La réunion entre le président de la FAF, Charafeddine Amara et les représentants des clubs de la Ligue 1, tenue jeudi soir au Sheraton Hôtel de Club-des-Pins (Alger) a été l'occasion de déblayer le terrain à une nouvelle feuille de route appelée à trouver des solutions aux problèmes de financement des associations de football. La crise financière qui asphyxie tous les clubs dits professionnels depuis pas mal d'années verra-t-elle son épilogue durant le mandat de Charafeddine Amara ? Capitaine d'un holding public de la taille de Madar, le nouveau patron de la FAF a certainement un «agenda» et un «projet» pour sauver les clubs dits professionnels de la faillite avérée et déclarée mais jamais sanctionnée par une liquidation des entités du football. Et pour commencer, deux semaines après son intronisation, M. Amara a convié les représentants des clubs de la ligue à un f'tour ramadhanesque pour discuter de quoi il ressort et qu'attendent réellement ses SSPA de la fédération. Le tour de table fait, un premier consensus a été trouvé. Celui d'aller frapper à la bonne porte en confiant la mission à un membre du BF, le Dr. Benhamza, et un dirigeant d'une société sportive, Abdelhakim Serrar patron de la SSPA Black Eagles appartenant à l'ES Sétif. Paradoxalement, c'est le club qui a le plus dénoncé ces dernières semaines les disparités existantes dans l'injection de l'argent public dans les caisses des clubs sportifs. Fort du titre de champion de l'aller, mérité à plus d'un titre, le club de Aïn Fouara a menacé de geler ses activités si une solution radicale et permanente ne viendrait pas sauver ce qui peut l'être encore. Maintenant que Benhamza et Serrar sont mandatés de porter le «SOS» des clubs auprès des institutions de l'Etat, faut-il s'attendre à une «rémission» rapide des ressources financières de ces SSPA ? Pas la moindre note d'optimisme ne semble, pour le moment, s'offrir tellement l'économie nationale n'est pas prête à mettre un peu plus d'argent sur des sociétés qui sentent le goût de la faillite. Au mieux, la «manne» sera plus équitablement distribuée et cela semble satisfaire une grande majorité des dirigeants qui avaient assisté à la rencontre de jeudi placée sous le signe du dialogue et de la solidarité. Les dettes des clubs reportées à la prochaine période d'enregistrement En attendant, le président de la FAF a fait un premier geste. Celui de reporter les dettes contractées par certains clubs des deux ligues à plus tard. Des équipes qui avaient renforcé leur rang lors de la dernière période d'enregistrement n'ont pu qualifier leurs recrues en raison de cet endettement porté sur les registres de la CNRL/FAF suite à des conflits clubs-joueurs ou entraîneurs. Il s'agit entre autres du NCM, l'ESS, la JSK et l'USMH qui ont été autorisés à incorporer leurs nouvelles recrues à partir de ce week-end. Mais une dette n'est jamais effacée et la FAF compte remettre la «chape de plomb» dès le prochain mercato. Mieux, la FAF a puisé dans sa trésorerie pour renflouer les caisses d'une bonne partie des clubs de la Ligue 1. Il s'agit d'un emprunt de deux milliards pour quinze des 20 pensionnaires de la L1. Les clubs financés par des entreprises publiques (MCA, JSS, CRB, USMA et CSC) ne sont pas concernés par la «générosité» du nouveau patron de la FAF qui a donné un brin d'espoir aux représentants de clubs en annonçant que la télévision publique a promis de verser une partie de l'argent des droits TV contractés avec l'ancien BF/FAF. Mais cela restera une «goutte» dans la mare dans laquelle les clubs dits professionnels se sont empêtrés. Amara explique le gel de la liste des arbitres fédéraux Le président de la FAF a ensuite abordé des questions «divers», dont celles liées à l'arbitrage ainsi que le devenir de l'actuel exercice footballistique au lendemain de la décision de la CAF d'exiger le nom des lauréats des différents challenges africains le 30 juin au plus tard. Sur le premier point, M. Amara a donné une réponse en estimant que le gel avait été prononcé en raison de «quelques irrégularités». Le président de la FAF ne donnera pas d'autres précisions sur la nature des irrégularités faisant seulement savoir qu'il veillera à ce que tous les arbitres aient une chance de passer ledit grade. Jeudi matin, le site de la FAF avait publié un communiqué qui annonçait le gel de la liste publiée mardi sur le site de la fédération. «Constatant quelques irrégularités dans l'établissement de la liste des arbitres admis au grade fédéral, le Président de la FAF, après consultation des membres de la Commission fédérale de l'arbitrage (CFA), a décidé de geler cette liste», a indiqué l'instance fédérale sur son site officiel. La FAF a souligné qu'«une nouvelle liste des arbitres admis au grade fédéral sera soumise à l'examen des membres du bureau fédéral lors de la réunion statutaire du mois de mai 2021». Evoquant les dernières réactions, notamment celle de l'ancien arbitre international Djamel Haimoudi qui a fait connaître sa colère de ne pas avoir bénéficié du poste de président de la CFA qui lui était promis, M. Amara a répliqué que «M. Haimoudi, comme toutes les compétences dans l'arbitrage, n'a pas été marginalisé. Seulement, nous avions deux postes à pourvoir. M. Bichari qui n'est pas non plus à présenter sera le président de la Commission dès que les nouveaux statuts de la FAF seront mis en conformité avec ceux de la Fifa et celui de directeur national d'arbitrage. Nous avons fait ce choix à partir de profils précis», a-t-il confié. Pour ce qui est du second point, relatif à l'avenir du Championnat de ligue à la lumière de la décision de la CAF, aucune information n'a fuité. Les deux parties ont convenu de «réfléchir» avant de proposer des solutions à l'occasion d'une prochaine rencontre. Il est à rappeler que la CAF a fixé la date du 30 juin comme dernier délai pour l'envoi des noms des représentants des pays à ces deux épreuves continentales. Mieux, l'instance africaine par le truchement de son comité d'organisation des compétitions interclubs, réuni lundi passé, a fixé la période d'enregistrement estivale entre le 10 et le 31 juillet. Celle-ci est répartie en trois phases : du 1er au 10 juillet sans pénalité, du 11 au 20 juillet avec pénalité d'enregistrement de 250 dollars pour chaque joueur nouvellement inscrit et du 21 au 31 juillet avec pénalité de 500 dollars par nom sans possibilité de remplacer un joueur déjà inscrit. M. B.