Les élections législatives de samedi à Sétif ont été marquées par une « faible affluence » des électeurs. Aucun engouement particulier n'a été noté dans les différentes localités de la wilaya. La faible affluence constatée à l'ouverture des bureaux de vote, à 8h, s'est confirmée dans la journée. Les bureaux de vote qui ont ouvert très tôt n'ont pas connu le grand rush. À 11h du matin, le taux de participation était de 2,55%. C'est un grand calme qui a régné dans beaucoup de lieux de vote. Au compte-goutte, on a noté l'arrivée timide des électeurs pas très enthousiasmés par une ambiance morose d'un début de vote très lent. Jusqu'à 15h de cette journée électorale, où le taux de participation était de 7,71% à travers toute la wilaya de Sétif, les bureaux de vote dans leur majorité attendaient des «clients» encore avares. Dans la région nord de la wilaya, comme Bouandas, Beni-Ourtilane, Tala-Ifacène, Draâ-Kbila, Guenzet et autres localités berbérophones, les bureaux de vote n'ont même pas été ouverts, à cause du rejet total de ces législatives par les populations locales. Les jeunes aux abonnés absents Une affluence mitigée après l'ouverture des bureaux de vote à Sétif. Quelques dépassements ont été enregistrés durant ces législatives comme certaines tentatives d'influencer les électeurs. Mais, c'est surtout ces personnes âgées sans soutien qui ne peuvent accomplir leur devoir électoral qui est préoccupant lors de ce scrutin, qui a vu le nombre des observateurs baisser et des listes augmenter. 48 listes qui étaient en lice pour 15 sièges au Parlement. 28 listes partisanes et 20 indépendantes, soit au total 840 candidats, ont donné du fil à retordre à des électeurs qui ne se bousculaient pas devant les bureaux de vote. Les jeunes, comme de coutume, étaient aux abonnés absents. Un nombre déroutant de listes électorales Il est dix heures du matin au bureau de vote de l'école primaire Abderrahmane-Abbaoui de la cité Mohamed-Benbegag. Ali, enseignant, la cinquantaine, ne cache pas son embarras. Et pour cause : ce grand nombre de listes indépendantes qui complique la donne en matière de choix électoral. «Les candidats des partis politiques font l'objet d'un large discrédit suite au bilan catastrophique réalisé durant ce dernier mandat : augmentation du chômage, détérioration du pouvoir d'achat et j'en passe», regrette-t-il. Dans les bureaux de Sétif-Ville, les gens ne se bousculaient pas pour voter. Une faible affluence qui marque le désenchantement, le manque de confiance à l'égard des candidats, nous confiera une dame qui vient d'accomplir son devoir électoral. «Je viens de voter non pas pour la meilleure liste car il n'y en a pas, mais j'ai opté pour un vote utile», nous fait-elle comprendre. Seuls les fidèles électeurs issus des partis politiques ne pouvaient manquer ce grand rendez-vous électoral. Ils sont plutôt guidés par des convictions politiques et ne peuvent regarder au-delà de l'espace partisan. «Malgré certaines bourdes commises par nos dirigeants durant la campagne, on ne pourra que s'appliquer dans ces moments où l'enjeu électoral est de taille», nous déclare Abderrazak, membre d'un parti politique, devant le bureau de vote situé à la cité de l'Avenir. Au nord de la ville, plus précisément à l'école Guenifi-Mohamed, un observateur d'une liste indépendante au niveau de ce bureau nous fait savoir qu'il y a eu des tentatives d'influencer les électeurs, surtout à l'extérieur des locaux de vote. Notons, enfin, que le nombre d'inscrits sur les listes électorales dans la wilaya de Sétif est de l'ordre de 1 019 287 votants, dont 459 406 femmes, répartis sur 2 317 bureaux de vote. Imed Sellami