La semaine a été horrible. On savait dans quel sens penchait la balance de la justice algérienne mais on se disait quand même qu'elle pouvait encore nous surprendre. C'est rare, on ne saura jamais pour quels desseins mais ça lui est quand même arrivé. Pas cette fois-ci, puisqu'elle a été au-delà de ce qu'on pouvait imaginer. Même ceux qui se disaient, dans un ultime élan d'optimisme, qu'elle « n'allait quand même pas faire ça » en ont eu pour leur candeur : elle l'a fait, elle a condamné Saïd Djabelkhir à trois ans de prison et 50 000 dinars d'amende. Sans mandat de dépôt ? Ça change quoi ? Saïd Djabelkhir n'ira peut-être pas en prison après l'appel, ce qui lui évitera les souffrances physiques de l'enfermement. Sa pensée, elle, est déjà en détention et c'est grave, très grave ! La semaine a été pénible. Vous pensez que la frénésie des achats ne concerne que les produits alimentaires en ce mois, une fois « liquidés » les renouvellements rituels de la vaisselle qui se font d'une traite ? Eh bien, vous avez tout faux. La grande ruée actuellement à Alger est vers les... jerricans et les citernes. La raison ? L'annonce d'un « nouveau plan » de distribution de l'eau potable qui nécessitera travaux et coupures qui vont avec. On ne saura décidément jamais de quoi sera fait notre bonheur. Du statu quo ou des... prétentions de changement ? De l'interrogation à la certitude, il y en a qui ont déjà franchi le pas et pas seulement sur la question de l'eau : on était bien avant, n'est-ce pas ? La semaine a été pénible. On était beaucoup mieux avant, oui. À Béjaïa, on a (encore) empêché un salon de thé d'ouvrir pour deux raisons qui vont de pair : le « projet » promet un espace de décontraction et... plus grave, il est porté par une femme ! Ailleurs, il paraît que des spectacles sont annulés sous la menace des vigiles islamistes. On en a l'habitude maintenant, alors on innove : ce sont les autorités qui anticipent les « promesses » intégristes. Bientôt les islamistes seront au chômage. La semaine ne pouvait pas être pénible à l'heure de ces événements. Un vol spatial est toujours un moment magique pour l'humanité. Au progrès scientifique qu'on a la latitude de mesurer à chaque fois, s'ajoutent les élans du cœur. Il y a l'émotion des passionnés, le bonheur de voir un rêve qui devient réalité et la fierté d'avoir été témoin d'un instant historique. À 11h 49, heure française, le vaisseau spatial Crew Dragon 2 de Space X a décollé de Cap Canaveral en Floride avec à son bord quatre astronautes, dont le Français Thomas Pesquet. Et tout s'est bien passé. Huit minutes après le lancement, la capsule a atteint l'orbite de la Terre et va mettre 24 heures à rejoindre la Station spatiale internationale (ISS), où l'arrivée est prévue samedi à 11h10. (Pompé sur internet). S. L.