Une saison en pointillés et un avenir de même : Paulo Dybala, dont le pied gauche et les inspirations géniales ont beaucoup manqué à la Juventus, revient en forme avec l'envie de montrer qu'il incarne toujours l'avenir bianconero, aujourd'hui contre l'Atalanta Bergame. Sur Instagram, où le Turinois compte presque autant d'abonnés (41 millions) que l'Argentine possède d'habitants, un détail n'a pas échappé à ses fans : Dybala vient de changer sa photo de profil pour y apparaître avec son habituel n°10 mais aussi un brassard de capitaine. Un brassard qu'il a ponctuellement porté cette saison en l'absence des «sénateurs» Bonucci et Chiellini. Ce détail a fait discuter à l'heure où se négocie l'avenir du «Joyau» argentin («La Joya» en espagnol). Le contrat de l'Argentin de 27 ans, Bianconero depuis 2015, prendra fin en 2022 et la Juve n'a guère envie de voir partir gratuitement sa perle, évaluée à quelque 60 millions d'euros par le site spécialisé Transfermarkt. La question reste ouverte : vente cet été ou prolongation, une proposition étant sur la table depuis des mois. Les propos énigmatiques des dirigeants de la Juve, le week-end dernier, n'ont pas vraiment clarifié la situation : «On se parle toutes les semaines avec l'agent de Dybala, mais on ne peut pas oublier le moment que nous sommes en train de vivre, au niveau mondial et pas seulement au niveau du football», a souligné le directeur sportif Fabio Paratici. Blessures à répétition «Il va nous aider pour le sprint final, mais la décision appartient au club» pour la suite, a évacué l'entraîneur Andrea Pirlo. Cet avenir va sans doute aussi dépendre de l'envie et des buts en cette fin de saison de Paulo Dybala, qui pourrait retrouver une place de titulaire aujourd'hui contre l'Atalanta Bergame après deux bouts de match depuis son retour le 7 avril. Un retour très attendu après trois mois d'absence, dans une saison tronquée où il aura passé plus de temps à l'infirmerie que sur le terrain. Celui qui a largement contribué au neuvième titre des Bianconeri l'an dernier (11 buts, 11 passes décisives), désigné meilleur joueur de la saison en Italie, vit un calvaire depuis l'été dernier. Il y a eu d'abord une blessure à la cuisse gauche, qui l'a empêché de défendre ses chances contre Lyon en huitièmes de finale de Ligue des champions en août et a perturbé son début de saison. Ont suivi une infection urinaire en novembre, un nouveau pépin musculaire en décembre et avant sa blessure au genou, la plus grave, en janvier. Un nouveau coup d'arrêt alors qu'il semblait enfin avoir trouvé le rythme. Couvre-feu enfreint C'est donc le moral en berne que la «Joya» a vu la Juve tomber en Ligue des champions contre le FC Porto en 8e de finale puis s'envoler les rêves de dixième scudetto consécutif, après trop de points abandonnés. «Rien ne m'aurait rendu plus heureux que de pouvoir aider l'équipe pendant ces mois... La souffrance est la même, et même plus grande, quand tu ne peux pas être sur le terrain avec tes coéquipiers», a-t-il écrit sur Instagram fin mars, après la défaite de ses partenaires en championnat contre Benevento (0-1). «Il y a encore deux mois pour se battre et maintenant plus que jamais nous devons être unis», avait plaidé celui qui ne compte cette saison que huit titularisations en Serie A. Aux blessures s'est ajouté récemment un chapitre extra-sportif peu glorieux : une amende et une suspension pour un match de la part de son club pour avoir enfreint le couvre-feu lors d'une soirée avec Weston McKennie et Arthur. Le joli but contre Naples (2-1) le 7 avril, pour son retour lui a permis de se faire pardonner. Le prochain - ce sera son 100e sous le maillot de la Juventus toutes compétitions confondues - sera l'occasion pour lui de rappeler le joueur précieux qu'il est depuis 2015 et le pion essentiel qu'il peut encore être.