celui d'un «enfourneur» en mal de réputation comme son pays qui venait dans la journée de décrocher sa première qualification en phase finale d'une CAN. L'arbitre comorien Adelaide Mohamed-Ali, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a agi comme s'il était en mission, celle d'abattre un record, un champion peu enclin et qui dérange. Localement et au niveau régional. Un vrai «Executor» ce jeudi sur la pelouse grasse du National Heroes de Lusaka, cet arbitre a défié les 17 lois du jeu. En particulier celle (14) relative aux fautes dans la surface de vérité à sanctionner par un penalty. Et Adelaïde en a accordé deux lors de cette explication que les Chipolopolos avaient l'obligation de remporter pour espérer des rattrapages et disputer une «finale» contre le Zimbabwe et décrocher le second sésame du groupe H. Un premier penalty juste à la fin du premier half, qui voit un attaquant zambien s'envoler dans les airs pour chuter sous le bras de Benlamri, puis un second, lors de la seconde moitié du match, où une autre simulation d'un autre attaquant zambien en léger contact avec Tahrat, suite auquel l'arbitre désigne le point de penalty. Ça, c'est la «synthèse» d'une rencontre jouée par un ensemble algérien amoindri de quelques-uns de ses titulaires (Mandi, Mahrez, Bennacer et Bensebaïni notamment), mais qui avait à cœur de ne pas tomber au bout de 22 matchs. Un état d'esprit vite vérifié sur le terrain : en une petite demi-heure, le coach des Zambiens Milutin Srédojevic dut opérer deux changements. Et pour cause ! Son gardien, Chibwe, venait de concéder coup sur coup deux buts d'anthologie par deux anciens associés chez les Foxes de Leicester. Un premier quand le néo-turc, Ghezzal, servira sur un plateau le néo-lyonnais Slimani puis, pour lui rendre la pièce de la monnaie, l'ex-buteur du Sporting remettra dans les mêmes conditions le cuir à l'ancien lyonnais pour signer son second but en sélection. Le premier, le frère cadet de Kader alias «Kapsoula», l'a signé en 2016 un 25 mars (quelle coïncidence !) face à l'Ethiopie lors de la «Demontada» de Blida (7-1) en qualifications de Gabon-2017. Lui qui a honoré sa première sélection face au Qatar un certain 26 mars 2015 et qui faisait son grand retour en sélection. Malheureusement, jeudi, le médian du Besiktas a quitté ses camarades juste avant la fin du premier acte. Une blessure à la cheville l'empêchera de poursuivre son concerto dans un couloir droit où il a neutralisé son vis-à-vis tellement sa vivacité et sa clairvoyance ne laissaient aucune alternative à ses adversaires. Sa sortie constituait alors un premier tournant dans le match. Les Verts qui commençaient à étouffer de la forte humidité allaient subir le long de la seconde mi-temps, en particulier sur ce côté droit de M'Bolhi qui s'est «libéré» dès lors que Ghezzal n'était plus là. Ghezzal et ...Adelaïde, des tournants Les Zambiens qui ont tout entrepris pour mater les champions d'Afrique, usant de méthodes d'une autre époque (la veille, les joueurs et les membres des staffs de l'EN ont dû rallier le stade en louant des voitures, étant donné que le bus affecté par la FAZ est tombé en panne), ont compris que les Algériens ne sont pas venus à Lusaka en villégiature mais pour défendre un statut chèrement acquis. Une bien bonne habitude pour les camarades de M'Bolhi qui préparent leurs prochaines échéances dans des circonstances particulières lesquelles ne semblent, pour autant, pas perturber leur sérénité. Et la réaction des joueurs et du coach national au coup de sifflet final est une preuve suffisante du degré d'implication du groupe Algérie dont les ambitions sont d'autant plus grandes que ce genre de matchs «pourris» et d'adversaires constitue une