Les autorités de la transition libyennes ont décidé d'aller de l'avant ensemble dans les dossiers de l'unification de l'institution militaire et la réconciliation nationale, nécessaires à la tenue des élections en Libye, prévues le 24 décembre prochain. Au terme d'une visite qu'il a effectuée, dimanche, au camp de la Force antiterroriste d'Al-Khums, Abdullah Al-Lafi, membre du Conseil présidentiel, le commandant suprême de l'armée libyenne, a fait part de la volonté du Conseil présidentiel de nommer un ministre de la Défense en coordination avec le Premier ministre du gouvernement d'union nationale en Libye, Abdelhamid Dbeibah. Par cette occasion, Al-Lafi a appelé le forum de dialogue politique à «œuvrer pour accompagner la mise en œuvre de la feuille de route, et à ne pas laisser place aux caprices individuels qui transcendent ces consensus nationaux». Al-Lafi a également appelé la mission de l'ONU et les pays parrainant l'Accord de Berlin, et le consensus local qui en a suivi, à jouer leur rôle "positif et réel" pour le succès de la feuille de route concernant l'unification des institutions, et à lutter contre les entraves au processus politique en Libye. Pour sa part, le membre du Conseil présidentiel Mousa Al-Koni, qui accompagnait Al-Lafi, a exigé aux « soldats libyens qui affichent leur force militaire ici et là, sous des noms différents, de ne pas être des groupes en guerre, mais une armée qui défend la patrie», soulignant l'importance de la cohésion de l'institution militaire, et de la nécessité de mettre en avant un seul objectif, celui de défendre la sécurité du citoyen (libyen) et de préserver la dignité de l'Etat libyen. Respect des engagements Récemment, Abdullah Al-Lafi a averti que «la voie vers la construction de la paix en Libye commence par le respect de ce sur quoi les Libyens se sont mis d'accord, parrainé par les Nations-Unies et approuvé par la Chambre des représentants». «Nous, au Conseil présidentiel, sommes sérieux et déterminés à faire des dossiers de réconciliation nationale et de l'unification de l'institution militaire un succès, en vue de la tenue des élections à la date prévue», a précisé le membre du Conseil présidentiel, soulignant que «l'élimination du danger de guerre du pays est l'une de nos premières responsabilités, ce qui exige que toutes les forces militaires soient unies sous l'égide d'un commandement civil». Al-Lafi a ajouté : «Nous avons des positions claires concernant l'unification de l'institution militaire, et la question ne peut pas être laissée dans le chaos ou des fuites de sécurité de la part de formations armées ou de procédures qui ne sont pas soumises à l'autorité civile. Le Conseil présidentiel ne peut se soustraire à sa responsabilité de protéger les Libyens et le pays des dangers de la guerre et du chaos.» Dans le sillage, le Libyen Khalifa Haftar, qui était en visite au Caire, pour des «discussions sur les derniers développements en Libye», avait fait des déclarations dans lesquelles il défiait Tripoli. Il affirme «ne pas dépendre de ce pouvoir». Les autorités y voient un nouveau défi et un refus de reconnaître l'accord politique dont il est issu. En réaction, le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah a estimé qu'une «armée ne peut pas dépendre d'une seule personne». Selon l'accord de Genève, il revient à Mohamad Al Manfi, à la tête du Conseil présidentiel, de diriger les forces armées. R. I./APS