Les électeurs algériens accomplissaient jeudi matin leur devoir électoral, dans le cadre des législatives 2012, dans le calme et la sérénité à travers les 48 wilayas du pays, alors que le taux de participation au niveau national a atteint 4,11% à 10h00, selon le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia. Le corps électoral pour ce scrutin est de plus de 21 millions d'électeurs appelés à élire les 462 députés de la prochaine Assemblée populaire nationale (APN). La communauté nationale à l'étranger a commencé à voter depuis samedi dernier, rappelle-t-on. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a voté à l'école fondamentale Mohamed El-Bachir El-Ibrahimi d'El-Biar (Alger), le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, au CEM Pasteur à Alger, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, au centre de vote Ahmed Aroua de Chéraga (Alger) et le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, à l'école fondamentale des frères Rouabah à Hydra (hauteurs d'Alger). M. Ouyahia a appelé les Algériens à s'exprimer "en force" lors du scrutin "pour répondre à ceux qui s'interrogent sur l'avenir de l'Algérie", espérant "que cette opération électorale, qui est une étape importante dans le processus de réformes décidées par le président de la République et menées depuis au moins une année, permette au peuple algérien de s'exprimer en force selon le choix qu'il souhaitera". M. Ziari a espéré, de son côté, que ce vote marque "le début d'une nouvelle étape pour la consolidation du processus démocratique dans le pays". Dans l'ensemble des wilayas du centre, le scrutin législatif se déroulait dans de bonnes conditions et les électeurs ont commencé à voter en toute quiétude dès l'ouverture des bureaux de vote. Ils se pressaient dans certains bureaux, comme à Djelfa et étaient épars dans certains d'autres. Les représentants des partis politiques et des listes indépendantes se sont, quant à eux, différemment déployés au sein des bureaux de vote. Ils sont en force dans certains bureaux et faiblement présents dans d'autres. Une ambiance festive régnait dans les bureaux de vote d'Alger centre où des dizaines d'Algérois et d'Algéroises s'y sont rendus, aux premières heures de la matinée, pour accomplir leur devoir électoral. Toutes les conditions matérielles étaient réunies au niveau des bureaux de vote, où il a été constaté la présence d'observateurs internationaux, de l'Union européenne (UE), de l'Union africaine (UA) et de la Ligue arabe notamment. Les membres de la Commission nationale de supervision des élections législatives (CNSEL) ont également entamé leur mission dans les bureaux de vote pour veiller à l'application des dispositions de la Loi organique portant régime électoral. Les mêmes scènes étaient enregistrées dans les 16 wilayas de l'Est du pays, où une affluence notable d'électeurs a été observée dans de nombreux bureaux de vote parmi les 15.846 qui ont ouvert leurs portes depuis 8 heures tapantes. Dans la wilaya de Sétif, plus importante circonscription de l'Est algérien avec 880.280 électeurs inscrits, répartis sur 589 centres et 2018 bureaux de vote, l'affluence, une heure après l'ouverture, était globalement moyenne, même si d'importantes files d'attente étaient observées dans les localités rurales comme Ain Oulmene, Ouled Si Ahmed et Hammam Sokhna, au sud de la wilaya. Au total, 7.177.324 électeurs, soit plus du tiers du corps électoral national, sont appelés aux urnes dans cette partie du pays où il est également dénombré 10 bureaux itinérants, 2 dans la wilaya de Batna et 8 dans celle de Biskra, portant le nombre total de bureaux à 15.856. Par ailleurs, dans les neuf wilayas de l'Ouest du pays, ce sont 4,5 millions d'électeurs qui ont commencé à exercer leur droit civique à travers les 10.734 bureaux de vote répartis sur 2.415 centres de vote. Dans les wilayas du Sud, les premiers électeurs sur les 1.861.385 personnes constituant le fichier électoral de cette région du pays ont glissé leur bulletin dans l'urne dans les 4.120 bureaux de vote mis en place. Des personnes relativement âgées mais aussi des jeunes ont commencé à affluer par petits groupes aux bureaux de vote où a été remarquée la présence de membres de la sous-commission de supervision des élections législatives et des représentants des candidats, partisans et indépendants. Des observateurs étrangers, ceux de la mission d'observation de l'UE, de l'UA et de la Ligue arabe sont sur le terrain pour s'enquérir des conditions du déroulement de ces élections. Sur un autre registre, la CNSEL a tranché jeudi cinq (5) cas sur lesquels elle a été saisie depuis le début du scrutin au niveau national, a fait savoir le président de la commission, Slimane Boudi. Ces cas rapportés à la commission après deux heures du début des élections législatives portent sur "la non-conformité des urnes aux caractéristiques définies par la Loi et le non-affichage de la composition d'un bureau de vote", a précisé M. Boudi, soulignant que "toutes ces infractions ont été tranchées sur le champ". "Ces infractions enregistrées dans 4 wilayas, à savoir Constantine, Alger (Bir Mourad Raïs), Tizi-Ouzou et Tlemcen, n'ont pas eu d'impact sur l'opération de vote qui se déroule normalement", a affirmé M. Boudi. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a reçu jeudi au siège de son ministère l'ancien président de la République du Mozambique et président de la mission d'observateurs de l'UA, Joaquim Chissano, et une délégation de parlementaires européens conduite par Tokia Saïfi et Antonio Panzeri, actuellement en Algérie dans le cadre de l'observation des législatives. Les deux délégations ont exprimé leur "entière satisfaction quant aux précisions qui leur ont été fournies, tant au niveau central qu'à celui des collectivités locales, concernant l'organisation et le déroulement de l'opération électorale", selon un communiqué du ministère.