En l'espace de 11 jours, de nombreux Ghazaouis ont vu leurs maisons et leurs moyens de subsistance détruits et ont subi des blessures physiques et des traumatismes psychologiques durables. À cela s'ajoute leur incapacité à accéder aux soins médicaux, déplore l'ONG «Médecins sans frontières» (MSF), dans un rapport sur les répercussions de la récente agression sioniste contre l'enclave palestinienne. Selon le rapport, publié dimanche, les frappes aériennes et les bombardements israéliens entre le 10 et le 21 mai, ont tué plus de 250 personnes, et blessé près de 2 000 autres dans l'enclave côtière, en Palestine. L'infrastructure vitale de Ghaza, notamment les routes, les réseaux d'eau et d'assainissement, ainsi que les établissements de santé et d'enseignement — dont beaucoup ont déjà été touchés par les précédentes agressions israéliennes — ont également été endommagés ou détruits. La moitié des lignes électriques de Ghaza ne fonctionnent plus, et plus d'une douzaine d'installations médicales, y compris le laboratoire central de test Covid-19, ont été endommagées, poursuit l'ONG dans son rapport. Traumatismes et handicaps à vie Se basant sur des témoignages vivants, MSF relate l'état psychologique de nombreux palestiniens ayant vu leurs vies changer après la série de bombardements sionistes. Pour la cheffe de mission de MSF à Ghaza, Helen Ottens-Patterson, «cette récente violence a créé une énorme cohorte de nouveaux patients qui seront confrontés à un handicap et à de multiples cycles de chirurgie au cours des mois et même des années à venir». Au cours de l'offensive, de nombreuses personnes n'ont pas pu accéder aux soins médicaux, les stocks de médicaments et de fournitures médicales étant épuisés dans les établissements de soins, ajoute l'ONG, déplorant la fermeture de nombre de points d'accès. Des équipes MSF supplémentaires ont finalement pu acheminer vers Ghaza le 24 mai, des fournitures médicales indispensables, telles que des poches de sang pour les hôpitaux. Néanmoins, «acheminer des équipes médicales et des fournitures à Ghaza reste un défi, où les pénuries d'articles de base, certains médicaments et services tels que l'électricité et le carburant étaient monnaie courante, même avant la récente offensive». Mme Ottens-Patterson a également indiqué que «l'enclave palestinienne souffrait d'une crise humanitaire continue en raison du blocus de longue date, outre l'escalade de la violence au cours des dernières semaines, qui a aggravé une situation déjà catastrophique». «Un cessez-le-feu a été annoncé la semaine dernière, mais nous sommes très inquiets de la manière dont les gens vont faire face et reconstruire ce qui a été détruit», a déploré la responsable, rappelant que durant l'agression, «nos équipes à Ghaza ont travaillé dans des conditions très dangereuses et n'ont parfois pas pu assurer certains services réguliers». Une clinique MSF a été endommagée par des bombardements aériens israéliens et mise hors service pendant quelques jours, avant la reprise des consultations ambulatoires, le 20 mai. L'hôpital Al-Awda, où MSF gère une unité chirurgicale, a été, lui aussi, endommagé par l'impact de trois frappes aériennes, qui ont détruit trois bâtiments voisins dans le district de Jabalia à Ghaza, déplore encore Mme Ottens-Patterson, en plus du bureau de la logistique relevant de l'ONG au sein de l'hôpital. Concernant la pandémie du nouveau coronavirus, elle a regretté également une situation «préoccupante» liée au virus, après le ciblage sioniste du seul laboratoire de test Covid-19 de Ghaza. «Nous n'avons pas une visibilité claire de la situation du Covid-19, car le seul laboratoire de test des coronavirus a été endommagé», selon la cheffe de l'équipe médicale MSF, Tatiana Chiarella, redoutant «qu'il puisse bientôt y avoir une nouvelle flambée d'infections au Covid-19 à Ghaza». APS