C'est le jour « J » des législatives anticipées. Les centres de vote ont ouvert ce samedi 12 juin leurs portes à 8h sonnantes pour accueillir les électeurs dans une ambiance marquée par un très faible afflux matinale, et même jusqu'en début d'après-midi. Sur le plan organisationnel, malgré un capital expérience non négligeable, la situation semblait quelque peu échapper, par endroits, aux encadreurs. Ces derniers faisaient face à des piles de listes impressionnantes, partisanes et indépendantes, de sorte que parfois on ne trouvait pas le compte, d'autres fois on signalait un manque de listes, qu'on a été obligé d'aller dans l'urgence chercher dans le bureaux voisin, pour se partager les listes manquantes. C'était la plus forte inquiétude qui caractérisait l'ambiance dans certains bureaux de vote, en l'occurrence une bonne présentation de toutes les listes, qu'on a fini par tout régler et mettre à la disposition des électeurs toutes les listes en lice pour le scrutin. La faible affluence des électeurs dans la matinée a beaucoup aidé les encadreurs qui ont pu achalander en toute aise les listes des candidats sur une assez longue table, plutôt plusieurs tables collées les unes aux autres. Puis vint le tour du choix électeurs, qui étaient pour la plupart désorientés par le nouveau mode du scrutin de liste ouverte à la représentation proportionnelle avec vote préférentiel, sans panachage. Allez expliquer tout cela à quelqu'un qui ne fait pas la différence entre A et B, et qui doit faire son choix au milieu d'une foultitude de listes, font remarquer des observateurs représentants de candidats lors de leur passage dans un centre de vote. Là également, les encadreurs ont eu beaucoup à faire pour expliquer aux électeurs, notamment les plus âgés, comment procéder pour ne pas commettre d'erreur et voir leur bulletin finir parmi les voix exprimées mais annulées. D'ailleurs, on appréhendait des difficultés lors du comptage des voix à la fin du vote, dont les résultats définitifs ne seraient pas connus avant dimanche. « Ce n'est pas mon travail, mais on ne peut pas s'empêcher d'expliquer aux électeurs les nouvelles modalités du vote de liste ouverte à la représentation proportionnelle », nous dira un encadreur. C'est peut-être ce qui a manqué le plus durant cette campagne électorale, ou même avant, à savoir les explications nécessaires, pédagogiques, à propos de ce nouveau mode de scrutin de liste ouverte, totalement différent de ce que les électeurs ont appris à maîtriser ces dernières années, soit un bulletin qu'on met dans l'enveloppe et qu'on glisse dans l'urne. Maintenant, on demande à l'électeur de prendre avec lui dans l'isoloir une bonne cinquantaine de listes, de voter pour une seule liste et de cocher à côté du ou des candidats de son choix dans la même liste. De nombreuses personnes âgées ont montré que leur souci majeur était d'accomplir leur devoir, sans avoir de préférence ni pour un candidat ni pour un autre. Hors de ce cadre technique, dans l'ensemble, excepté à Tizi Ouzou, où l'on a annoncé la fermeture de 86 centres de vote à la suite de perturbations provoquées par des actions de protestation, le vote s'est déroulé dans une bonne organisation, offrant aux électeurs toutes les conditions pour exprimer leur choix en toute liberté. Le taux de participation ? Il serait faible, mais quel que soit son niveau, il n'influerait en rien sur les résultats du vote, comme ont tenu à le préciser avec insistance le président de la République et le président de l'ANIE lors de leur intervention. Les absents ayant toujours tort, l'Algérie aura sa nouvelle Assemblée populaire nationale (APN), dans quelques jours, après la proclamation définitive des résultats du vote.