bonne opportunité pour préparer les prochaines manœuvres. Dans ses déclarations d'après-match, Djamel Belmadi, irrité par les conditions du jeu et les agissements des arbitres et de l'arbitre comorien, a surtout noté l'état d'esprit de ses joueurs qui, selon lui, ont fait montre, d'une «exceptionnelle solidarité sur et en dehors du terrain». Durant sa conférence de presse, Belmadi a semblé marqué par la tournure prise par la rencontre. «C'était impossible de gagner ce match pour les raisons que tout le monde connaît. Ce n'est pas évident d'accepter une telle issue. Mes joueurs ont tout fait pour gagner. Ce qui s'est passé n'est pas normal. Je ne tiens pas rigueur à mes joueurs. Ils ont fait ce qu'ils pensaient être le mieux, tout ce qu'ils avaient à faire. Je ne peux pas blâmer les joueurs sur leurs fautes pour ce match, ils ont fait le boulot, et ce qui vient de se passer est hors de leur contrôle. Nous avons des joueurs talentueux qui jouent ensemble depuis plusieurs années. La cohésion entre les joueurs nous a permis de marquer trois buts lors de ce match. Le reste les dépasse. Nous possédons des joueurs qui savent se maîtriser. L'analyse technique ? Je me contente de parler de mes joueurs», fera-t-il savoir durant son intervention qu'il a conclue en revenant sur les «tribulations» de quelques membres du staff technique de la Zambie qui sont venus se faufiler mercredi soir dans un coin du stade où les Verts s'entraînaient. «Je trouve que ce n'est pas fair-play pour nos adversaires qui sont venus nous espionner la veille du match. C'est inadmissible et une honte de leur part. C'est tout sauf de l'esprit sportif», a révélé le sélectionneur des Verts qui, comme ses joueurs, a appris qu'en Afrique et en Afrique seulement, tous les coups sont permis. M. B. Hier, à l'arrivée de l'équipe à Alger Belmadi interpelle la CAF... De retour au pays après soixante-douze heures passées entre ciel et Lusaka, en Zambie, les Verts sont déjà concentrés sur les prochaines échéances, à commencer par celle de lundi soir à Blida face au Botswana. Des échéances que le sélectionneur national craint. Non pas que son team ne soit pas capable d'affronter ses concurrents, mais à cause des effets négatifs de certains paramètres qui influent directement sur les résultats. Ainsi, dès sa sortie de l'aéroport d'Alger, hier à la mi-journée, Djamel Belmadi dira aux médias qui attendaient le retour au pays de la sélection, qu'il avait adressé un message aux responsables de la CAF, en particulier à la commission d'arbitrage. A cette dernière, il fera remarquer les injustices dont son équipe a été victime lors de son match à Lusaka face à la Zambie (3-3), durant lequel l'arbitre comorien a accordé deux penalties imaginaires aux locaux. «Tout le monde a vu ce que nous avons enduré durant cette rencontre. J'invite la CAF à prendre sérieusement en charge cet aspect et à protéger l'Algérie de ces arbitres. Je crois que notre équipe va souffrir à l'avenir de l'injustice de cette frange d'arbitres», a-t-il notamment souligné. ...Et rassure sur son avenir ! Dans un autre registre, le coach national que des cercles ont donné pour quelqu'un de solidaire avec le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, avançant même qu'il quitterait l'EN si Zetchi n'est plus président, a tenu à clarifier les choses une bonne fois pour toutes. «Je ne quitterai pas la sélection. Je suis là pour concrétiser l'objectif pour lequel on m'a engagé», a-t-il déclaré. Et cet objectif n'est autre que de se qualifier au Mondial-2022 et réussir un grand tournoi au Qatar. Que Zetchi reste ou parte, Belmadi qui tisse une solide amitié avec l'actuel patron de la Fédération, ne veut nullement servir de monnaie d'échange ou d'alibi