Les prévisions de l'OMS pour la région Afrique sont loin d'être rassurantes. La vitesse de la propagation du Covid-19 mais surtout la nature même des variants qui y circulent font peser sur plusieurs pays le risque d'une troisième vague d'une rare virulence. La Tunisie voisine fait déjà face à une situation dramatique. En Algérie, la sonnette d'alarme est tirée. Les structures de santé se préparent à faire face à un plus grand afflux de patients. Le CHU Mustapha-Pacha mobilise presque l'ensemble de ses services pour la prise en charge du Covid-19 en y cessant toutes les autres activités de soins ou de formation. Nawal Imès- Alger (Le Soir)- Partiellement épargnée jusque-là par la pandémie de Covid-19, l'Afrique est en passe de faire face à une situation des plus inquiétantes. Le bureau de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Afrique émet une mise en garde affirmant que la vitesse et l'ampleur de la troisième vague en Afrique ne ressemblent en rien de ce que nous avons connu», ajoutant que «le continent est sur le point de connaître sa pire semaine». A l'origine de ces pronostics peu rassurants, la grande circulation des variants, notamment le Delta, considéré comme «le plus contagieux jamais détecté» car présentant un taux de transmissibilité de 30% à 60% supérieur à celui des autres variants. En tout, 16 pays ont indiqué être confrontés à ce variant, y compris neuf pays qui ont signalé une forte recrudescence des cas, indique l'OMS qui ajoute que le variant Alpha a été, quant à lui, essentiellement détecté dans les pays d'Afrique du Nord. Peu optimiste, la directrice régionale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Afrique assure que «la vitesse de contamination et l'ampleur de la troisième vague qui touche l'Afrique ne ressemblent en rien à ce que nous avons connu jusqu'à présent. La propagation galopante de variants plus contagieux modifie considérablement la nature de la menace qui pèse sur l'Afrique. Une transmissibilité plus forte signifie une augmentation des formes graves de la maladie et davantage de décès. Il faut donc que nous agissions, dès à présent, pour renforcer les mesures de prévention et éviter qu'une situation d'urgence ne se transforme en tragédie». La Tunisie voisine fait déjà face à une situation des plus critiques avec un bilan faisant état de pas moins de 4 000 contaminations par jour, alors qu'au Maroc, la barre des 800 cas quotidiens est dépassée. En Algérie, la situation est sous contrôle, mais les acteurs de la santé s'alarment déjà. Selon le dernier communiqué rendu public par l'Institut Pasteur d'Algérie, le 21 juin dernier, le bilan total des différents variants détectés était de 749 cas. Pour le seul mois de juin, le même institut indiquait que la wilaya d'Alger arrivait en tête avec 71 cas du variant Alpha, et trois cas du variant Delta. Depuis, plus aucun bilan n'a été communiqué mais les statistiques indiquent clairement que le virus se propage plus rapidement. Cela est non seulement visible sur le plan des chiffres avec un bilan quotidien en hausse même s'il ne reflète pas l'ampleur des contaminations mais surtout par la pression que ressentent déjà les structures de santé des grandes villes. C'est le cas au niveau de la capitale, où le CHU Mustapha s'est mis en état d'alerte pour faire face au pire. Dans une note adressée à une dizaine de chefs de service, le directeur général de l'hôpital demande à ce que les activités de soins et de formation cessent immédiatement, afin de mobiliser davantage de lits pour la prise en charge du Covid-19. Il s'agit de revenir à une «mobilisation maximale» de tous les moyens pour faire face à une situation d'urgence. Ce même dispositif avait été mis en place lors du pic de novembre dernier. Il vient d'être reconduit suite à la réunion tenue mercredi dernier à Alger et consacrée à la situation épidémiologique. N. I.