L'institut Cervantès d'Alger lance son cycle de cinéma au féminin jusqu'au 24 juin. A raison d'une projection tous les jeudis soir, ce programme inclut cinq films hispanophones réalisés par des femmes. Le cycle a débuté jeudi dernier avec Le voyage de Marta (2018), une comédie dramatique réalisée par Neus Ballus qui y campe également le rôle principal. C'est l'histoire d'une adolescente qui passe à contre-cœur ses vacances au Sénégal en compagnie de son père et de son petit frère. Un jour, elle franchit une porte donnant accès à un espace réservé aux employés de l'hôtel et y rencontre un photographe et une femme de ménage qui la conduiront vers un monde totalement inconnu. C'est là que commence le vrai voyage de Marta. Premier long métrage de la réalisatrice, Le voyage de Marta a rencontré un accueil positif de la critique qui en salue la mise en scène sobre, la sensibilité et la maîtrise. Au programme du jeudi 3 juin, le documentaire de création Entre perro y lobo (Entre chiens et loups) de Irene Gutierrez Torres. Une œuvre étonnante qui suit trois anciens combattants cubains ayant participé à la guerre d'Angola et qui retournent dans la jungle pour retrouver leurs souvenirs de guerilleros. Sélectionné à la Berlinale 2020, ce film a fait sensation avec sa mise en scène sensitive et intense et ses questionnements sur les idéologies et le temps révolu des maquis et des combats héroïques. Le 10 juin, le documentaire El Jurado (le Juré) de Virginia Garcia Del Pino nous plonge dans une cour d'assise où l'on juge un homicide. Or, la mise en scène a ceci de particulier qu'elle nous met face à une membre du jury qui écoute les dépositions des uns et des autres. Nous sommes donc les témoins auditifs du procès dont nous ne voyons rien, si ce n'est ce qui se traduit en expressions et en regards sur son visage à elle. Sélectionné au FID de Marseille, le film a été acclamé à la fois pour son défi esthétique et la singularité de son approche du monde de la justice. Le 17 juin, la salle de projection du Cervantès abritera le long métrage fiction Brava (2017) de Roser Aguillar ; un film qui a suscité un certain malaise au Festival de Malaga. Et pour cause, il s'agit d'une femme rangée et épanouie dont la vie bascule lorsqu'elle intervient pour sauver une dame agressée par deux hommes. Sanguin et sinueux, le film suit les transformations de cette femme et sa quête de sens. Enfin, le cycle Espace féminin se clôturera le 24 juin avec Benidorm (2017), un court métrage de Raphaelle Tinland qui dépeint le quotidien routinier d'une mère et sa fille, travaillant dans un hôtel d'une station balnéaire espagnole : l'une dans une brigade de jour, et l'autre de nuit. Elles ne se rencontrent quasiment jamais et ne communiquent que par talkie-walkie. Sarah H.