pour ceux qui nagent en eaux troubles. M. B. À L'ECOUTE DE SIDI MOUSSA Retour au pays, hier La délégation des Verts a quitté Lusaka aussitôt le match face à la Zambie terminé. En effet, les joueurs ont juste eu le temps de prendre leur douche dans les chambres de Bonanza Resort Hotel avant de prendre le bus en direction de l'aéroport Kenneth-Kaunda. L'avion spécial qui a effectué une escale technique à Niamey est arrivé hier à 13h à Alger. Les cinq dispensés arrivés en matinée Les joueurs dispensés de la rencontre de Lusaka, en l'occurrence Mahrez, Benrahma, Bennacer, Mandi et Feghouli, sont arrivés hier matin à Alger et ont rejoint directement le centre technique national de Sidi Moussa. Ce quintet sera sur le pont dès aujourd'hui, au même titre que Bensebaïni (suspendu), pour préparer le match de lundi contre le Botswana. L'ensemble des joueurs devaient effectuer, hier en fin d'après-midi, une séance de décrassage. Ouaddou également à Sidi Moussa Abdeslam Ouaddou était également dans le vol qui a ramené les cinq joueurs de la sélection dispensés du déplacement en Zambie. Le désormais ex-entraîneur du MC Oujda, qui avait suivi un stage pratique parmi le staff de l'EN algérienne conduit par Djamel Belmadi, lors du stage des Verts en Autriche et aux Pays-Bas en octobre 2020, est l'invité de la FAF pour le match Algérie-Botswana. Ouaddou, victime d'une campagne de diabolisation au Maroc suite à son engagement à soutenir la candidature de Kheireddine Zetchi au conseil de la Fifa au détriment de son compatriote Faouzi Lekdjaâ, sera au cœur de la préparation des camarades de Mahrez pour cet ultime rendez-vous des qualifications à la CAN du Cameroun. Et peut être plus si...Des sources fédérales assurent que l'ancien défenseur de Valenciennes pourrait même faire partie du staff de Belmadi de manière permanente. A suivre... Ghezzal a passé l'IRM hier Touché à la cheville, le milieu offensif international de Besiktas qui a quitté le terrain avant la fin de la première mi-temps a passé hier une IRM pour connaître le degré de gravité de sa blessure à la cheville. A la fin du match, le joueur ne paraissait pas trop inquiet sur la nature de sa blessure, en assurant que «ce n'était pas grave». Les résultats de l'IRM étaient attendus hier en début de soirée. Première délicate pour Zerrouki Incorporé en seconde période, le milieu de terrain du FC Twente (Eredivisie), Ramiz Zerrouki, a fêté sa première sélection chez les Verts. Une première «délicate», faut-il en conclure. Les conditions du jeu et l'agressivité excessive des Zambiens ont joué en défaveur du jeune milieu de terrain formé à l'Ajax Amsterdam. Associé à Belkebla, posté en relayeur, Zerrouki a tenté quelques mouvements de relance sans grande réussite. Touba probable face au Botswana Si Belmadi a pris des risques en incorporant Zerrouki durant la seconde mi-temps du match contre la Zambie, Ahmed Touba, le défenseur central de Waalwijk, est resté sur le banc. Belmadi ayant fait confiance à des joueurs mieux rodés sur les terrains africains à l'exemple de Benllamri, Tahrat, Benayada et Abdelaoui. Le sélectionneur a certainement préféré lancer son néo-capé dans des conditions plus favorables et ce match contre le Botswana, lundi à Blida, est tout indiqué pour que Touba signe sa première cape chez les Verts. Probablement qu'il sera associé à Mandi dans l'axe central, et Bensebaïni (de retour de suspension) à gauche et Zeffane (non utilisé à Lusaka) à droite. Abeid libéré. Le milieu de terrain des Verts et d'Al-Nasr Dubaï (Emirats arabes unis), Mehdi Abeid, qui a joué une heure du match contre la Zambie, jeudi soir à Lusaka, est rentré directement à Dubaï et ne poursuivra donc pas le regroupement avec les Verts. M. B.