C'est le flou total concernant la prochaine rentrée scolaire dans son volet recrutement de l'encadrement pédagogique. M. Kebci - Alger (Le Soir) - A près d'un mois de la prochaine rentrée scolaire, on ne sait rien ou peu de cette échéance importante concernant le volet recrutement des enseignants. L'ex-ministre de l'Education nationale, Mohamed Ouadjaout, avait fait part, le 20 juin dernier au premier jour des épreuves du baccalauréat session 2021, de l'option retenue cette année, à savoir celle d'un «concours sur titre conformément à la loi». Un concours auquel les enseignants contractuels pourront participer sur la base de l'expérience et du diplôme. On ne sait, cependant et depuis, rien des détails de ce concours, notamment en ce qui concerne les besoins dans les matières concernées, qui ne seraient pas encore définis. Ce retard dans l'organisation de ce concours est-il synonyme de sa suppression pure et simple ou le résultat de la pandémie de Covid-19 dont la recrudescence mortelle via sa troisième vague semble tout remettre en cause ? C'est, en tout cas, ce que pense le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation. «Nous n'avons aucune information sur la prochaine rentrée scolaire. Notamment en ce qui concerne le volet recrutement des enseignants», soutenait, hier, Boualem Amoura. «C'est le flou total», finit-il par lâcher, affirmant, fort à propos, que ledit concours de recrutement des enseignants est mal parti dans son option retenue cette année, à savoir celle d'un concours sur titre, autrement dit, sur étude des dossiers des candidats. Et de mettre en avant la «qualité» des diplômes universitaires, et donc la «crédibilité» des diplômes des candidats, citant «les fléaux du copiage et du gonflement des notes des étudiants». Ce qui, selon lui, «se répercutera inévitablement sur la qualité des enseignements que ces futurs enseignants auront à prodiguer», allant jusqu'à parler d'un «recrutement au rabais». Pour le secrétaire général du Satef, la «crédibilité des concours de recrutement passe par leur nature, à savoir ceux sur épreuves, notamment écrites où les nombreux postulants seront départagés selon leurs véritables compétences et savoir accumulés durant leur cursus universitaire». Pour Amoura, le motif de la crise sanitaire qui pourrait être avancé pour expliquer le recours au concours sur titre ne tient pas la route. «Nous avons bien organisé trois grands examens de fin d'année scolaire, à savoir la cinquième, le brevet de l'enseignement moyen et le baccalauréat, avec la participation de centaines de milliers de candidats et des milliers parmi les personnels d'encadrement selon un protocole sanitaire strict.» Ceci dit, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie pense tout le contraire. Appuyant l'option du concours sur titre des enseignants, Zoubir Rouina avoue, néanmoins, que l'option qu'il défend est celle portant intégration des milliers d'enseignants vacataires depuis des années. Notre interlocuteur pense qu'il n'y a pas d'autre solution, pour le nouveau ministre de l'Education nationale que de mettre en pratique l'option retenue par son prédécesseur, à savoir un concours sur titre au vu notamment de la conjoncture sanitaire préoccupante et de la proximité de la rentrée scolaire. Nos moult tentatives de prendre langue avec d'autres partenaires du secteur de l'éducation nationale ont été vaines. Il faut noter que ce concours de recrutement sur titre devait se tenir peu après les délibérations de l'examen du bac, sur la base des candidats inscrits en ligne. Seulement, ce concours pourrait avoir fait l'objet d'un report à une date ultérieure ou tout simplement annulé. Pour cause, peut-être, la menace de son boycott brandie par le Syndicat national des superviseurs et adjoints de l'éducation à l'effet de remettre sur le tapis sa plateforme de revendications. Ceci dit, le ministre de l'Education nationale s'est contenté, dimanche, de mettre l'accent sur la nécessité de garantir un «encadrement pédagogique à tous les groupes éducatifs au niveau de tous les établissements à travers le pays, en prévision de la prochaine rentrée scolaire». Présidant une réunion de coordination avec les cadres centraux de son secteur pour faire le point sur la préparation de la rentrée scolaire 2021-2022, Abdelhakim Belabed a évoqué les mesures prioritaires pour cette rentrée, notamment «la garantie d'un encadrement pédagogique de tous les groupes éducatifs au niveau de tous les établissements à travers le pays», sans citer ledit concours de recrutement des enseignants. Il a, par ailleurs, insisté sur plusieurs points relatifs aux préparatifs prévus en cette conjoncture sanitaire exceptionnelle que traverse notre pays, particulièrement les mesures préventives visant à réduire la propagation du Covid-19. Il a souligné, à ce titre, «la nécessité d'entamer l'opération de désinfection et de nettoyage des établissements éducatifs, notamment les classes, les couloirs, les structures de santé, les sanitaires et autres avant la prochaine rentrée scolaire. À cette occasion, le ministre de l'Education nationale a donné des instructions à l'effet de procéder à l'aménagement des établissements éducatifs durant les vacances d'été, de fournir le livre scolaire et d'assurer les différentes opérations de solidarité dont l'attribution de l'allocation spéciale de scolarité estimée à 5 000 DA, ainsi que la restauration et le transport scolaires. Insistant sur la nécessité de parachever les opérations de paiement des primes et des indemnités, le ministre a saisi l'occasion pour exhorter les cadres de son département ministériel à «accélérer la cadence de l'opération de vaccination des personnels de l'administration centrale et des Directions de l'éducation de wilaya, avant d'entamer la vaccination des corps enseignant et administratif et de tous les personnels du secteur avant la prochaine rentrée scolaire». M. K.