Plus de dose de vaccin poliomyélite orale à la naissance. L'Algérie adapte son calendrier vaccinal à la situation épidémiologique qui prévaut dans la région Afrique. Certifié «Polio Free» depuis 2016, le pays n'enregistre plus de cas de poliomyélite, mais reste vigilant quant à la circulation du poliovirus dérivés de souches vaccinales pouvant induire des paralysies post vaccinales, ce qui justifie le maintien de la dose injectable. Nawal Imès- Alger (Le Soir)- Le calendrier vaccinal va subir un changement. Le mythique vaccin poliomyélite oral (VPO), administré aux nouveau-nés à la naissance, n'y figurera plus. Il ne sera en effet plus administré sur décision du ministère de la Santé. La Direction de la prévention et de la promotion de la santé a en effet adressé une instruction à l'ensemble des Directions de la santé publique dans laquelle elle explique sa décision. Il y est d'abord rappelé tout l'intérêt de la vaccination contre la poliomyélite, grâce à laquelle «des millions de vies humaines ont été sauvées du handicap, voire de la mort», mais également le contexte ayant poussé les pouvoirs publics à prendre une telle décision. L'Algérie a en effet obtenu la certification de l'éradication de la poliomyélite en novembre 2016, tandis que la région OMS Afrique a été déclarée libérée de poliovirus sauvage le 25 août 2020. Deux événements ayant précédé la suppression de la dose de naissance. Dans l'instruction du ministère de la Santé, il est dit que «la vaccination néonatale des enfants ne se justifie plus sur le plan épidémiologique, puisque toute la région OMS est déclarée officiellement libérée de poliovirus sauvage depuis août 2020», rappelant qu'il était «impératif de cesser la vaccination des nouveau-nés par le VPO pour cette raison. Mais également parce que «la vaccination des nouveau-nés comporte le risque exceptionnel de voir les souches vaccinales se multiplier au niveau de l'intestin des enfants présentant des déficits immunitaires congénitaux, et donc aboutir à des mutations et un regain de virulence causant ainsi des poliomyélites paralytiques». C'est ainsi que le calendrier vaccinal adopté par l'Algérie reste sans changement mais que «la stratégie vaccinale de la poliomyélite va graduellement évoluer vers un calendrier contenant exclusivement le vaccin injectable afin d'éviter la circulation de poliovirus dérivés de souches vaccinales, pouvant induire des paralysies post-vaccinales qui constituent actuellement la cause principale des cas de polio paralytique enregistrés dans le monde». En effet, ajoute le ministère de la Santé, «le défi actuel est constitué par les flambées sans précédent des virus circulant dérivés du vaccin antipoliomyélitique oral». L'Algérie qui, grâce à une politique vaccinale des plus offensives, avait réussi à mettre un terme à la propagation de la poliomyélite. Le vaccin anti-poliomyélite oral avait été introduit en 1973. Rendu obligatoire dès la naissance, il a permis de sauver des vies alors que le dernier cas de poliovirus sauvage isolé enregistré remonte à 1996. N. I.