Au niveau de plusieurs hôpitaux, submergés par les malades, se pose le problème du manque d'oxygène. Ce produit vital est plus que nécessaire pour sauver les personnes atteintes du Covid-19 et qui présentent des difficultés respiratoires. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - La situation sanitaire est alarmante. La disponibilité de l'oxygène médical dans les structures de santé, dans cette conjoncture marquée par l'explosion du nombre des contaminations au Covid-19, est plus que nécessaire pour sauver des vies humaines. Face aux difficultés, nombreux sont ceux qui lancent des appels sur les réseaux sociaux afin de se procurer une bouteille ou un concentrateur d'oxygène, voire même une place dans les hôpitaux saturés pour secourir un parent ou un proche en détresse respiratoire. Face à cette situation, l'Etat a décidé de réagir En effet, les entreprises activant dans la production et le transport de l'oxygène liquide sont toutes réquisitionnées afin de pouvoir satisfaire la demande de toutes les structures hospitalières. «Les ministères de l'Industrie et de l'Industrie pharmaceutique ont réquisitionné l'ensemble des moyens de production et de transport de l'oxygène liquide, qui seront désormais coordonnés par une cellule au niveau du Premier ministère pour pouvoir acheminer l'oxygène vers toutes les structures hospitalières», a annoncé jeudi le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, précisant qu'il ne s'agit pas seulement de produire de l'oxygène, mais aussi de le transporter dans un « pays continent». L'Algérie produit actuellement près de 450 000 litres par jour d'oxygène liquide, soit le triple de la production moyenne en 2020 ; ce qui permet de prendre en charge des dizaines de milliers de malades, a-t-il affirmé. M. Benbahmed a annoncé, également, une hausse prochaine de la production d'oxygène liquide avec l'entrée en activité de nouveaux intervenants qui « ont quasiment fini leurs installations et qui devraient être opérationnels dans les semaines à venir». Et au-delà de ces capacités de production, de nombreuses opérations d'importation de concentrateurs d'oxygène ont été introduites, a révélé le ministre qui a fait savoir que près de 6 000 concentrateurs devraient être importés dans les semaines à venir dont près d'un millier dans les jours qui viennent. Cela devrait permettre de pallier le problème des malades qui sont oxygénés à domicile ou dans des lieux qui ne bénéficient pas d'infrastructures d'oxygénothérapie, a indiqué M. Benbahmed. La veille, lors d'une réunion en visioconférence avec les directeurs de la santé de wilaya (DSP), le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a appelé les DSP à la nécessité d'actualiser «les informations sur les besoins de chaque wilaya en oxygène, à travers la plateforme électronique de la Cellule d'oxygène, créée récemment par le Premier ministère, afin de faciliter leur approvisionnement en cette substance vitale en temps opportun et de préserver la santé et la vie des malades». Le ministre a également fait savoir qu'un opérateur privé allait se lancer prochainement dans la production de cette substance vitale. Il y a quelques jours, le ministre de l'Industrie pharmaceutique avait réuni des cadres de son secteur, ceux du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et du ministère de la Santé, ainsi que les représentants des cinq producteurs d'oxygène médical actuellement opérationnels et qui sont : Linde Gas, Calgaz, Sidal, Ryanox et Aures Gaz. Il a été décidé de mobiliser l'ensemble des moyens nationaux de production et de logistique pour assurer une disponibilité continue de l'oxygène médical au niveau des établissements hospitaliers. À cet effet, il a été convenu d'augmenter la capacité de production d'oxygène médical à travers l'apport de l'oxygène industriel après validation des services compétents de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques pour un usage médical. K. A.