Les spectaculaires images des feux de forêt ravageant le couvert végétal de Khenchela provoquent désolation et indignation. C'est une richesse inestimable qui s'est évaporée devant l'impuissance des dizaines de citoyens mobilisés à côté des éléments de la Protection civile qui n'ont pas pu empêcher le désastre. Soupçonnée d'être derrière ces incendies, la mafia du charbon est pointée du doigt. Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – Des centaines d'hectares de la richesse forestière du pays sont détruits dans les régions de Aïn-Mimoun et de Bouhmama à Khenchela, où de gigantesques feux de forêt continuent d'avancer depuis trois jours. En 48 heures, la Protection civile a fait état de la destruction de 1 500 hectares de forêts. Une vraie catastrophe écologique et environnementale. Un autre incendie, moins ravageur, a été enregistré dans la nuit d'avant-hier à Tipasa. Comme chaque été, le facteur humain est souvent suspecté dans cette destruction systématique de la richesse forestière du pays. La mafia du charbon est pointée du doigt dans ce crime contre la nature à Khenchela et des soupçons pèsent sérieusement sur elle, surtout qu'il survient à l'approche de l'Aïd où ce produit est fortement sollicité. Les éléments de la brigade territoriale de la Gendarmerie nationale de Khenchela ont arrêté trois individus suspectés d'être impliqués dans le déclenchement des incendies de forêt de Aïn-Mimoun, dans la commune de Tamza. Dans un communiqué, le groupement territorial de ce corps de sécurité a précisé que les trois suspects, âgés de 18 à 55 ans, ont été arrêtés à proximité des forêts de Bir-Ousfane et Aïn-Mimoun, à Tamza, soupçonnés d'être à l'origine du déclenchement du feu dans les forêts de Aïn-Mimoun. La même source a également souligné que les éléments de la Gendarmerie nationale sont toujours sur les lieux des incendies qui ont ravagé de vastes surfaces du couvert forestier, afin de poursuivre les investigations et les recherches, en vue de déterminer leurs causes. À Khenchela, les habitants s'indignent face au spectacle désolant de larges espaces végétaux partis en fumée. Impuissants, ils constatent l'étendue des dégâts. C'est une richesse inestimable qui s'est évaporée sous les yeux impuissants des dizaines de citoyens mobilisés à côté des éléments de la Protection civile qui n'ont pas pu empêcher le désastre. Des vies humaines ont été mises en danger puisque les flammes se sont approchées des habitations et plusieurs familles ont dû être évacuées pour échapper au pire. Le centre de repos des travailleurs de la Poste, situé dans la région de Hammam-Essalihine de la commune d'El-Hamma (Khenchela), a ouvert ses portes pour héberger les sinistrés des incendies de forêt de Tamza et Bouhmama. Les 50 chambres du centre de repos des travailleurs de la Poste sont mises à la disposition des familles qui habitent au sein ou à proximité des forêts ravagées par les flammes depuis trois jours dans les communes de Tamza et Bouhmama, a déclaré à l'APS le directeur de ce centre, Mamoune Araâr. Le même responsable a précisé que le centre de repos des travailleurs de la Poste a annoncé sur les réseaux sociaux la décision d'ouvrir ses portes pour l'hébergement de ces familles et assurer des repas pour 200 personnes, en fonction de sa capacité d'accueil. Tout le personnel du centre, composé de 30 travailleurs, est mobilisé pour prendre en charge les familles résidant à proximité des forêts en feu de Aïn-Mimoun, Issoumar et Bouhmama. K. A.