Jamais la ville de Bouira ne s'est retrouvée aussi livrée à elle-même que ces dernières années. La ville, chef-lieu de wilaya, avait pourtant commencé à changer de visage vers la fin des années 2000 avec la venue de l'ex-wali, Ali Bouguerra. Celle-ci a enregistré pour la première fois depuis sa création en 1974, l'aménagement de boulevards à double voie, dont celui qui passe par le siège de la Wilaya et qui va d'est en ouest, ainsi que des trémies, comme celle du Pont-Sayah, ou encore celle du carrefour de Haïzer au niveau du croisement de la RN5, la RN33 et la RN18. Malheureusement, tout cet essor va être stoppé net avec le départ du wali début 2013. Depuis, tous les walis qui se sont succédé à la tête de la wilaya n'ont jamais rien pu faire, excepté gérer les affaires courantes de la cité, ainsi que le suivi technique des projets entamés et lancés depuis Alger, comme les pénétrantes de Béjaïa, ou encore celle de Tizi-Ouzou - cette dernière est actuellement à l'arrêt -, soit des PCD, avec de petites enveloppes financières gérées au niveau des communes et daïras, soit des projets inscrits l'année passée dans le cadre de ce qui est appelé « les zones d'ombre», terme cher au Président Tebboune et que les walis étaient sommés de suivre de très près. Or, et parce que le gros de l'attention des responsables dont le wali de Bouira, est justement accompagné par les projets inscrits dans le cadre des zones d'ombre, les chefs-lieux de daïra, ainsi que les chefs-lieux de wilaya se sont retrouvés relégués au second plan. Il en est ainsi de l'aménagement urbain de la cité 56 logements ; une cité créée les années 1980 mais qui n'a jamais bénéficié, par exemple, d'une route digne de ce nom qui la relie au centre-ville, avec trottoirs et accotements. Idem pour l'éclairage public le long des deux routes ; autant pour celle du nord que pour celle du sud. Deux routes qui sont très fréquentées, avec même des bus de l'ETUB, chaque 10 minutes, de 5h du matin jusqu'à 22h et parfois jusqu'à 2h du matin le lendemain. Deux routes qui n'ont jamais eu de trottoirs ni d'accotements. Une situation que nous avons signalée au P/APC au mois d'octobre dernier, et qui nous avait déclaré qu'un projet était inscrit pour ces deux routes. Lesdits projets ne sont toujours pas lancés et chaque matin l'on voit des dizaines de personnes, hommes femmes et enfants, arpenter ces deux routes en marchant à même la voie ; à charge pour les automobilistes de ralentir et, parfois, de s'arrêter complètement, pour laisser place aux véhicules venant en sens inverse de passer. Les deux côtés des deux routes sont envahis par des herbes sauvages. D'autres problèmes sont signalés au quotidien par les citoyens, comme les nids-de-poule qui apparaissent par dizaines à chaque pluie ou orage ; les ordures ménagères qui sont jetées d'une manière sauvage un peu partout, les chiens errants qui sont toujours là malgré toutes les campagnes d'abattage, les fuites d'eau récurrentes dont certaines sont dues aux travaux, etc. Et avec tous ces problèmes que le citoyen vit au quotidien, il y a également surtout, en cette période estivale, ce désert culturel qui règne en maître absolu depuis des années dans le pays en général et Bouira en particulier, avec l'inexistence de salles de cinéma, de lieux de loisirs, de piscines publiques et d'animations nocturnes. Y. Y.