Lors de l'ouverture officielle, hier à Alger, de cette rencontre qui s'étale du 27 juin au 1er juillet, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a mis en relief les avancés réalisées en la matière, indiquant que le dernier cas de poliovirus sauvage isolé, dans notre pays, remonte à 1996. « Nous avons maintenu l'arrêt de la transmission, notamment par le maintien d'une immunité vaccinale antipoliomyélitique de l'ordre de 90%, et une surveillance continue de la paralysie flasque aiguë, qui a été récemment intensifiée », a-t-il dit, tout en signalant que le vaccin antipoliomyélitique injectable a été introduit dans le programme de vaccination, comme il a été procédé au remplacement du VPO trivalent par le VPO bivalent, conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la sant. Le ministre a souligné aux experts internationaux membres de ladite commission que l'Algérie est engagée « à mettre en œuvre un plan de confinement de riposte à l'importation d'un poliovirus sauvage, tout elle a lancé le processus d'intégration de la surveillance environnementale du poliovirus. Les objectifs de surveillance fixés au 31 décembre ont été atteints le 23 de ce mois en cours. « Avec l'introduction des 4 nouveaux vaccins, nous avons une politique d'accompagnement de la femme enceinte. Nos cellules de veille œuvrent sur le terrain. C'est ce qui nous a permis de détecter le cas de paludisme à Adrar », a-t-il indiqué. Boudiaf a exhorté les représentants des pays africains présents à développer un plaidoyer de haut niveau, en s'impliquant davantage dans la lutte, pour que l'Afrique puisse définitivement se débarrasser de cette maladie et prétendre ainsi à la certification. La vigilance toujours de mise Selon le représentant de l'OMS en Algérie, Bah Keita, l'Afrique a réalisé, certes, des avancées mais cela reste suffisant pour obtenir la certification d'éradication de la poliomyélite. Sur les 47 pays africains, 33 ont déjà eu leur documentation complète sur l'état d'éradication de cette maladie, a-t-il affirmé. Ces documents ont été validés par la CRCA, instance créée en 1998, et dont le rôle est de superviser le processus de certification de la région africaine de l'OMS. A cela s'ajouteront trois pays, à savoir le Niger, le Mozambique et le Tchad qui, lors de cette réunion d'Alger, soumettront leur documentation complète à l'examen des experts, avec l'objectif d'obtenir la certification. Keita a fait observer qu'en dépit des résultats jugés satisfaisants, « il est plus que nécessaire de redoubler d'efforts ». l a ainsi prôné le maintien de la vigilance jusqu'à la certification globale de la région. Il a rappelé que sur les six régions de l'OMS, il ne reste que les régions méditerranéenne et africaine qui ne sont pas encore certifiées libérées de la poliomyélite. Il a indiqué que l'année 2012 a été considérée comme étant « l'année d'urgence polio ». En 2014, un plan stratégique 2014-2020 pour la vaccination a été mis en place, lors de la 63e session du Comité régional de l'OMS pour l'Afrique, avec comme priorité, l'éradication de la poliomyélite. Pour sa part, la présidente de la CRCA, Leke Rose Gana Fomban, a salué l'effort de l'Afrique, précisant que « la région a finalement interrompu la transmission du poliovirus sauvage avec le dernier cas notifié par le Nigeria en 2014. Cependant, la région ne sera certifiée que quand tous les pays seront libérés de la polio, après 3 ans sans polio et une surveillance performante et sensible. Nous espérons qu'en juillet 2017, l'Afrique sera certifiée », a-t-elle dit, tout en recommandant de rester vigilant et de renforcer la surveillance et l'immunité de la population, à travers la vaccination. Selon elle, il reste deux pays au monde, le Pakistan et l'Afghanistan, où ce virus circule toujours.