Dans le cadre des procès pour corruption impliquant d'anciens hauts responsables de l'Etat, déclenchés quelques mois après l'avènement du mouvement populaire du 22 février 2019, deux anciens walis de Tipasa sont poursuivis principalement pour dilapidation de deniers publics, abus de fonction et octroi d'indus avantages. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le procès de l'ancien wali de Tipasa, Moussa Ghellaï, poursuivi avec plusieurs autres anciens cadres dans des affaires de corruption, devait s'ouvrir hier au tribunal de Sidi M'hamed. Mais à la demande de la défense des accusés qui veut plus de temps pour étudier le dossier, le juge a décidé de reporter le procès au 26 juillet, tout en insistant sur le fait que «le procès se déroulera à cette date» et qu'aucune nouvelle demande de report ne sera donc acceptée. Dans cette affaire, Moussa Ghellaï est poursuivi avec 13 autres anciens cadres de la wilaya de Tipasa dont l'ancien secrétaire général de la wilaya et l'ancien directeur des Domaines, ainsi que des cadres issus de différents secteurs (tourisme, environnement et industrie) pour «octroi de marchés en violation de la loi dont le projet d'investissement pour la réalisation d'un parc de loisirs à Tipasa, dilapidation de deniers publics, abus de fonction et octroi d'indus avantages». Moussa Ghellaï est actuellement placé en détention à la prison de Koléa, après avoir été condamné en août 2019 à 12 ans de prison ferme dans l'affaire de l'ancien directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, pour octroi d'un lot de terrain à l'un des fils de ce dernier. Moussa Ghellaï n'est toutefois pas le premier ancien wali de Tipasa, cette wilaya à vocation agricole et touristique, connue pour ses vastes terres agricoles et sites touristiques dont certains ont été détournés, à connaître des problèmes avec la justice dans des affaires liées à la mauvaise utilisation de sa fonction. Ce 28 juillet, soit deux jours après le procès de Ghellaï au tribunal de Sidi-M'hamed, aura lieu à la cour d'Alger le procès en appel de son prédécesseur Mustapha Layadhi, poursuivi avec d'autres cadres de la wilaya pour des affaires de corruption. Ces accusés sont poursuivis pour octroi d'indus avantages en violation de la législation et de la réglementation en vigueur, dilapidation de biens publics, abus de fonction, trafic d'influence et bénéfice d'avantages indus lors de passation de marchés en usant de l'influence d'agents dans différentes institutions. En première instance, le tribunal de Sidi-M'hamed avait prononcé une peine de 4 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de DA contre Mustapha Layadhi. L'ancien directeur des Domaines de la wilaya de Tipasa, Ali Bouamrirane, a été condamné en première instance à deux ans de prison ferme et à une amende d'un million de dinars, avec gel de ses comptes financiers et bancaires, alors que les propriétaires du groupe Attia Electronics (les frères Bachir, Hamid Lyes et Souhil) ayant bénéficié d'indus avantages, ont été condamnés à une peine de deux ans de prison ferme, assortie d'une amende d'un million de dinars avec la confiscation de leurs biens et contrats. Les frères Attia ont bénéficié, en complaisance avec l'ancien directeur des Domaines de Tipasa, de plusieurs avantages dont un contrat de concession de 33 ans d'un terrain d'une superficie de 10 000 mètres carrés dans la zone d'expansion touristique de Tipasa. K. A.