Les bases de Rachad ont été très fortement secouées en Espagne où un vent de panique souffle désormais parmi les activistes de cette organisation terroriste réfugiés dans ce pays. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - L'arrestation puis l'extradition de Mohamed Abdallah, gendarme déserteur, ont généré une peur très perceptible, qui se manifeste surtout par tous ces appels à la prudence, lancés par le responsable de Rachad. Depuis vendredi, ce dernier multiplie les recommandations à ses hommes, les incitant à faire preuve d'une très grande prudence en raison de l'attitude affichée par la police espagnole. L'affaire de Mohamed Benhalima, militaire déserteur, en dit long sur la situation en cours. Condamné à dix ans de prison par défaut avec émission d'un mandat d'arrêt international à son encontre, après sa fuite à l'étranger, le mis en cause multiplie, depuis deux jours, des vidéos dans lesquelles il affirme avoir quitté le territoire espagnol. La manière dont il évoque son départ précipité a été interprétée par beaucoup comme étant une tentative de brouiller les pistes, puisqu'il cherche à dissuader la police espagnole d'entreprendre des recherches. Ce qui est sûr, c'est que Mohamed Benhalima se cache comme plusieurs autres activistes dans son genre d'ailleurs. Toute l'agitation (leur agitation) faite pour éviter l'extradition de Mohamed Abdallah a été vaine. Le gendarme déserteur faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international émis le 21 mars dernier par le tribunal de Bir-Mourad-Raïs. Le 12 août dernier, il a été arrêté par la police espagnole et placé en détention dans un centre à Barcelone. Il a été extradé d'Espagne vers l'Algérie ce dimanche 22 août. Il se trouvait avec une trentaine de harragas algériens, à bord d'un navire assurant la navette Almeria-Ghazaouet. Hier, soit au lendemain de son arrivée, Mohamed Abdallah a comparu devant un juge d'instruction du tribunal de Sidi-M'hamed qui l'a placé sous mandat de dépôt. Il est poursuivi pour «appartenance à une organisation terroriste visant la sécurité de l'Etat et l'unité nationale, financement d'un groupe terroriste ayant pour objectif de porter atteinte à la sécurité de l'Etat, et blanchiment d'argent dans le cadre d'une organisation criminelle». Il a été incarcéré à la prison d'El-Harrach. Mohamed Abdallah n'est pas seul sur la liste des personnes établies en Espagne et recherchées par la justice algérienne. Dans ce pays, les autorités concernées sont passées à l'offensive à l'encontre de tous les membres de cette organisation car ayant été classée terroriste par les autorités algériennes. Très à cheval sur les questions de sécurité, en particulier lorsqu'il s'agit de terrorisme, Madrid a répondu favorablement aux demandes faites par l'Algérie au sujet des activistes de Rachad. Le sujet fait l'actualité là-bas également. Ce lundi, la presse espagnole s'est fait l'écho d'une nouvelle affaire qui nous éclaire davantage sur la mystérieuse fusillade qui s'est déroulée le 16 août dernier à Aïn Defla. Un individu armé a pénétré ce jour-là dans un café en plein centre-ville et a ouvert le feu sur tous, faisant un mort et quatre blessés. Hier, des médias madrilènes ont publié des informations selon lesquelles l'auteur de cet acte n'était autre qu'un activiste de Rachad et qu'il s'était réfugié en Espagne après son forfait. Il est dans le collimateur de la police espagnole. A. C.