L'Algérie n'organisera pas de Coupe du monde de sitôt. Probablement, elle n'aura jamais ce privilège d'accueillir le gratin du football mondial. Faute d'une infrastructure aux antipodes de ce qui se fait ailleurs. Pas du mieux ni du meilleur mais du plus commode, aux normes internationales. Hier, le sélectionneur des Verts, jardinier par défaut depuis qu'il a pris en mains les rênes des Verts, a pesté sur l'état de la pelouse du stade Mustapha-Tchaker de Blida qui doit accueillir ce soir le match inaugural de la troisième phase des qualifications au Mondial du Qatar. Ce n'est pas la première fois que Belmadi crie son désarroi, son dégoût de voir une pelouse d'un stade algérien «impraticable» au jeu à onze. Lui qui en a connu et vu des vertes et des pas mûres. En Afrique, au Qatar et spécialement en Europe où il a fait l'essentiel de sa carrière de footballeur. Hier, Belmadi n'a pas parlé, ou peu en tout cas, du match de ce soir encore moins de ce qui attend les Verts dans ces qualifications. Il affichait sa colère devant tant d'irresponsabilités et d'incompétence de ceux qui ont à charge de veiller sur l'état des infrastructures. Celui de Blida en particulier où l'EN est domiciliée depuis plus de 20 ans, faute d'un (autre) temple de l'envergure des Verts et des compétitions qu'ils disputent. L'enceinte blidéenne qui a fait l'objet de moult opérations de toilettage n'offre plus les conditions idéales, comme celles d'il y a deux mois, quand Mahrez et compagnie ont régalé face à la Mauritanie et le Mali. Des milliards sont partis en fumée et les dégâts sont toujours là, cycliques et qui ne trouvent pas de vraies solutions. Et ce n'est pas tant le stade de Blida qui fait le plus mal à Belmadi et à tous les Algériens, ceux notamment qui aiment le football et les Verts par-dessus tout. Oran et son nouveau stade-barbecue, le 5-Juillet et sa pelouse piétinée à l'occasion des Jeux scolaires universitaires en juillet dernier, Constantine et Hamlaoui-Stadium fermé depuis plus d'un an et même...les terrains d'entraînement du CTN qui ont perdu leur grâce «subitement» à l'occasion de ce stage. Quoi penser sinon à un sabotage en règle. Programmé comme semblent l'être les feux qui ont rongé la Kabylie et d'autres régions du pays où les forêts ont perdu leur verdure, laissant derrière un décor apocalyptique aux conséquences incommensurables sur l'environnement et sur l'économie de ces contrées plusieurs décennies durant. Le sabotage, cette œuvre qui semble devenir un «acte de gestion» pour assouvir les intérêts de beaucoup de gros bonnets. Des malfrats, bon chic bon genre, qui ont pignon sur rue et qui ont la main sur tout. L'appel de détresse de Belmadi saura-t-il mettre le holà à cette frénésie de la terre brûlée qui a emporté le vert et veut griller les Verts ? M. B.