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Soutien de la classe politique
Rupture des relations diplomatiques entre l'Algérie et le Maroc
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 08 - 2021

La classe politique a réagi à l'annonce faite par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, concernant la rupture des relations diplomatiques entre l'Algérie et le Maroc, après un sévère réquisitoire où le chef de la diplomatie avait énuméré tous les actes hostiles du royaume.
Pour le Conseil de la Nation, la décision de l'Algérie de rompre les relations avec le Maroc est la réponse la plus rationnelle et la plus équilibrée. «Nous soutenons la décision annoncée par l'Algérie concernant la rupture des relations diplomatiques avec le royaume du Maroc, et nous soulignons qu'elle représente une demande populaire qui s'identifie à la décision politique de l'Etat algérien dirigé par le Président Tebboune», lit-on dans le communiqué rendu public, hier, par le président du Conseil de la Nation, Salah Goudjil.
De même pour l'Assemblée populaire nationale qui se félicite de la décision prise par l'Etat algérien, et considère qu'elle intervient avec «sagesse, logique et objectivité». Pour l'APN, «le Maroc a commis des actes d'agression visibles et cachés pour créer des tensions, au point de soutenir les mouvements terroristes et séparatistes».
Les réactions des partis politiques ne se sont également pas faites attendre. Le Front El Moustakbal a été le premier parti politique à réagir via un communiqué en apportant son soutien à la décision de l'Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc. «Le Front El Moustakbal a soutenu la décision souveraine et sage (...) de rompre les relations diplomatiques avec le royaume du Maroc, à la suite de pratiques qui portent atteinte aux droits des voisins et heurtent les sentiments de fraternité», lit-on dans son communiqué. Avant de souligner «la profondeur des relations entre les deux peuples frères».
Le parti de Abdelaziz Belaïd a noté qu'il est impératif de « veiller davantage à servir les intérêts des pays et à défendre un espace maghrébin libre et éviter l'utilisation de relations diplomatiques suspectes pour influencer les décisions internationales, en essayant de nuire à la stabilité de la région et de l'affaiblir au service d'un agenda colonial pratiqué par le système Makhzen, qui ne représente pas la profondeur et l'authenticité du peuple frère marocain».
De même pour le RND, qui exprime son soutien sans réserve à la décision de rompre les relations diplomatiques entre l'Algérie et Rabat, et la considère comme une décision souveraine qui protège les intérêts de l'Algérie et de son peuple des menaces et provocations d'un pays voisin.
«Le Rassemblement national démocratique a toujours mis en garde dans des positions antérieures sur la gravité des hostilités constamment émanant du royaume du Maroc, et a appelé à y faire face avec fermeté, et à demander au gouvernement algérien de prendre les mesures nécessaires pour faire face aux pratiques désagréables du régime marocain, qui violent le principe du bon voisinage» lit-on sur son communiqué.
Quant au mouvement Al Islah, il exprime son soutien ferme à la décision des autorités supérieures du pays et considère cela comme une forte position souveraine qui préserve les droits de l'Algérie et son prestige dans la région et dans le monde entier.
«L'Algérie a toujours satisfait à toutes les exigences de la fraternité, du bon voisinage et de la retenue pendant des décennies, face aux agressions marocaines répétées et aux provocations continues du Makhzen.»
Le parti islamiste confirme, une fois de plus, que la réponse algérienne «est la réponse nécessaire et décisive».
Quant au FLN, il a salué «la position ferme de l'Etat algérien, qui s'est réservé le droit de mettre en œuvre sa stratégie de répondre de manière appropriée aux provocations du Makhzen».
Le communiqué du vieux parti a ajouté que cette décision «est souveraine, réfléchie et responsable, motivée par de nombreuses preuves et faits connus, confirmant que l'hostilité du régime marocain est montée d'un cran envers l'Algérie, en tentant de porter atteinte à l'unité nationale, en abritant et en soutenant un mouvement hostile, classé mouvement terroriste par notre pays». Et contre toute attente, la réaction du Front de la justice et du développement (FJD) est venue en opposition à tout ce qui a précédé. Abdallah Djaballah a écrit sur son compte Facebook qu'il est «regrettable que la tension ait atteint entre l'Algérie et le Maroc un tel point». Il ajoutera : «Nous, au FJD, condamnons le comportement provocateur et injuste du Maroc, et nous regrettons la position officielle de l'Algérie, car il s'agit, selon nous, d'une position hâtive, et la première devait être précédée de positions moins sévères que cette position.»
Quant au Mouvement de la société pour la paix (MSP), c'est le silence radio.
Ilhem Tir
Réactions mitigées et ambiguës des autorités marocaines
Le Maroc a réagi tardivement le soir du 24 août à la décision de l'Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le royaume. Une décision qu'il juge «unilatérale» et «injustifiée», selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidents à l'étranger.
Surpris par cette mesure diplomatique, le ministre marocain a exprimé ses regrets suite à cette décision «injustifiée mais attendue, les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent».
Selon son communiqué, «il regrette cette décision complètement injustifiée mais attendue – au regard de la logique d'escalade constatée ces dernières semaines – ainsi que son impact sur le peuple algérien», a déclaré le ministère marocain des Affaires étrangères dans le communiqué.
De son côté, le chef du gouvernement marocain Saad-Eddine El Othmani a fait une déclaration au site Maghreb Voices, affirmant d'emblée que «le retour à la normale des relations entre les deux pays voisins est une nécessité», précisant, par la même occasion, qu'il «regrette profondément ce développement». Avant de poursuivre que son pays «privilégie les intérêts supérieurs des peuples du Maghreb, en général, et des peuples marocain et algérien, en particulier».
I. T.


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