La décision de rendre obligatoire l'utilisation des moyens de paiement électronique dans les transactions commerciales et de services, qui était prévue le 1er janvier 2021, a été reportée d'une année à cause des circonstances sanitaires exceptionnelles liées à la pandémie de Covid-19. Aujourd'hui, les représentants des commerçants et des consommateurs attendent l'entrée en vigueur de cette décision. Ils appellent les autorités concernées à mettre en place tous les moyens pour encourager les clients à opter pour l'e-paiement dans leurs achats. Leila Zaimi - Alger (Le Soir) - Pour Hadj Tahar Boulenouar, l'initiative de généraliser le paiement électronique en Algérie doit d'abord se faire graduellement et par secteurs et activités. «Si nous révisons l'expérience des pays développés avec le paiement électronique, nous nous rendons compte que l'opération n'a pas été lancée du jour au lendemain pour toutes les activités, mais elle s'est graduellement développée. C'est-à-dire par secteurs et activités», a-t-il soutenu. En outre, aux yeux du président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca), il est plus que nécessaire que nous réunissions toutes les conditions pour réussir la généralisation du e-paiement. «Le paiement électronique ne se fait pas avec les problèmes de connexion d'internet et de débit que nous connaissons quotidiennement», a-t-il laissé entendre, soulignant également le problème de «la bureaucratie, qui est un frein pour ce genre d'initiatives». De plus, «pour mettre en place une vraie plateforme de paiement électronique, les autorités publiques doivent éradiquer le marché informel». Ces obstacles doivent être levés, selon le président de l'Anca, avant l'entrée en vigueur de cette décision, le 1er janvier 2022. Pour promouvoir et encourager l'utilisation du e-paiement, Boulenouar appelle à sensibiliser les commerçants, mais surtout les consommateurs, à l'importance de cette méthode moderne de paiement, car « nous ne pouvons pas mettre en place une plateforme de e-commerce si le client n'est pas convaincu et impliqué ». Dans sa déclaration au Soir d'Algérie, notre interlocuteur a souligné les avantages du paiement électronique, notamment en matière de transparence et de traçabilité financières. De plus, pour lui, le e-paiement est un moyen pour aller vers l'économie numérique. «Celle-ci ne se fera jamais sans paiement électronique», estime-t-il. Parlant du e-commerce, Boulenouar indique que ce dernier existe en Algérie. Mais, il est encore très timide. «Nous ne pouvons pas dire que le commerce électronique n'existe pas en Algérie. Il existe surtout dans les réseaux sociaux. Il est mené, timidement, la plupart du temps par des jeunes .» À ce sujet, le représentant des commerçants fait savoir que notre pays a fait des pas. «Nous avons enregistré des avancées en commerce électronique. Chaque année, nous avançons mais lentement.» Le paiement électronique aurait pu nous limiter la propagation du virus et faciliter la vie Pour sa part, Mustapha Zebdi, président de l'Apoce, dira que l'Algérie est très en retard quant à l'usage du paiement électronique. Il déplore le retard enregistré au début de l'année en cours, espérant que les délais fixés cette fois-ci seront respectés. « Nous avons retardé l'obligation de l'application du e-paiement et nous espérons que le délai accordé, la fin de l'année 2021, sera respecté et appliqué sans aucun retard », a-t-il souhaité. « Le terminal de paiement électronique est une nécessité. Les commerçants doivent mettre ces appareils à la portée des usagers. L'e-paiement doit être disponible d'abord au niveau de tous les centres commerciaux et des activités libérales. Et c'est aux consommateurs de faire leur choix », a-t-il demandé. En tant que représentant des consommateurs, M. Zebdi promet que son association œuvrera à la sensibilisation des consommateurs en vue d'opter pour le paiement électronique dans leurs achats. Parlant de « e-paiement etpandémie», Zebdi signale que « la pandémie doit servir de leçon ». Pourquoi ? Car, d'après lui, « le paiement électronique aurait pu nous préserver mieux et nous limiter le nombre important de contaminations que nous avons enregistrées». L. Z.